Gouverner, c’est prévoir

Oui, bien sûr ! Cela devrait être évident pour tous les élus de la nation qui aspirent à gouverner et surtout à ceux qui ont déjà les manettes du pouvoir. Cela devrait être leur credo de tous les jours et devenir le dogme par excellence pour tout gouvernant digne de ce nom. Combien sont capables d’anticiper les événements qui font l’administration d’un territoire, d’une nation ou plus simplement, combien sont capables d’anticiper des actions publiques ? En réalité peu, ont cette intelligence, ce flair politique et trop, sont loin du compte.

Depuis des décennies, nous assistons à un abaissement du niveau des compétences, à une dérive du politique vers toujours plus de démissions et de laxisme. Avec les derniers attentats, un des plus meurtriers que nous ayons connu, nous avons atteint le degré ultime de l’incompétence. Les failles dans le suivi et la réactivité du système de surveillance – un des meilleurs au monde d’après les spécialistes – ne sont imputables qu’au manque de courage de nos gouvernants. Les fameuses fiches “S”, qui sont des sources irremplaçables pour faire face aux menaces terroristes, n’ont servi à rien. Et pourtant, elles nous en disent long sur le profil d’individus potentiellement dangereux. Sur les 11 000 fiches, la moitié concerne des islamistes radicaux ou en voie de radicalisation. Selon des critères bien établis, on connaît parfaitement ceux qui pourraient passer à l’acte : que fait-on d’eux ? Rien ! Nos lois nous l’interdisent… Il serait peut-être temps de parfaire ces lois pour les adapter au climat politique actuel et pas seulement pendant la période d’état d’urgence ; définitivement ! La sécurité et la vie de tous nos concitoyens méritent bien que nos élus retroussent leurs manches et s’arment de courage pour nous pondre des textes anti-terroristes et anti-islamistes enfin efficaces. Pas contraignants, efficaces !

Si l’on compte sur les gauchos qui se répandent sur les bancs de l’Assemblée nationale, on peut attendre longtemps. Enfermés dans leur idéologie du “il est interdit d’interdire”, ils sont bien incapables de bouger le petit doigt. Quant à la droite molle, de ce côté-là, il n’y a pas grand espoir. On est mal barré ! Pourtant, pour l’instant, dans les mots seulement, les lignes semblent tanguer et on entend certains reprendre des propositions du Front National, qu’ils traitaient de facho, il y a quelques jours… Lueur de lucidité ? Il est vrai que les élections régionales arrivent à grands pas…

En tout cas, nous sommes à une croisée des chemins. Les derniers attentats pourraient bien servir d’électrochoc et faire en sorte qu’une remise à plat de notre perception de l’islamisme devienne inévitable et enfin réaliste ; même pour les idiots utiles qui voulaient encore nier le problème. La prise de conscience nécessite souvent un passage douloureux. Pour l’instant, une colère sourde est palpable dans l’opinion. Espérons que cela puisse déboucher sur une salutaire affirmation et une renaissance de nos valeurs républicaines. Et que l’on puisse en finir avec l’idéologie laxiste qui pollue nos lois et nos débats.

Bien nommer l’ennemi, permet de bien le combattre. Ça aussi, c’est une évidence !