Après 9 mois de Hollande, le gouvernement accouche toujours d’impôts

L’actualité économique devient difficile à suivre en France, surtout si l’on se fie aux déclarations discordantes des différents membres de ce qui passe pour le gouvernement. Et puis, en l’espace de quelques heures, quelques jours tout au plus, ce que l’un de nos clowns d’apparat déclare se trouve infirmé par la réalité ou par l’un de ses collègues. Et le plus amusant, c’est lorsque tout ce petit monde parle en même temps : la cacophonie s’installe.

D’ailleurs, ce n’est pas comme si le gouvernement avait une direction claire, des objectifs précis et pris des décisions pertinentes. En sept mois, mis à part l’extraordinaire avancée sociale du mariage homosexuel dont on peine à deviner comment il va diminuer le nombre de chômeurs, réduire les coûts des salaires ou dégraisser l’État-mammouth, on a bien du mal à lister les chantiers d’envergure que les ministres auraient entamés pou redresser la situation économique. Des taxes, des impôts, des ponctions nouvelles, ça, oui, on en trouve en brouettées bien fournies ; mais une volonté de réformer autre chose que les horaires de classe, on n’en voit point.

Alors, n’ayant aucune feuille de route, les ministres imaginent, se laissent aller, papotent et pipotent.

Prenez ce brave Sapin. Il est supayr-confiant : pour lui, la reprise arrive, pardi ! Comme en 2008, pardon 2009, pardon 2010, pardon 2011, pardon 2012 (Décidément, on nous la fait pas à nous. On nous la refait. 4 fois.) Mais voilà : aussi brave Sapin soit-il, il n’a pas les mêmes tuyaux que Fabius qui a profité de son passage devant un gros micro mou pour lâcher un chiffre de croissance franchement pas folichon (moins d’un demi pourcentage).

Effarement dans les rangs du gouvernement. Mélange probable de surprise, d’incompétence (« Ah bon, on ne va pas faire 3% ? Mais non, imbécile, ça, c’est l’objectif de déficit ! ») et de parfaite désorganisation, les ministres ne semblent plus se synchroniser que par voie de presse et encore, dans une confusion qui donne une image assez exacte de l’état mental des titulaires de maroquins républicains. En substance, tout se passe comme prévu par les libéraux, et exactement à l’inverse de ce que les imbéciles socialistes s’entêtent à croire : la pluie d’impôts fait fuir les entrepreneurs, le chômage explose, la croissance, soutenue artificiellement par des dépenses somptuaires, à crédit, et parfaitement débiles, s’effondre subitement lorsque les pépètes viennent à manquer. Les rentrées fiscales directes et indirectes (TVA, droits de mutation), en berne, ajoutent à la déroute. Et lorsqu’on entend, au milieu des petits cris stridents panachés d’ultrasons insupportables d’une Duflot en mode semi-hystérique, que le bouton « austérité » a été poussé au maximum alors même que l’État n’a pas changé un iota de son train de vie, on comprend que la cacophonie va continuer sans faiblir tant est grande la déconnexion des gouvernants avec la réalité palpable.

Et je ne parle même pas des consternantes âneries de certaine autre candidate PS à la mairie de Parie, Anne Hidalgo, qui s’inquiète des baisses des dotations de l’État aux collectivités locales, au prétexte que « Les villes, les territoires interviennent dans l’activité économique du pays. », montrant de façon dramatique cette inculture économique fermement chevillée au corps de nos « élites » (vitre cassée, ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas, navritude et persistance dans l’erreur, tout ça …)

Croissance évaporée, chômage record, objectifs de déficits dessinés sur un coussin péteur, après neuf mois de blagounettes vaseuses de Hollande et d’indécisions stupéfiée d’Ayrault, on aurait pu s’imaginer que le gouvernement se serait, vaguement, ressaisi et aurait compris que l’avalanche de taxes et d’impôts provoquait plus d’effets néfastes que de bénéfices pour les finances exsangues du pays.

Eh bien non : toute la brochette de pitres ministériels a décidé de remettre ça.

Ainsi, dans la plus parfaite opacité mentale que la tradition de mathématiques socialistes emploie depuis déjà un moment, d’un côté, l’État ponctionne le moutontribuable pour pouvoir ensuite distribuer des allocations familiales. Notez qu’il se sert au passage. De l’autre, l’État commence à envisager de taxer ces allocations. Notez qu’il n’a pas été envisagé de diminuer ces allocations, mais simplement de les intégrer au revenu, et par voie de conséquence, de les fiscaliser. Une partie de l’argent distribué, sur lequel avait déjà été prélevé une dîme de passage, va donc repartir dans l’autre sens, et subir une nouvelle dîme. Bon, ok, il se murmure dans les couloirs de Bercy que Moscovici, le patron du Trou, aurait tiqué à l’idée proposée par Migaud, mais rassurez-vous : c’est une nouvelle taxe, elle verra donc le jour.

Tout comme verront le jour, soyez-en sûr, une taxe sur le numérique (histoire d’inciter les grands groupes de l’Internet à venir chez nous, je suppose), la taxe sur les transactions financières (au niveau européen cette fois), la taxe « poids lourds »(exorbitante et qui coûte déjà de l’emploi), celle sur les hauts revenus, bientôt prête les enfants ne vous impatientez pas, ou celle sur l’assurance-vie, gros bas de laine bien trop juteux pour être laissé tranquille. Il doit y en avoir quelques autres, plus énigmatiques, plus finement ciselées, mais le rythme, comme on le voit, ne diminue pas.

D’autant que les autres leviers de la fiscalité à la française sont explorés : par exemple, pour les retraites, on va très probablement diminuer les pensions (mais si : soit directement, soit par l’inflation, soit les deux), augmenter les cotisations, et bien évidemment, allonger la durée de cotisations.

Aucune piste de taxation, aucun nouvel impôt, aucun bricolage sur l’assiette, la quotité, la profondeur ou la puissance des ponctions ne seront oubliés. En revanche, pour ce qui est de faire maigrir le mammouth républicain, vous pouvez toujours vous brosser.

Comme Einstein le disait fort bien, « la folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent. » Hollande, Ayrault et son gouvernement prouvent donc, à qui en doutait encore, que nous n’avons pas à faire à des gens rationnels : leur obstination à vouloir résoudre le problème français par un accroissement de l’intervention de l’État, par une augmentation des taxes et des impôts vire maintenant au trouble obsessionnel compulsif. Si les cons osent tout (c’est à ça qu’on les reconnaît), les fous gouvernementaux n’osent plus rien d’autre que cette unique solution de la taxe, sans pouvoir s’arrêter, sans pouvoir imaginer autre chose.

Et parce qu’ils s’entêteront à mort, ce pays, bien sûr, est foutu.

> h16 anime le blog hashtable.

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7 Comments

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  • Paul-Emic , 20 février 2013 @ 10 h 32 min

    Il suffit de voir comment fonctionnent les municipalités de gauche, les départements de gauche, les régions de gauche pour comprendre comment fonctionne et va fonctionner un gouvernement de gauche.
    Ils croient toujours que l’argent est de génération spontanée et qu’il y a des trésors à débusquer, contredisant au passage les Droits de l’Homme dont ils se réclament tant (droit à la propriété)

  • Tarantik , 20 février 2013 @ 10 h 53 min

    Les entrepreneurs nous fuient parce que la France socialiste sent mauvais,
    Les sociétés comme le poisson pourrissent par la tête et quand on arrive au pouvoir dans un état de semi-décomposition,ça ne peut pas s arranger avec le temps !
    L Assemblée Nationale n avait, semble-t-il, rien de plus urgent à traiter que le “mariage” homosexuel !

    Mais c est au pied du mur (des impôts) qu on juge le maçon…
    Ah comme il était beau et plein d allant leur Ayrault quand il fustigeait ses prédécesseurs depuis son petit banc de l Ass..Nle.
    Comme il était prometteur notre Moi-président du changement.
    Neuf mois seulement et regardez l état dans lequel ils ont mis notre pauvre pays..
    Heureusement il reste la Grèce à notre président pour donner (encore) des leçons…

  • FIFRE Jean-Jacques , 20 février 2013 @ 10 h 55 min

    En réalité, il faut bien comprendre ceci :
    Pour les socialos démagos, il ne faut jamais rien tenter d’audacieux sauf pour créer des contre-feux.
    Il faut simplement prendre en compte comme il disent “les réalités du temps présent”, de l époque si vous préférez.
    Par exemple, la consommation des drogues (toutes confondues) augmente régulièrement. Dès lors à quoi bon s exténuer à lutter contre un phénomène qui va nous pomper de l énergie pour rien. Alors, légalisons, cest à la fois plus simple, plus rapide, çà sera vite admis par la masse des opposants et çà réjouira les accros. Que des avantages.
    Autre exemple, les prisons sont pleines…Plus une place de disponibles…La solution ? ” moins de répression pour les délinquants”…Elle a bien compris l esprit de la démarche Hollando-socialiste notre sinistre de la justice.
    Encore un exemple ? le droit de vote des immigrés aux élections “locales”…Pour l instant çà mange pas de pain et çà rassure les bobos en quête d une bonne conscience à bon marché…
    Pour couronner le tout, voilà quune bande de quelques “va nus pieds” tente de faire la loi au Mali. Ni une, ni deux , on bombe le torse et on y va avec tout l arsenal hightec aérien et terrestre (il avaient aussi penser à la marine mais on leur à fait remarquer que le Mali nétait bordé d aucune côte…çà réfléchit qu est ce que vous croyez !). Résultat, les petits voyous se sauvent avant le combat et nous on a gagner un “Chef de Guerre” impressionnant…Nous voilà bien loti.
    C est pas tout ! Comme cette histoire du MALI çà fait tout de même pas le taf, alors on invente une impérieuse nécessité de créer un mariage de genre nouveau puisque “pour tous”. Là on est sûr de faire l inverse de ce quon avait promis c est à dire on divise complètement le corps social Français.
    Pendant ce temps nos ministres jouent chacun leur petite musique perso quitte parfois à contredire un collègue…Résultat, la cacophonie règne depuis aussi longtemps que le nouveau pouvoir.
    Pendant ce temps, sur le plan, de la vie réelle où du moins sur celui de l économie (qui est censé représenter le nerf de la guerre…commerciale) Rien ne se passe…En tous cas rien ne se passe comme prévu /
    Au mois de décembre 2012 (c est pourtant pas il y a un siècle) François 1er de Hollande assurait devant les caméras : “je réaffirme, ici, solennellement, l engagement du gouvernement de ramener le déficit public à 3 pour cent en 20123…sic ! On avait s en doute mal compris…mais en toute humilité je savais bien que cela ne serait pas…mais comme je ne suis pas énarque (moi) j ai fini par tenter de m en persuader. Et bien non ce ne sera pas !
    L ancien ami strauskanien (il m en a tiré des larmes avec son chagrin le soir de la funeste nouvelle New Yorkaise) nous disait en fin d année 2012 que l objectif de croissance pour 2013 était bien maintenu à 0.8 pour cent…Là encore j ai vraiment douté…puis j ai voulu croire…et finalement bernique.
    Aujourdhui, comique 1er nous redit qu il entend bien réduire le chômage à l horizon de fin 2013…Quel qu un peut-il me dire si il faut le croire ?
    Pour finir, il faut tout de même retenir qu ils ont bien ponctionné les grands “riches”, les moyens “riches et les petits “riches”…Les “riches” sont censé être les moins nombreux…C est plus facile…Sauf que, en augmentant les impôts, on diminue le pouvoir d achat de ceux qui dépensent et donc ceux qui font fonctionner la machine à produir. Ce faisant on diminue les recettes de l état(tout en dépensant plus…faut ce qu il faut mes amis), donc il faut augmenter encore les impôts. Alors on plonge dans la pôche des sans emploi, des retraités…Qui eux même vont freiner leur consommation pourtant déjà bien frugale…
    Voilà où nous en sommes après 9 mois de règne…Il y a comme un flou devant nous me semble t-il !

  • bernar81 , 20 février 2013 @ 11 h 44 min

    Enfin il est connu, c’est bien un ATS bis

    Le projet de décret relatif au rétablissement partiel de l’allocation équivalent retraite à partir du 1er mars est enfin connu… c’est bien l’ATS bis version Ayrault (source CFDT)

    Concrètement, il s’agit d’une extension de l’allocation transitoire de solidarité (ATS). Il est prévu qu’elle soit ouverte aux demandeurs d’emploi nés en 1952 et 1953 (et non ceux âgés de 60 ans comme pour l’ATS) licenciés avant le 31 décembre 2010 (et non le 10 novembre 2010 comme pour l’ATS) et qui avaient à cette date (comme pour l’ATS) le nombre de trimestres requis pour bénéficier d’une retraite à taux plein (164 trimestres pour la génération 1952, 165 pour celle de 1953) à l’extinction de leurs droits à l’ARE.

    Donc, on ne fait pas de changement entre ces deux mesures prises à 18 mois d’intervalle, par deux gouvernements différents Une urgence sociale, qui ne résiste pas à l’urgence budgétaire. Et combien seront-nous a bénéficié de cette annonce, 500 personnes comme l’ATS ou moins.

    Monsieur Ayrault, vous le payerait cash !
    Ce décret est un prolongement de l’ATS de l’ancien gouvernement.
    On ne peut pas faire comme si la justice n’existait pas et que les promesses d’avant l’élection étaient à passer par perte et profit. Les gens n’ont pas voté pour François Hollande pour ne pas être entendu. On ne paye pas cash sur le moment mais le désaccord entre le peuple et les élites, on le paye à la fin du cycle. Et vous le subirez aux prochaines élections.

  • jacques , 21 février 2013 @ 8 h 24 min

    Le logiciel socialiste c’est : impôts, impôts, impôts et dépenses, dépenses, dépenses (pour sa clientèle électorale de préférence). Ce n’est pas Super Président qui prendra le risque de sortir de ce schéma.
    La dégradation par les agences de notation n’est plus très loin….

  • Alix , 21 février 2013 @ 9 h 45 min

    Je voudrais juste ici apporter mon vécu de salarié à un moment ou la gauche était au pouvoir et vous dire que comme le patronat de l’époque je ne crois plus à la politique de la gauche. Elle nous emmène inexorablement dans la m….

    “L’entreprise qui m’a employée pendant 26 ans est régie par la Convention Collective des Distributeurs d’Eau (CC de 1972). Cette CC 1972 regroupait dans les années 1980, 44 entreprises et 4 400 salariés. Une commission paritaire gère cette CC 72 avec mission de faire évoluer la grille de rémunération par rapport aux augmentations du niveau de la vie et adapter les descriptions des emplois aux nouvelles techniques.
    Engagé syndicalement, mon syndicat national m’a désigné pour participer aux travaux de cette commission paritaire, poste que j’ai tenu pendant 8 ans.
    L’échéance 1981 arrive avec l’évocation des 35 heures et les incertitudes de l’impact sur la masse salariale des entreprises.
    Dès cette annonce (environ 2 ans avant le vote de la loi), les membres du patronat siégeant à la CC 72 nous demandent et avec juste raison de jouer la pédale douce pour les hausses de salaire, car beaucoup d’incertitudes étaient dans l’air.
    La loi est votée, les distributeurs d’eau appliquent la loi des 35 heures mais nous ne constatons pas d’augmentations significatives en nombre de salariés. Les entreprises s’adaptent et maintiennent les salaires à hauteur de 39 heures, travaillées 35.
    Environ deux ans après l’application de la loi des 35 heures, au cours de chaque négociation salariale le patronat ne cesse de nous rétorquer « vous avez eu les 35 heures payées 39, merci de ne pas réclamer l’argent du beurre, le pot à beurre et la laitière »
    Nous syndicaliste des distributeurs d’eau avons fait le constat que pendant ces 5 années (environ) le coût de la vie à continué de grimper, nos salaires ont très légèrement augmentés du fait de la recommandation de la pédale douce, si bien qu’en fin de compte, force nous a été de constater que notre pouvoir d’achat avait régressé de 5% par rapport au cout du panier de la ménagère. Ces 5% nous ne les avons jamais rattrapés.
    Voici le constat du vécu des 35 heures, merci le PS.”

    Personnellement j’étais contre les 35 heures et aurait préféré est de loin que le gouvernement impose les 39 heures pour tous le monde. Certaines branches d’activité étaient encore à 45 heures voir plus, alors que des services publics étaient à 33 heures.
    Mon avis était et l’est encore aujourd’hui, il faut laisser au patronat une marge de manœuvre sous contrôle d’un canevas fixant les limites mais surtout ouvrir la négociation au sein de chaque branche.
    Sans aucune gêne je dis “travailler plus pour gagner plus”

  • jacques , 21 février 2013 @ 10 h 59 min

    Je crois qu’effectivement accorder confiance et liberté aux chefs d entreprise ( avec quelques garde-fous bien sûr) est la solution intelligente

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