L’espoir d’un second mandat ?

Tribune libre de Christian Vanneste*

Comment imaginer un nouveau mandat de Nicolas Sarkozy ? Certes les sondages actuels réclament pour cela une imagination fertile, mais il faut ici donner la parole à « la petite fille espérance » de Charles Péguy « qui ne va pas de soi, mais qui entraîne tout ».

Si l’on regarde dans le rétroviseur le quinquennat qui vient de s’écouler, trois conclusions s’imposent : une marque principale l’aura dominé, celle du bougisme, que les supporters associeront à une volonté de réformes nécessaires scandaleusement ignorées de ses prédécesseurs, mais que ses adversaires dénonceront comme la gesticulation d’un illusionniste qui essaie de faire oublier par un nouveau tour l’échec des précédents.

En revanche, il y aura eu les bonnes réformes, les grands moments, la réponse à la crise avec le sauvetage des banques, le plan de relance, le grand emprunt, la présidence européenne si bien menée, la réforme universitaire ou celle de la carte judiciaire, le remplacement de la taxe professionnelle par la contribution territoriale.

Malheureusement, il y aura eu aussi les manœuvres inutiles hier et ridicules aujourd’hui, qui ont cassé l’élan de 2007, créé le doute chez les plus chauds partisans et qui éclairent d’un jour sombre les lendemains d’une crise à laquelle la France n’a pas mieux résisté que les autres, si ce n’est sous l’apparence fallacieuse du niveau de sa protection sociale, de son emploi public, et de sa dépense publique, atouts illusoires qui constituent sa faiblesse réelle.

L’ouverture, la discrimination positive, l’immigration choisie, le « travailler plus pour gagner plus », la réforme fiscale, celle de la Constitution : autant de gestes contre-productifs, réalisés à moitié, troublants ou désastreux au regard de l’opinion. Le maintien puis la diminution de l’ISF avec les remboursements du bouclier fiscal ont choqué à juste titre beaucoup de Français. La suppression de cet impôt stupide au pays de LVMH et de PPR serait aujourd’hui oubliée et ses conséquences bénéfiques engrangées. Le même jugement peut être formulé sur le temps de travail ou les retraites. Les réformes simples et claires, toujours possibles au début d’un mandat sont préférables aux prétendues habiletés compliquées.

C’est donc l’espoir d’un mandat en rupture avec le précédent qui doit nous animer, même si la campagne faite d’annonces successives et d’adresses à des secteurs chaque fois différents du « marché politique », ne nous rassure pas.

Le mandat prochain doit être celui d’un petit nombre de réformes nécessaires mais décisives. J’en vois cinq :

  • la première instituerait le référendum d’initiative populaire.
  • La deuxième supprimerait l’échelon d’administration départementale.
  • La troisième règlerait définitivement la question du financement des retraites par la mise en place du système des comptes notionnels à la suédoise.
  • La quatrième instaurerait une TVA à 25% afin d’abaisser les charges et de protéger notre emploi et notre industrie.
  • La cinquième abrogerait l’ordonnance de 1945 sur la délinquance des mineurs.

Il s’agit là des priorités absolues. D’autres réformes difficiles en matière d’éducation ou de justice pourraient être mises en œuvre. La question de la construction européenne devrait aussi être posée. Il serait particulièrement légitime d’en confier la réponse au choix fait par la population française au travers de référendums.

*Christian Vanneste (blog) est professeur de philosophie, député UMP du Nord et président du RPF.

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10 Comments

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  • 0 / 10
  • Roman Bernard , 20 avril 2012 @ 9 h 55 min

    Juste maso.

  • Roman Bernard , 20 avril 2012 @ 10 h 29 min

    Appeler à voter Sarkozy n’est pas faire passer l’intérêt de la France en premier.

  • Pierrotlalune , 20 avril 2012 @ 19 h 22 min

    Ce n’est pas piqué des hannetons de faire passer l’intérêt de la France par un vote pour Nabot I…

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