Du vide épiscopal

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Dans un texte récent, le conseil permanent des évêques de France nous propose un livret ad hoc pour s’y retrouver dans les élections à venir.

Leur but est : « dans un monde qui change retrouver le sens du politique », c’est même le titre de leur livret.

Parmi les signataires, on trouve l’élite des évêques français, ceux qui ont le droit de parler au nom des autres. Par exemple l’archevêque de Paris, celui de Marseille, qui est également l’évêque président des évêques de France, l’évêque de Saint-Denis qui est, lui, vice-président. Et d’autres encore. Or, le niveau de leur prestation intellectuelle n’est pas rassurant. Soit ils sont faibles en esprit, soit ils nous prennent pour des demeurés, soit enfin ils ont bâcles leur travail, en abusant du copier-coller.

Car la longue litanie de lieux communs, l’absence totale d’idée originale, ou un tant soit peu pertinente, l’incapacité à sortir des sentiers battus, l’impossibilité de trouver dans ce texte très court, Dieu merci, une proposition, une seule, de nature à répondre à l’objet de ce livret est particulièrement angoissante.

Surtout venant de la part de ceux qui prétendre nous éclairer sur l’échéance majeure à venir, à savoir qui de Sarko ou de Juppé va remplacer Hollande. Très clairement, ce texte est en phase avec le débat sur la primaire.

A la lecture de ce document, on se demande bien quelle en est la plus-value, quel est le sens que l’on peut retrouver au politique.

On nous explique que « le fait religieux » a du mal à trouver sa place dans la société : franchement, je n’ai pas l’impression que les emburkinnées aient du mal à se déplacer dans l’espace public.

Entre la page 57 et la page 59, ils arrivent à se couper ; d’un côté, on semble regretter que : « dans une démocratie d’opinion tout – même l’anthropologie – est soumis au vote », pour nous indiquer ensuite que « les chrétiens avec les autres doivent veiller à la démocratie ». Que faire ? Y a-t-il une limite à la démocratie ? En cas de conflit entre la loi des hommes et la loi naturelle, ou la loi de Dieu, que doivent faire les chrétiens ? On ne le saura pas. Alors, à quoi sert cet opuscule ?

On intime l’ordre à notre vielle Europe (expression chérie des Neocon US, grands destructeurs de chrétientés orientales) de nous « engager courageusement dans des politiques d’accueil ». Cela tombe bien, c’est la volonté de Washington, de Bruxelles et de tous les partis politiques « de gouvernement », qui ne nous gouvernent depuis 50 ans, que nous ruiner et nous détruire. A ce sujet, il nous est enjoint « d’éviter les risques de crispations identitaires » (page 81).

Impossible de ne pas évoquer ce célèbre « sentiment d’insécurité » (page 32), en italique dans le texte, pour nous faire comprendre que c’est important. Vraiment ils n’ont pas peur d’oser répéter tout ce qui se dit de plus insignifiant et de plus faux en France depuis tant de temps.

Et c’est à cela qu’on les reconnaît.

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15 Comments

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  • Aristote , 27 octobre 2016 @ 14 h 28 min

    Comme vous avez raison …hélas !

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