Le 26 mai, nous rentrons en résistance

Le 26 mai, un appel est lancé pour une nouvelle manifestation contre la loi de dénaturation de la famille. Les avis semblent partagés. Certains pensent que, la loi étant promulguée, les protestations massives deviennent superflues et même illégitimes. D’autres voient là l’opportunité d’une récupération au profit d’un parti politique dont on ne sait que trop qu’il n’abrogera pas le texte s’il revenait « aux affaires ». D’autres encore estiment qu’il convient désormais de « s’indigner » de l’ensemble de la politique gouvernementale, en vue de préparer un « Printemps Français ». D’autres enfin, prennent date, et disant qu’ils ne lâchent rien, se replient sur le fragile bastion qui consiste à faire sien le langage des adversaires, en prétendant lutter contre l’homophobie dont on les accuse néanmoins, et à prévoir une union sans adoption au nom d’un respect de l’enfant que l’on peut toujours discuter.

L’honneur et le bon sens commandent une attitude plus cohérente qui conduit à participer au rassemblement du 26 mai sans arrière pensée aucune. L’honneur de ceux qui organisent ce mouvement exige qu’ils maintiennent leur engagement initial à l’égard de centaines de milliers de Français et de Françaises qui se sont mobilisés parce qu’ils ont senti que cette loi touchait à l’essentiel, à notre civilisation, à la conception humaniste et cartésienne que la France se fait de l’humanité. Si certains y ajoutent les principes de leur foi, il faut le respecter et constater qu’un État sectaire n’hésite pas à blesser les spiritualités présentes en France. Mais c’est avant tout le bon sens, dont notre philosophe national disait qu’il était « la chose du monde la mieux partagée » qui est chamboulé avec une légèreté irresponsable qui ne sévit d’ailleurs pas qu’en France.

Le bon sens nous enseigne d’abord que ceux qui font de l’économie l’essentiel de la politique confondent la fin et les moyens. Certes, il est préférable de jouir d’une économie sans dette ni déficit, sans chômeurs ni assistés, avec de la croissance et des excédents commerciaux, mais ces objectifs visent d’abord à assurer une relative prospérité matérielle. L’essentiel est ailleurs : dans le bonheur qu’il y a à vivre ensemble au sein de familles les plus stables qu’il soit possible au sein desquelles les enfants reçoivent éducation et protection jusqu’à ce qu’ils puissent, à leur tour fonder des familles et, peut-être un jour venir en aide à leurs parents vieillissants. Le tourbillon de l’individualisme hédoniste est séducteur, mais il commence par détruire la famille au nom d’une liberté apparente et d’un présent éphémère, et finit par ôter à la société entière le sens de la communauté et du long terme. La multiplication des divorces, des situations alternatives au mariage, des mères célibataires, et maintenant des unions unisexes rend les individus plus fragiles et dépendants. L’écart entre ceux dont les moyens permettent l’existence hors-sol  et ceux qui subissent l’abandon et la solitude ou l’assistance liberticide s’accroit. Une société anomique est une société malheureuse qui n’a plus la cohésion ni la motivation nécessaires pour réaliser des performances économiques.

“D’une part, on remet en cause le mariage comme union d’un homme et d’une femme en vue de faire naître et d’élever des enfants, d’autre part, on va introduire de la redistribution sociale dans une politique d’aide spécifique à la famille.”

La France n’a qu’une politique dont elle puisse être légitimement fière : c’est la politique familiale. Lancée juste avant la seconde guerre mondiale pour réagir face à notre hiver démographique, elle a été poursuivie par Vichy dans un contexte où la présence forcée de deux millions de Français, prisonniers et travailleurs, outre-Rhin la rendait peu crédible. Elle a été amplifiée à la Libération. Cette politique est aujourd’hui prise dans un étau : d’une part, on remet en cause le mariage comme union d’un homme et d’une femme en vue de faire naître et d’élever des enfants, d’autre part, on va introduire de la redistribution sociale dans une politique d’aide spécifique à la famille. Cette gesticulation, à la fois idéologique et comptable montre combien ceux qui nous gouvernent ignorent l’essentiel au profit de l’accessoire, préfèrent leurs intérèts électoraux à court terme à la recherche du bien commun.

Le bon sens commande donc de considérer les liens sentimentaux entre personnes de même sexe comme respectables, même s’ils sont plus rares et moins durables en général, en observant qu’ils sont sans rapport avec le bien commun qui englobe la constitution de familles naturellement procréatrices, durables si possible, et offrant la garantie la plus grande d’un modèle satisfaisant pour l’épanouissement des enfants des deux sexes. C’est là une précaution nécessaire et une évidence tellement criante que ni le Code civil, ni la Constitution ne l’avaient précisée. L’objectif de la manifestation du 26 mai doit être de rappeler clairement, qu’à nos yeux, aucun gouvernement, aucun législateur n’avaient le droit de modifier la nature humaine, fut-ce avec la complicité aveugle du Conseil constitutionnel. C’est pourquoi il doit être clairement établi que cette loi puisse être déclarée nulle et non avenue, dans sa totalité, n’en déplaise aux carriéristes politiques qui sévissent à l’UMP.  La revendication doit être l’exigence d’un référendum qui permettrait de poser vraiment la question, et de réserver la réponse au seul législateur dont les erreurs sont légitimes : le peuple !

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16 Comments

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  • pesneau , 21 mai 2013 @ 18 h 21 min

    Les Français sont des veaux, disait un certain général. Et maintenant ils beuglent. A qui la faute si nous en sommes tous là? Pauvre France, le pays que j’ai choisi et que j’aime, ma patrie d’adoption.

  • mariedefrance , 21 mai 2013 @ 19 h 40 min

    “””si on laisse passer ce 26 mai sans démonstration de notre refus de ces changements de civilisation, on aura tout perdu.”””

    Vous avez entièrement raison !!

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