Les résolutions d’un mauvais citoyen pour 2015

En 2015, je n’irai pas voir Dieudonné sur scène, respectant ainsi scrupuleusement les directives de notre ministre de l’Intérieur et de mon Maire bien-aimé. J’organiserai dans mon quartier une cérémonie du souvenir pour rendre hommage à Nelson Mandela, le père d’une humanité enfin libérée des chaînes de l’esclavage et du racisme. Aussi, puisque les docteurs assermentés de la république télévisuelle déclarent que les races n’ont jamais existé et, qu’en vérité, en observant un peu mieux ma vieille maman, quelques éléments physiognomoniques me font penser à de lointaines origines maures, j’ouvrirai mes bras à tout allogène poussé sur les trottoirs de nos villes par la misère, innocente victime du monstre froid capitaliste. Un système impitoyable secondé dans ses basses besognes par les réseaux mafieux, alliés objectifs des thuriféraires d’un nouveau racisme colonialiste, celui qui faisait voici peu et sans retenue aucune, l’apologie de la « mission civilisatrice de l’homme blanc », une hérésie dont l’ignoble Jules Ferry (président du conseil de 1883 à 1885) s’était fait le chantre en déclarant : « les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Il y a pour elles un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont un devoir de civiliser les races inférieures… ». Sur ce point, je demanderai ou j’appuierai toutes les demandes visant à rayer ce sinistre personnage des livres d’histoire. Enfin, je prends l’engagement de ne plus critiquer, sans raison, notre Président de la République et de déposer à ses pieds, à l’occasion de chaque acte de contrition de l’état français envers les populations trahies par Pétain et son abject gouvernement ou réduites en esclavage par d’impitoyables réactionnaires de droite ou… de la mauvaise gauche, le respectueux hommage d’un citoyen creusois mal éduqué, dont les parents ont commis la faute de ne point surveiller les lectures et les écrits, convaincus sans doute que « l’esprit critique » s’affranchit tout naturellement des diktats sclérosants de la « bonne pensitude ».

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9 Comments

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  • V_Parlier , 20 janvier 2015 @ 17 h 15 min

    “Le mot race n’est pas employé dans le sens qu’on lui donne aujourd’hui.”
    -> Si certains de vos autres arguments restent valables, cette phrase témoigne d’une échappatoire impossible qui me fait bien rire. On est là en présence du grand écart impossible qu’est en train de faire, comme vous, la classe dirigeante qui crie en revanche “au fascisme” à tout bout de champ sur tout opposant.
    Personnellement je me préoccupe peu de ces considérations qui détournent des problèmes du présent: Le niveau global d’aberration de la politique incohérente que suit la France depuis 30 ans et même un peu plus.

  • Pascal , 20 janvier 2015 @ 19 h 00 min

    Le mot race est en effet utilisé pour peuple (voire ethnie) et non pas pour distinguer les jaunes, des noirs des blancs ou des rouges. Et c’est ainsi que Clemenceau le comprend puisqu’il lui répond : «…Pour ma part, j’en rabats singulièrement depuis que j’ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande, parce que le Français est d’une race inférieure à l’Allemand…».

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