“Une nouvelle génération est née chez les catholiques…”

Emmanuel d’Hoop de Synghem réagit dans nos colonnes à l’article de Jean-Marie Guénois, “Cathos et rebelles”, paru dans Le Figaro Magazine en fin de semaine dernière.

“Une nouvelle génération est née chez les catholiques…”

Nouvelle ?! Ce journaliste, à l’instar de nombre de ses confrères, ne sait donc vraiment rien de la bataille que mènent certains cathos depuis plus de 30 ans?

C’est vrai que ce journaliste a aussi sa pudeur quand il nous parle de ces “jeunes qui, loin d’être ‘réacs’, sont devenus d’authentiques ‘rebelles’.” Oh, le distingo subtil que voilà.

Il éprouve le besoin d’en remettre une couche et de préciser: les “insoumis ‘intérieurs’ qui n’entrent dans aucune catégorie politique, encore moins celles de l’extrême droite.” L’extrême droââte?! Ouf, on respire.

Plutôt maquiller l’histoire que de la rapporter honnêtement, sereinement et dire la vérité. Laquelle vérité le journaliste ne peut occulter complètement: “du coup, les enfants de cette génération, âgés aujourd’hui de 16 à 30 ans, sont avant tout des pratiquants”. 30 ans… ah oui ? Tiens, tiens…

J’appelle ce genre de gens les embrouilleurs de la vie politique française. Ces gens-là sont culturellement de gauche, typique produit de Science-Po et l’Ena. Ils ont beau écrire au Figaro et peut-être voter UMP – peut-être même vont-ils à la messe, il y a toujours cette envie, notamment, de tirer un trait à travers le fil de l’histoire, de tenir d’un côté le passé pour inexistant (du passé faisons table rase…) et de l’autre s’étendre sur les lendemains qui chantent. Comme il est dit dans l’article, les uns sont des “réacs” et les autres “rebelles”. Ou encore, les uns sont de “l’extrême droite” et les autres d’aucune catégorie politique.

Ces même embrouilleurs, quand ils n’étaient pas aux abonnés absents, ont hurlé avec les loups pendant les trente dernières années lorsque “déplacaient des montagnes”, les abbés François Pozetto, Denis Coiffet, les pères Jean-Paul Argouarc’h, les divers pères abbés, et des centaines de clercs avec eux et à leur suite dont le nombre ne cessera de croître jusqu’à aujourd’hui. “Réacs” et “extrême-droââte”, voilà les qualificatifs envoyés à l’adresse des sus-nommés et de leurs proches, tant religieux que laïcs, pendant toute cette période. Bien à la manière si typique des “culturellement de gauche” qui n’hésitent pas à emprunter à l’extrême gauche : jeter des qualificatifs outranciers et mensongers à la figure de l’adversaire pour le discréditer.

On comprend que ces embrouilleurs/journalistes ont beaucoup de peine à reconnaître qu’il a fallu en effet plus de 30 ans de bataile acharnée avant que puisse advenir leur soi-disante “nouvelle” génération et pour qu’enfin les digues se mettent à craquer et les flots de s’engouffrer dans les fissures emportant les abbés Ronan de Gouvello, les Pierre-Hervé Grosjean, les Guillaume Seguin et quelques autres qui, faut-il le préciser, doivent à la ténacité de leurs confrères prédécesseurs la possibilité de profiter des événements aujourd’hui et de faire un indiscutable bon travail.

Avec moulte détails pourtant, notre embrouilleur/journaliste du jour décrit l’héritage de la génération Jean-Paul II. Évidemment, il fait mine de ne pas s’aperçevoir de la part très substantielle de cet héritage que constitue l’avènement et la reconnaissance canonique de pratiquement toutes les communautés dites traditionalistes pendant ce même pontificat. Alors qu’il s’agit d’événements majeurs dans la vie de l’Église, consistant en des retours en arrière très compliqués, affreux et catastrophiques même pour certains, notre embrouilleur/journaliste se contente de marmonner quelques chose en faisant allusion à de “vieilles querelles des années 70”. L’air de dire : tout ça, c’est du secondaire et du classé.

La gauche fustige l’individu et récuse l’individualisme au bénéfice du groupe, et aime le principe du chef. Dans cet esprit, le journaliste nous dit que “cette confiance dans l’Église s’exprime aussi fortement, aux yeux de cette génération, à travers la figure du prêtre. Si on leur demande, par exemple, de citer ‘une personne de référence’, ils sont 62% à citer le nom d’un prêtre ! Apparaît là – à côté de leurs parents – une seconde ­filiation. Cette génération n’existerait pas et ne serait pas aussi convaincue sans le témoignage de prêtres…”

Je pense qu’il est dommageable de dire tout ça sur un tel ton badin, alors qu’il eût été bien plus important de rappeler que la génération des années 40 et 50, qui a assisté à un gigantesque effondrement intellectuel et moral, était aussi “convaincue par le témoignage de prêtres”… Il est vrai, pour beaucoup défroqués pour les uns et ouvriers pour les autres. Reste que c’est une affaire de principe et qu’il n’est jamais l’heure de faire du cléricalisme. La prudence s’impose, ici et maintenant comme ailleurs.

La gauche récuse aussi la famille et aime remettre l’autorité des parents (papa et maman) en question. Sachant cela et avec en mémoire l’objet des méga-manifs des douze derniers mois, notre embrouilleur/journaliste trouve judicieux de jouer sur la notion de filiation. C’est plutôt indécent.

C’est surtout culturel.

Pour ce qui est de la jeunesse catho dont il est question dans cet article, à condition qu’elle focalise sur l’essentiel et ne s’embarrasse pas de considérations bobo-gaucho-intello-68-tard, nous sommes elle et moi bien en phase. Le fait qu’elle existe est tout à fait encourageant. Mais attention… à nos embrouilleurs culturellement de gauche.

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14 Comments

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  • Psyché , 21 avril 2014 @ 18 h 52 min

    Le peuple de France a fait preuve au cours des dernières décennies la preuve d’une grande tolérance par rapport à la destruction des valeurs qu’on lui impose, par rapport à l’immigration de masse et à la destruction des identités.
    Attaques à l’identitié nationale, procès infondés en racisme et en antisémitisme avec en parallèle l’instauration d’une préférence étrangère, attaques à la vie avec l’avortement et attaques à la famille puis à la filation.
    La ligne rouge des soit-disant “progressistes” a été atteinte et dépassée avec le mariage gay qui ouvre la porte à l’industrie des mères porteuses, à la chosification et à la commercialisation de l’enfant. Je ne parlerai pas de la promotion des déviances sexuelles, de la pornographie et de la pédophilie qui sont prônées par nos “élites”.
    La distanciation avec le Peuple de France est faite et la faille est profonde et les français de toutes religions, qu’ils soient de foi ou tout simplement de culture catholque, protestante, juive ou musulmane ne peuvent que brandir les fourches devant tous ces salopards qui poussent à la destruction de la culture, de la morale, de l’identité, de la civilisation et, au final de la liberté et tout simplement de l’humanité.

  • gerard57 , 21 avril 2014 @ 21 h 12 min

    Malheureusement nos “insoumis” sont peu nombreux. La grande masse des Français et des catholiques ont été décérébrés, privés de toute nourriture, gavés d’erreurs et de faussetés destinés à les abrutir et à en faire un peuple de rien, exposé à la risée du monde. Nos évêques et nos prêtres – sauf exceptions -, les séminaires ouverts à la culture de mort portent une immense responsabilité.
    Oui, le “petit reste” des résistants, des objecteurs, des insoumis vient des marges, du peuple de la prière, racheté par lui, les supplications des petites âmes qui demeurent fidèles, qui n’oublient pas le Rosaire, la Tradition, la Présence Réelle, et qui croient en Marie, en ses manifestations, à la Révélation historique de Dieu au Monde.
    Puisse cette jeunesse, cette belle jeunesse, retrouver aux pieds de la Sainte Vierge, la vocation qui est toujours celle de la France, la fille aînée de l’Eglise.

  • Nortelmes , 21 avril 2014 @ 22 h 04 min

    “Les insoumis”!
    Pour des gens qui se soumettent volontairement à un démon oriental qui les oblige, sous peine de tortures éternelles, de vénérer un sacrifice humain dont ils consomment symboliquement le sang et la chaire pendant leurs messes, rite absolument satanique, tout en oubliant leurs racines celtes pour perpétuer la propagande romaine affirmant que leur continent a des racines chrétiennes (balayant d’un trait plus de 40’000 ans d’histoire), on aurait pu trouver un autre terme, et “collabo” convient parfaitement.
    Car c’est bien ainsi que l’on nomme ceux qui participent activement à la destruction des traditions, savoirs et rites de leurs ancêtres, au service d’un démon étranger.

  • PG , 21 avril 2014 @ 22 h 24 min

    Excellente remise à l’heure de la pendule du FIGARO, qui bat souvent la breloque.
    Enb effet, ce sont les ”tadis” ou les ”intégristes” ou les gens de la droite ”ecxtrême” qui ont bâti le socle sur lequel repose la refondation d’un catholicisme visible, ”civique” ou ”social”.
    A cela s’ajoute le fait de la démographie : 3 générations de familles nombreuses, cela finit par faire masse, dans tous les sens du terme.
    Mais derrière cette négation de ce labeur collectif des catholiques de tradition, qui ont ”maintenu” l’héritage et formé trois générations maintenant, en 2014, il y a la négation de la pensée catholique traditionnelle, français ou étrangère. L’acceptation de la vulgate démcrate-chrétienne : Mme BOUTIN, M. MARITON, mi juif mi chrétien, tels sont le sfigures de proue politique de la MPT.
    Tout cela pour ça serait-on tenté de dire : on reprend les mêmes et on tourne en rond dans le fond e l’impasse de la démocratie chrétienne : on est passé de sa version progressiste à sa version conservatrice bourgeoise.
    Cela ne fait ni une pensée, ni une mystique, ni une contre culture catholique, tout au plus une masse de manoeuvre pour préparer le retour de N. SARKOZY ou de l’un de ses succédanés en 2017 : quand le vide produit du néant.

  • bbldudo , 22 avril 2014 @ 0 h 36 min

    Ne vous en déplaise, l’auteur Jean Marie Guénois a raison. La jeunesse catholique ne se laisse pas enfermer dans les clichés “extrême droite” ou “réacs” et c’est effectivement un des fruits de la génération Jean Paul 2 que d’avoir décomplexé (pas assez encore) cette génération. Enfermer le catholique dans la réaction et une tendance politique est ni plus ni moins qu’une hérésie. C’est un fait ce qui n’empêche pas une partie de cette jeunesse d’avoir ses propres conviction et de se situer clairement dans ce que les merdias nomment “l’extrême droite” ou pour faire court le FN. Sur ce point vous avez raison la bêtise journalistique est confondante que d’opposer les réacs et les rebelles. Notre victoire est d’être décomplexé, fier de ce que l’on est, “d’extrême droite” ou pas, catholiques, tradis ou pas peu importe. Je ne comprend pas votre réaction néanmoins. Je comprend que l’usage tout azimut des termes extrême droite ou réacs pour décrédibiliser tout argument vous agace mais vous lui donner crédit par votre réaction susceptible qui ne fait que montrer que vous vous considérez vous-mêmes comme tel. Si vous êtes d’extrême droite, réac et tradis soyez fier de l’être plutôt que de vous croire obligé de réagir inutilement et tenter fort maladroitement de tirer la couverture à vous.

  • liaison sigma , 22 avril 2014 @ 0 h 38 min

    mais de quoi parlez-vous????

  • Emmanuel , 22 avril 2014 @ 10 h 55 min

    @bbldudo. Bien d’accord vous: la jeunesse a parfaitement raison de souhaiter être décomplexé. Ceci dit, un mobile d’action politique sera toujours et forcément labellisé d’une façon ou d’une autre, y compris abusive. Cela veut-il dire pour autant que l’on doive pas reconnaître qu’en l’espèce, ce mouvement de reconquête de visibilité du Catholicisme dans la cité prend sa source auprès de gens qui souvent se disaient de droite et réacs? Il me parait difficilement contestable que ce mouvement de reconquête existe depuis 30 ans et que s’il fallait parler de “nouvelle” génération, n’en déplaise à JM Guénois, c’est à celle de cette époque-là que revient l’adjectif. Enfin, je ne me sens ni d’extrême droite, ni réac ni tradi. Je souhaite juste lire des compte-rendus “décomplexés”, équitables et honnêtes des évènements que nous vivons. EdHdS.

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