Ainsi va la gloire de la France

Nous voici le 18 juin 2015. Il y a deux siècles, le rideau tombait sur la plus grande aventure française de tous les temps.

L’homme qui forme le troisième pilier de l’histoire européenne succombait à Waterloo. Il fut Alexandre par l’âge et César par l’œuvre. Entre chacun d’entre eux il y eut de multiples gouvernants, dont certains méritoires et même de belle ampleur, mais qui ne furent que les maillons d’une chaîne permettant à l’un d’entre eux de soudain illuminer l’histoire.

J’aurais assisté à tous les bicentenaires. Il n’en reste qu’un, celui du 5 mai 2021 date de la mort de Napoléon pour parachever le chemin de gloire qui fut le sien, et le nôtre, ces Français qu’il a mis au monde de l’histoire.

Dieu me permettra-t-il d’en être le témoin ?

Il y eut beaucoup d’articles sur Waterloo, bien plus que sur la première campagne d’Italie en 1996 ou sur Austerlitz en 2005. Et pourtant les bicentenaires avaient débuté en 1969, pour la naissance de Napoléon Bonaparte, dans la ferveur et l’admiration d’un peuple français encore fier d’avoir été « gouverné par cette belle main » comme l’écrivit Pierre Gaxotte en préface à l’un de ces innombrables ouvrages parus sur l’épopée (Un par jour depuis la fin de l’empire dit-on). C’était une France déjà atteinte, encore debout, là voilà à terre.

Les commémorations s’achèveront en 2021 sans que la France soit peut-être encore là, et sûrement dans l’indifférence générale.
Alors, les analyses faites pour condamner l’homme qui me donna le sentiment profond de ma francité quand mon instituteur de CM1 en aborda l’histoire qui balaya pour moi les brumes fétides de la Révolution et jeta une lumière vive sur la grandeur en marche, ces arguties de bourgeois intellectualisés et mesquins, me laissent froids.

Ils mourront, leurs insignifiances passeront, et Napoléon poursuivra dans l’âme du monde à incarner l’épopée et l’honneur du gouvernement des peuples.

Car ceux qui se penchent sur les écrits et les réflexions de l’empereur sont frappés par la profondeur avec laquelle il soupesait son rôle, la clairvoyance qui l’anima pour refuser de poursuivre le combat après Waterloo, en évaluant avec exactitude les limites du peuple et des classes dirigeantes. On mesure, par comparaison, l’ornière où se traine la politique française depuis 1870, et sûrement depuis 1945.

Que dans ce désert malfaisant qu’on appelle la « classe politique » en 2015, se trouve des personnes assez médiocres pour porter des jugements sur Napoléon, et avec arrogance, montre la décadence où nous sommes.

Il ne fut jamais dupe de lui-même, ni du dérisoire de la vie : « un trône n’est jamais que quelques bouts de bois recouverts de velours » ; « Joseph, si notre père nous voyait ?! » ; « Les grands hommes sont des étoiles filantes destinées à briller au firmament avant de disparaître » (Sur un de ses cahiers d’écolier). S’il eut un grand dessein, celui de reconstituer l’empire romain ou celui de Charlemagne – fantômes dont l’Europe ne s’est jamais remise de la disparition et qu’elle cherche à rétablir à tâtons depuis 2000 ans – il en savait les difficultés immenses mais se sentait «taillé pour les grands malheurs ». Il les pensait inéluctables et les affronta en 1812, 13, 14 et 15 avec une seule défaillance, celle de Fontainebleau quand il demanda à Corvisart un moyen d’en finir qu’il n’utilisera pas.

Les historiens ont détaillé cette épopée, avec honnêteté pour beaucoup, et le résultat est que cette figure de proue du monde européen dépasse toutes les idéologies et ne peut être considérée qu’avec respect et sérieux par ceux qui s’agitent dans l’arène politique.

Or, ils en remettent, nous refont le coup de l’Ogre dont les Anglais avaient fait une arme de guerre psychologique et qu’ils abandonnèrent dés la victoire assurée, éditant même de nos jours des magazines de premier plan consacrés à Napoléon 1ier. Sait-on que Wellington finit sa vie en méditant devant un buste de l’empereur  dont il fut le vainqueur sans que Napoléon fut vaincu ?

Et bien Jospin a osé commettre un opuscule qui traite l’empereur comme un « criminel », lui, l’homme aux cheveux frisés et au regard halluciné, le trotskyste embourgeoisé, le rien parmi les nains.

Voilà la France où nous vivons, celle des décadents qui au lieu de s’élever vers notre histoire et par elle, tentent d’en abaisser les géants, et surtout lui, l’empereur Napoléon 1ier, dont ils ne peuvent comprendre les mécanismes intellectuel et spirituel. Jospin songea-t-il au moins à Engel qui vit « passer l’âme du monde » en racontant l’entrée de Napoléon à Berlin à laquelle il assistéa? Et croit-il que Goethe avait perdu l’esprit en s’écriant lors d’une controverse « Ah ! Ne touchez pas à mon empereur » ? Surement qu’aucun de ces témoins illustres ne lui vinrent en mémoire sinon il se fut abstenu d’écrire.

Mais si on ne peut attendre des gauchistes contemporains qu’ils reconnaissent la grandeur et le génie, on aurait pu l’espérer de ceux qui n’ont que le mot de « patrie » à la bouche.

Et bien non ! Les uns l’appellent encore « l’usurpateur », les autres « le dictateur » (Au sens moderne s’entend). Et beaucoup dont la lucidité économique n’est pas le point fort s’offre la license de critiquer l’œuvre financière ou économique du créateur de la banque de France et du franc germinal, ou la manière gouverner du fondateur de la France moderne avec le Conseil d’état, la cour de Cassation, la cour des Comptes, le code civil , le code de commerce et l’université.

Ainsi va la cohérence politique de ceux qui voudraient « sauver la France » et qui cherchent à abaisser celui qui en fut le sauveur après la terrible Révolution.

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17 Comments

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  • 0 / 10
  • un lecteur de passage , 20 juin 2015 @ 17 h 54 min

    Cette citation de Napoléon Bonaparte n’a pas pris une ride : —

    «Je n’ai jamais fait de conquêtes qu’en me défendant. L’Europe n’a jamais cessé de combattre la France à cause de ses principes. J’étais forcé d’abattre sous peine d’être abattu.»

  • un lecteur de passage , 20 juin 2015 @ 18 h 00 min

    Permettez-moi, cher Monsieur Clément, d’ajouter une autre citation de Bonaparte : —

    «Les hommes de génie sont des météores destinés à brûler pour
    éclairer leur siècle.»

    Ceux qui n’ont aucun génie, doivent le détester.

  • chouetteur28 , 20 juin 2015 @ 18 h 37 min

    C’est aussi pour nous autres chouetteur une très belle occasion de célébrer l’empereur.

    La chouette d’or, 22 ans, toute sa beauté…

    http://www.chassesautresorludiques.com/la-chouette.php

  • peripathos , 20 juin 2015 @ 19 h 51 min

    Ah les bouffons enflés qui s’écoutent parler tout en encensant ce parvenu mégalomane très ordinaire de naboléon

    qui s’est couronné lui même , a enfermé le pape , a ravagé l’Europe qui a juste titre voulait contenir la peste révolutionnaire française qui a fini par répandre ses miasmes jusque dans la sainte Russie en 1917 .
    Petit bourgeois frustré , vindicatif et bouffi d’orgueil revanchard comme ses compères et complices révolutionnaires qui a placé tout ses frères et soeurs à la tête d’antiques et glorieuses nations européennes .
    Comme le bourgeois gentilhomme et pour la posture , il s’est piqué de culture qu’il n’avait pas et qu’il a essayer d’apprendre trop vite , sans la comprendre , en cours de rattrapage pour avoir l’air plus grand qu’il n’était .

    Les thuriféraires , ici comme ailleurs , dans leur emphase , s’écoutant parler , se croient géniaux par procuration et s’enflent de leurs propres paroles .

    Si la fronce est une dictature laique et maçonnique nous le devons à la Révolution , au naboléon et à leurs successeurs . Nous leurs devons une Eglise muselée et soumise laique et républicaine comme nous le devons à la lâcheté d’un certain clergé . Les autres , les bons sont morts ou ont été sérieusement marginalisés .

    Béthove a eu un éclair de génie quand il a compris tardivement qui était naboléon et quand il ne lui a finalement pas dédié sa symphonie l’empereur .
    Goya le peintre espagnol a aussi immortalisé les méfaits de naboléon et la stupidité rétrospective de fronchouillards qui prétendent aimer la France ….

    Ils pourraient être adeptes du néo-front fuyant ou front nazional jacobin de marine lp

  • Chouetteur28 , 20 juin 2015 @ 20 h 37 min

    Sinon pour Napoléon et les chasses aux trésors :

    http://www.chassesautresorludiques.com/la-chouette.php

  • V_Parlier , 20 juin 2015 @ 21 h 52 min

    Mouaip, je ne suis pas convaincu par la citation en question. Napoléon, c’était l’américain de l’époque, ni plus ni moins. Le succès au départ légitime lui montant à la tête, il ne put s’arrêter. Et après des massacres sans pareils, l’empire a eu une fin. Espérons qu’il en sera bientôt de même pour les fils spirituels de Napoleon (eux aussi faux croyants et francs maçons friqués adorateurs de Mammon) de l’autre côté de l’atlantique.

  • charles-de , 21 juin 2015 @ 3 h 47 min

    Sic transit gloria Galliae !

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