Belgique : Vive le Roi ou vive le notaire ?

La Belgique est suspendue à la plume de son Roi. Philippe va-t-il refuser de signer la loi autorisant l’euthanasie des enfants ? Beaucoup de « royalistes » belges redoutent un tel acte pour l’avenir de la monarchie.

Espérant le silence du Roi, ils le réduisent au rang de notaire. D’après ces étranges monarchistes, Philippe ne serait là que pour constater la conformité juridique des actes posés par le législateur. Ultime maillon d’une chaîne bureaucratique. Machine sans âme d’un régime que l’on appelle « démocratie ». Vestige inerte d’un passé vendu à un avenir qui n’en a pas.

Ceux qui défendent cette vision de la royauté ont renoncé à changer leur pays. Ils l’accompagnent… Vers où ? Nul ne sait. Dans leur monde gris comme le béton de Zaventem, l’héroïsme, l’honneur, le sacrifice sont des mots d’enfants ou peut-être même des élucubrations d’adolescents. Dieu existe certes mais la Providence n’intervient pas. La religion appartient au passé… Quand les Rois guérissaient les écrouelles et qu’un chevalier venu des Ardennes s’emparait de Jérusalem. Aujourd’hui, le selfie a remplacé le sacre et la guitare le Cor. Nul ne demande au Roi d’être « Grand ». Tout le monde préfère qu’il soit « sympa ». Les plaisanteries se sont substituées aux serments.

Le « notaire » de Laeken n’a pas de sujet mais des concitoyens. Certains viennent le voir pieds nus. D’autres en tongs. Lui, doit sourire. Deux fois l’an il donne un discours où il peut tout dire sauf ce qu’il pense. Philippe n’habite pas un palais. Il hante un logement de fonction.

Bientôt, un bureaucrate lui apportera un bout de papier, rue de Brederode. Le « notaire » couchera sa signature, retira sa plume – rouge de sang – et rentrera chez lui en bicyclette. Le « Roi » des Belges aura sauvé son trône d’argile. Nos monarchistes continueront d’avoir un « souverain » à leur image. Mais dans cette Belgique Philippe n’est ni roi, ni sujet. Il est esclave.

L’héritier des Saxe-Cobourg peut – seul – mettre fin à ce cauchemar. Pour cela il doit montrer qu’il préfère mourir debout plutôt que vivre à genoux. Dans le cas contraire, il n’est pas sûr que les foules crieront très longtemps « Vive le notaire »…

> le blog d’Antony Burckhardt

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56 Comments

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  • cril17 , 20 février 2014 @ 22 h 53 min

    Qui sait si un jour royalistes de France et de Belgique ne crierons pas ensemble
    ” Vive le Bourbon-Habsbourg nécessaire à la France et à la Belgique ? Vive le Roi ” ?
    ===
    Après le vote du Parlement de la Belgique, le Roi va-t-il lui aussi se suicider ?… MAJ 18/02

    http://cril17.info/2014/02/14/apres-le-vote-de-la-belgique-qui-vient-de-se-suicider/

  • cril17 , 20 février 2014 @ 22 h 55 min

    ERRATUM : … ne crieront … Mille excuses !

  • Daniel , 21 février 2014 @ 0 h 20 min

    Le roi de Belgique n’est rien
    Il va s’effondrer, et ainsi les Flandres seront libres
    Brussels redeviendra donc flamande et uniquement flamande, de langue, de culture et de population flamande.
    Les francophones seront invités à rejoindre les régions francophones.
    Et pour ce qui est des bureaucrates de l’UE…..

    Vous ne le saviez pas ? Mais l’UE est assise sur une petite bombe

  • eljojo , 21 février 2014 @ 1 h 09 min

    À ceci près que Bruxelles est flamande ET francophone. Jusqu’il n’y a pas si longtemps, toute l’élite flamande s’exprimait naturellement en français. Et le plus célèbre d’entre eux est le flamand francophone Jacques Brel !
    Si Bruxelles devenait uniquement néerlandophone, ce serait un drame culturel et historique.

  • eljojo , 21 février 2014 @ 1 h 14 min

    Il faut tout de même rappeler que la souveraineté appartient de droit naturel au peuple (cf le n° 395 du Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise). Théologiquement, on dirait que c’est la conséquence du “Dominez la Terre et soumettez-là” adressé par Dieu à l’humanité entière dans la Genèse.

    Après, oui, on peut considérer le roi des Belges comme un notaire… mais même un notaire peut s’abstenir de participer à une abomination. Même vu comme un notaire, le roi peut refuser en conscience de signer. Reste à savoir comment il le fera.

    Soit il bloque les institutions, auquel cas il risque effectivement de perdre sinon son trône, du moins une large part de ses prérogatives, soit il se déclare en incapacité de régner, et le gouvernement promulgue la loi, comme avec Baudouin en son temps. Cette dernière solution a l’avantage de manifester publiquement un désaccord, tout en sauvegardant l’unité de pays, et à cela aussi il s’est engagé par serment.

  • Pascal de Roubaix , 21 février 2014 @ 1 h 16 min

    Le dilemme de Roi Philippe 1er.

    Ah comme ce serait plus simple si notre Roi pouvait opposer sans problème son véto à toute tentative de législation qui heurte nos convictions catholiques !
    Ah comme ce serait beau qu’il prenne, envers et contre tous les dangers politiques, le risque de refuser de sanctionner une loi qui nous déplait à nous les catholiques, puisqu’il partage notre foi !
    Tout cela est très joli, mais un peu facile. Je voudrais répéter ici à tous ceux qui pétitionnent pour faire pression sur son choix, que je comprends leurs espoirs mais qu’ils se trompent de combat.
    Il ne s’agit pas ici d’un acte d’une personne libre face à un choix libre et sous le contrôle de sa seule conscience. Il s’agit d’un acte officiel, posé par une personne, certes mais une personne qui tient un rôle bien précis, dans un cadre de normes constitutionnelles et légales complexes, qui cernent sa fonction, et tout ça dans un contexte d’équilibre politique extrêmement délicat.
    Limiter farouchement le dilemme à un simple ( ?) cas de conscience personnelle est de l’aveuglement volontaire pour ne pas dire une sorte de romantisme ultra qui manque de sagesse et d’honnêteté intellectuelle.
    Je répète une fois de plus que le constituant belge de 1830 n’a pas donné au Roi des Belges un rôle souverain. Ce sont bien les Belges qui sont souverains de la Belgique. Le Roi n’est intronisé qu’après avoir prêté serment d’allégeance à la Constitution et aux lois du peuple belge.
    Il est évident que ce n’est pas parce qu’il agit dans le cadre de sa « magistrature » qu’il ne doit pas obéir à sa conscience. Nous sommes bien d’accord. Mais sa conscience doit-elle lui permettre de ne pas tenir compte de celles de la majorité des Belges représentés constitutionnellement par une très forte majorité du Parlement ?
    Reste donc l’article 109 de notre Constitution qui dit : « Le Roi sanctionne et promulgue les lois. »
    Indubitablement le mot « sanctionne » indique bien que le Roi préside à la finalisation de toute nouvelle loi. Mais le constituant ne précise en rien les limites du pouvoir d’appréciation du Roi. Nous ne pouvons donc que nous référer à l’esprit du constituant. Celui-ci a conçu un système de séparation des pouvoirs dont il a confié la tête à une seule personne tout en conservant toute la souveraineté au peuple. Il est donc évident que, dans son rôle de Roi, Philippe 1er doit incarner la volonté de ce peuple.
    Par ailleurs, afin de garantir l’intangibilité du Roi la Constitution prévoit, comme chacun sait, qu’aucun acte du Roi n’a de valeur sans qu’un ministre, en le contresignant, n’en prenne la responsabilité politique. Dans le cas présent, non seulement aucun ministre et surtout pas le premier, ne voudra accepter de porter la responsabilité politique du refus de sanction royale, mais surtout, une non-sanction n’est-elle pas une absence d’acte plus qu’un acte ?
    Il ne nous reste donc plus qu’à imaginer les raisons impératives qui pourraient justifier que le Roi, au nom de la souveraineté du peuple belge, utilise ce « veto » que lui concède la Constitution sans en préciser les contours. Il me parait honnête de prévoir deux cas essentiels : une majorité de la population est trompée par le processus législatif et ne veut pas de cette loi ou bien, seconde hypothèse, la loi votée met en péril le pays et notre système de liberté porté et encadré par le constituant.
    A l’évidence nous ne pouvons que constater qu’aucune de ces deux circonstances n’existe aujourd’hui. Certains me rétorqueront qu’une loi qui met en cause la vie elle-même est, par le fait même, attentatoire aux libertés citoyennes défendues par notre Constitution. Et ce n’est pas faux. Le malheur veut que les lois attentatoires à la vie elle-même existent et se succèdent à grand rythme depuis le 03 avril 1990, date funeste du vote de la dépénalisation de l’avortement.
    En 1990, le Roi Baudouin avait encore pu penser que la majorité des Belges étaient opposée à cette évolution et que celle-ci était intrinsèquement attentatoire aux libertés et à l’esprit de notre Constitution. Et il a agi en conséquence, avec sagesse et courage, et pourtant son geste n’a pu que retarder de quelques années les évolutions mortifères subséquentes.
    Nous aurons beau pleurer toutes les larmes de notre corps ou signer les pétitions les plus rageuses, nous ne sommes absolument plus en 1990. Aujourd’hui en 2014, la toute grande majorité des Belges est parfaitement indifférente à ce débat, les partis politiques sont favorables dans leur toute grande majorité à cette évolution, et plus personne, à part quelques milliers de clairvoyants, n’y voit la moindre contradiction avec l’esprit de liberté défendu par le constituant.
    C’est affreux mais c’est comme ça.
    Et c’est là qu’est le combat, là que nous devons unir toutes nos forces. Notre devoir aujourd’hui consiste à mettre tout en œuvre pour stopper cette horrible évolution en reprenant à notre compte et dans nos conduites tous les arguments d’amour et de bon sens qui vont remettre le droit de vivre, celui de donner la vie et d’être aidé à vivre jusqu’au bout, au sommet des droits de l’homme. Quand nous aurons fait notre part du travail, quand nous aurons renversé les tendances mortifères et retrouvé le bon sens, nous pourrons alors demander à notre Roi d’incarner à nouveau notre pays, ce pays où l’on cultive la véritable liberté.
    Pascal de Roubaix.

  • Daniel , 21 février 2014 @ 2 h 48 min

    Déjà, le flamand, ce n’est pas tout à fait du néerlandais.
    On reconnaît les mêmes abrutis qui commettraient le même lapsus révélateur d’une étroitesse d’esprit à l’encontre des frisons.
    Par ailleurs, par francophone, je soulignais les populations non ethniquement flamandes, les populations françaises et wallonnes
    Le drame, ce serait que ces populations flamandes restent à Brussels : on serait obligé de les éjecter par la force.
    Brussels n’a jamais été ni latine, ni française, mais colonisée par des rats qui n’ont jamais voulu s’adapter ni apprendre le flamand, qui ont imposé leur système politique et leur immigration subsaharienne de masse comme l’ont fait les frenchies.

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