“Femmes aujourd’hui” : manifeste pour une autre vision de la femme

par Sabine Faivre, Catherine Vierling, Aude Mirkovic, Cécile Edel, Marie de Nicolay et Catherine Giner*

Nous, qui sommes Femmes et heureuses de l’être, estimons que :

“La femme d’aujourd’hui ne peut se reconnaître dans les mouvements féministes qui, au nom de l’égalité homme-femme, renient la féminité dans sa globalité, en amputant la femme de ses spécificités et de ses forces”. Il en résulte un appauvrissement de la société dans son ensemble.

1. Ce qu’est la femme

Ses forces : la femme est indispensable à l’accueil de l’être humain et complément du masculin. Cette complémentarité, qui n’est pas une “opposition”, conditionne l’humanité même. Elle est dotée d’attributs spécifiques et ne peut résulter de choix individuels. Son apport nécessaire à la société est d’une richesse unique et irremplacable, différente de celle de l’homme.

Ses fragilités : elle est victime de l’image négative et dégradée de la femme dans son rapport à la maternité et au travail, qui a pu se développer dans certaines sociétés archaïques et qui fut paradoxalement reprise par le féminisme libertaire. Ce féminisme a ainsi contribué à culpabiliser et complexer les mères, à renforcer la pression des entreprises sur les femmes enceintes, à développer un modèle malthusien encourageant le recours à l’IVG, et entravant l’aspiration maternelle chez les femmes. 

Or l’équilibre de notre société réside dans le plein accomplissement des aspirations familiales et “sociétales” de la femme, source de sa véritable liberté.

En effet, la vocation de la femme n’est pas obligatoirement ou uniquement dans le travail, elle est le cœur de la famille et de la société au sens large, c’est à dire que la société a besoin de la femme en tant qu’“être” engagé, que ce soit dans un engagement familial, associatif, politique, caritatif pour un “monde meilleur”… maternité incluse.

2. Propositions pour le respect de toute femme :

Changement de regard radical de la société sur la vocation de la femme : la femme n’est pas “identique à l’homme” : égale en droit, mais différente et complémentaire.

Reconnaissance sociale de la maternité : rendre à la maternité sa fonction de pilier de la société. Dénoncer les pressions sociales, familiales ou professionnelles sur les femmes qui pourraient envisager une grossesse, la loi du silence concernant l’IVG et ses risques médicaux et psychologiques. Isolement de nombreuses mères. Surcharge imposée à de nombreuses femmes souvent forcées d’assumer seule à la fois le quotidien du foyer, l’accompagnement des enfants et une vie professionnelle active.

Evaluation de l’intérêt économique de la fonction d’éducateurs exercée majoritairement par la femme, création d’un revenu parental pour toute personne choisissant de se consacrer entièrement à ce rôle essentiel et inscription dans le PIB : les modèles rénovés d’évaluation de la richesse nationale doivent parvenir à intégrer la parentalité.

Renforcement du lien social et familial : propositions de médiations pour aider à stabiliser la cellule de base de la société qu’est la famille (relations entre conjoints et entre parents et enfants ), et accompagnement spécifique des familles monoparentales.

3. En notre qualité de femmes et au nom de toutes les femmes silencieuses nous réclamons instamment :

– le respect et la protection de l’enfance, notamment en ce qui concerne les programmes télévisés.

– une éducation affective et sexuelle respectueuse de l’être humain et de l’altérité homme-femme.

– l’abolition immédiate de l’enseignement de la théorie du genre (gender), qui nie l’altérité.

– une politique active de prévention de l’IVG : lutte contre les discriminations faites aux femmes enceintes dans les entreprises et les pressions pour qu’elles avortent, moyens importants pour prévenir l’avortement chez les mineures et mieux accompagner celles qui souhaitent garder leur enfant (informations, associations).

– la lutte contre les violences faites aux femmes (discriminations professionnelles, prostitution, pornographie, violences morales et sexuelles, incitation à l’IVG, risques psychologiques liés à l’IVG non pris en compte).

*fondatrices de “Femmes aujourd’hui”, un collectif lancé le 20 juin 2011. Dans l’ordre :

Lire aussi :

> Bioéthique : l’appel des nouvelles féministes

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14 Comments

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  • 0 / 10
  • ninou , 24 juin 2011 @ 15 h 20 min

    Comment se fait-il que même dans ce combat qu’est le féminisme, on arrive encore à distinguer 2 “camps”, qu’on ne peut pas s’entendre ? Etre féministe, n’est-ce pas vouloir que les femmes aient aussi accès à l’IVG librement ? qu’elles aient aussi le droit de choisir de ne pas être mère ? Pourquoi ne parler que d’incitation à l’IVG et pas plutôt de sa liberté d’y avoir recours ou non ? Pourquoi ne pas parler de ces femmes qui n’ont pas le choix, où c’est l’homme qui décide, quelque soit le désir de la femme ?

  • Isabelle Gilbert , 26 juin 2011 @ 21 h 19 min

    Peut-être n’existez-vous pas, c’est votre problème. Notre liberté est de revendiquer notre existence, notre différence, notre complémentarité, et la recherche pour nos enfants d’un équilibre que leur refuse une pseudo-intelligentsia terroriste, idéologue, dont le but est de détruire toute personnalité individuelle afin de créer les conditions d’un totalitarisme contre lequel nous luttons de toutes nos forces. Le bonheur de l’individu réside dans le respect de son identité et de sa liberté de penser. Non au lavage de cerveau de type marxiste-maoïste que tentent de nous imposer vos “semblables” !

  • Isabelle Gilbert , 26 juin 2011 @ 21 h 25 min

    L’IVG est-il la liberté ?
    N’est-ce pas plutôt la conclusion d’un échec : de l’amour, de la confiance, de l’espoir… ?
    Pour avoir côtoyé des femmes qui ont subi des IVG, je peux affirmer que je ne les ai pas vues “heureuses”, ni “libres”, contrairement à toutes les jeunes mamans que je vois autour de moi. L’IVG est pour moi la liberté de l’homme de faire ce qu’il veut, quand il veut, sans jamais en subir de responsabilité. Toutes les femmes que j’ai vu avorter l’ont fait parce que l’homme ne voulait pas garder l’enfant ou parce qu’elles-mêmes ne s’en sentaient pas capables : elles avaient eu le choix de la contraception mais n’y avaient pas eu recours (acte manqué ?). Toutes, elles ont été acculées à l’IVG par le Planning familial (touche-t-il des commissions sur les IVG ?) qui leur a indiqué qu’elles n’avaient aucun autre CHOIX.

  • ninou , 5 juillet 2011 @ 23 h 42 min

    @ Isabelle : l’IVG n’est pas LA liberté, c’est un CHOIX et le véritable combat à mener, c’est celui de laisser cette liberté de choisir à chaque femme, qu’elle décide de garder son enfant ou pas. Quant à l’échec, il est ressenti par chacune d’une manière différente. Mais la plupart du temps, le véritable échec est la grossesse non désirée, celle qui mène à la réflexion de procéder à une IVG ou de poursuivre sa grossesse. Les exemples de femmes malheureuses que tu cites, je pourrais t’en citer autant de femmes heureuses de ne pas avoir mener leur grossesse à terme parce qu’elles ne voulaient pas d’enfant, qu’on le comprenne ou non.

  • pascale , 31 août 2012 @ 15 h 58 min

    Moi je me revendique une femme libre et j’ai eu recours à l’IVG et je remercie Madame Veil tout les jours , Son livre”Les hommes s’en souviennent” est très instructif.
    Si on m’avait annoncé que mon troisième enfant était trisomique j’aurais eu recours une nouvelle fois à l’IVG .
    Voilà mon témoignage je suis une femme heureuse de ne pas avoir gâché ma vie .

  • Christina Boffy , 8 juin 2013 @ 15 h 19 min

    Etre féministe ce n’est pas, me semble-t-il vouloir l’IVG…au contraire! C’est vouloir l’enfant et vouloir le protéger! Il n’a souvent personne d’autre que sa mère pour le défendre! Alors le courage féminin c’est de l’aimer et de le garder. Et devant ce courage-là, l’homme indigne qui ne tient pas compte de sa femme, est encore plus minable!
    Pourquoi la femme devrait ressembler à ce genre d’hommes et devenir elle aussi égoïste? en tuant son propre enfant!

  • nanoubix , 19 juillet 2013 @ 12 h 58 min

    C’est exactement ce à quoi j’ai pensé en lisant ce manifeste.

    L’enseignement de la théorie du genre ne nie pas l’altérité ! Nos féministes française et francophones sont à la base de cet enseignement, notamment Hélène Cixous et Luce Irigaray, partisanes de la différence, mais d’une différence pensée, rêvée, poétique qui se veut fluide et multiple. La relation à l’autre est riche et complexe et se doit d’être explorée avec plus de respect qu’un manifeste politique contre un certain ‘féministe libertaire’.

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