Au secours ! La France se noie !

Puisque le Président n’a plus que le sport pour lui apporter de bonnes nouvelles, empruntons le langage sportif pour lui dire qu’il est au tapis et qu’il ferait mieux de jeter l’éponge. Les Français sont 85% à ne plus faire confiance au pouvoir pour redresser la barre. A ce niveau, le seul choc salutaire serait le départ ! Malheureusement, une opposition divisée, engluée dans ses mesquines ambitions, sans projet sérieux ni bilan exemplaire, peut profiter de la comparaison, sans susciter l’enthousiasme d’un changement prometteur. Le chômage n’en finit pas de grimper. La croissance est en berne. Les tableaux économiques n’offrent qu’une collection de déficits. Notre paysage politique est le cimetière des promesses mortes et des espérances déçues. Un pays pour se relever a besoin d’un moteur d’ordre psychologique : la confiance, et la source en est tarie.

Si la situation n’était pas aussi triste, il y aurait des raisons de rire, car nos dirigeants ne se contentent pas d’être nuls, ils sont ridicules. Concentrés, déterminés, mobilisés, ils ne vont rien lâcher et poursuivre une politique qui ne donne aucun fruit et que les Français ne perçoivent même pas. Comment croire un Chef de Gouvernement qui, le regard inflexible, dit qu’il est « hors de question » de changer, alors même que les socialistes n’ont cessé de bouger en tous sens sans rien changer d’essentiel depuis dix ou quinze ans ? Critique systématique de la politique gouvernementale lorsqu’ils étaient dans l’opposition, suppression des mesures votées par la majorité précédente, mais alourdissement insensé d’une fiscalité déjà trop pesante, puis revirement devant l’étendue de dégâts, allègement des charges des entreprises, réduction de la dépense publique… Après une droite incapable de faire une politique de droite tout en s’en faisant accuser, on a une gauche obligée de renoncer à une politique de gauche tant celle-ci est suicidaire pour le pays et qui se trouve empêtrée dans un mélange de mesures contradictoires et insuffisantes. Le temps perdu par la France dans ce salmigondis politicien est terrible. La production industrielle s’est effondrée. Le commerce extérieur souligne le recul catastrophique de notre compétitivité. La consommation illusoirement maintenue par la redistribution et une monnaie surévaluée apparaît ici comme un placebo plus que comme un remède.

Alors, à défaut de faire monter la pression dans la chaudière économique, le gouvernement met la pression sur le patronat qui doit prendre ses responsabilités, et le patronat retourne la pression sur le pouvoir qui n’en fait pas assez. Comme toujours, dans notre cher pays, au lieu de mesures concrètes, on développe le débat conceptuel. Pas de pétrole, mais des idées. Le problème est que nos idées valent de moins en moins sur le marché et que le pétrole s’achète toujours avec des devises qui ne se mettent pas au fronton des mairies. On assiste donc à de doctes échanges sur l’offre et la demande. Le Medef est pour l’offre. Moins de charges, une main d’oeuvre renforcée par l’apprentissage, l’expansion des entreprises favorisée par le lissage des seuils, l’ouverture du dimanche pour développer la consommation, le bâtiment et la rénovation thermique pour accroître l’activité. Ces propositions suscitent immédiatement deux réactions. D’abord, l’impression d’un disque rayé, d’une musique déjà entendue et à laquelle on ne croit plus. L’apprentissage à l’allemande, les « gazelles » de Dutreil, l’ouverture dominicale, la prime au photovoltaïque, ces deux dernières mesures ne favorisant pas nécessairement les produits locaux et les deux autres heurtant l’idéologie de nos syndicats archaïques, ont peu de chances de voir le jour ou d’apporter des résultats perceptibles. De toute manière, la gauche de la gauche est vent debout contre : elle veut bien sûr une relance de la consommation, une politique de la demande, taxer davantage les ménages et les entreprises, augmenter la dépense publique sans se soucier des 3% ni de la dette puisque les taux d’intérêt sont bas, bref, distribuer une richesse qu’on ne produit plus mais qu’on va exporter en achetant les produits des autres.

Ce débat qui arrive avec vingt ans de retard appelle deux questions. Pourquoi un enseignement dont nous étions assez fiers, avec de grandes écoles, comme Sciences Po et l’ENA censées former notre élite politique, produit-il la droite, ce qu’on savait déjà, mais aussi la gauche les plus bêtes du monde, capables de gâcher tous les atouts d’un pays où Dieu serait heureux comme disent les Allemands… s’il n’était pas gouverné d’aussi pitoyable manière ? Comment espérer relever le pays sans un choc, un véritable séisme, qui nous libérerait de ces encombrants incapables ? La démission du Président ? La fin de la zone Euro ? On peut rêver : c’est la seule façon de refuser ce cauchemar très réel d’un pays qui s’enfonce dans le déclin et la médiocrité. Alors que nos nageurs vont briller et seront reçus sans doute à l’Elysée, c’est la France qui se noie !

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10 Comments

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  • marcS , 21 août 2014 @ 23 h 00 min

    M. Vanneste votre vision de la situation de la société française actuelle est exacte, mais à qui la faute ???
    Depuis plus de 30 ans (à vrai dire depuis le départ de Raymond Barre) les français ont ètè gâtés à coup de dette publique et si un politicien courageux prenait une seule des multiples mesures qu’il conviendrait d’appliquer (par exemple supprimer le statut de fonctionnaire à tout nouvel entrant – mesure qui ne pénaliserait pourtant personne directement – ) toute la fonction publique serait dans la rue. Et ceci est vrai pour toutes autres propositions de réforme. Les français veulent des réformes qui ne pénalisent que les autres
    Si l’on va dans le mur – et c’est sur que nous y allons – ne nous en prenons qu’à nous mêmes nous n’avons que ce que nous méritons !!!!.

  • Psyché , 24 août 2014 @ 0 h 58 min

    La France est en décadence à force de s’enfoncer dans la médiocrité.
    La faute à qui ?
    La classe politique est souvent accusée d’incompétence dans l’exercice du pouvoir.
    Jugés incapables, les politiques de droite et de gauche sont ainsi, en quelques sortes, « exonérés » de leurs trahisons et des dévoiement de leurs mandats.
    C’est là une erreur d’appréciation fondamentale : les échecs des gouvernements successifs dans la réalisation des programmes qu’ils proposèrent à leurs électeurs ne proviennent que rarement d’une incompétence, parfois profonde il est vrai, de tel ou tel ministre.
     La réalité est donc autre.
    Le décalage entre les promesses électorales, les projets présidentiels, et les réalisations effectives des gouvernements depuis Pompidou s’explique avant tout par les allégeances externes.
    Je m’explique.
    Les dirigeants politiques le savent : pour gravir les échelons, il faut prêter serment. Non au Peuple et à la Nation, mais à ceux qui détiennent les clés de la réussite de leurs carrières à savoir les lobbys, les groupes de pression financiers, militaro-industriels, européiste et atlantiste, la communauté sioniste, et bien sur la Franc-Maçonnerie qui sont ainsi les véritables décideurs.
    L’intensification de la crise et l’absence de réponse politique pour y remédier relève donc non d’une incompétence fantasmée mais bien d’une collaboration avérée des gouvernants avec ces structures de l’ombre.
     Leurs échecs politiques si éprouvants pour notre Peuple sont des réussites aux yeux de ceux dont la devise est « Ordo ab chao ».
    Ce n’est en effet pas un hasard si, de façon systématique, les gouvernements successifs laissent la France dans un état pire que celui qu’ils trouvèrent à leurs arrivée.
    L’oligarchie a établi des axes directeurs auxquels doivent se soumettre les gouvernements.
    De « droite » ou de « gauche », ils s’y soumettent, et précipitent ainsi la France dans l’abîme d’un mondialisme qui dissout les nations et les peuples dans un magma a-culturel, reniant ainsi des identités millénaires.
    Le règne du capitalisme financier et des quelques centaines d’oligarques dont il émane, trouvent dans ces gouvernements des relais serviles qui leur doivent tout.
     Il est donc fondamental de sortir du prêt-à-penser matraqué par la propagande médiatique et de comprendre les allégeances des membres dirigeants des grands partis et des gouvernements.
    Nous comprendrons ainsi ainsi pourquoi Hollande ne relèvera pas la France, et trahi – comme les autres – la confiance que lui accordèrent naïvement les Français…

  • Henri4 , 26 août 2014 @ 19 h 43 min

    marcS. Je partage votre commentaire sauf pour
    (ne nous en prenons qu’à nous mêmes nous n’avons que ce que nous méritons !!!!.)Pour ma part,je ne me sent pas
    concerné,car je n’est pas voté socialiste à cause d’un manque de programme et de méthode pour redresser la France.Les Bobos socialistes qui sont dans une idéologie
    sans programme concret et qui bleuffent en disant comme
    Manuel Valls: Il faut que !!! etc
    Et puis quand ils prennent une décision,c’est dans le sens contraire du Poil.Bon courage à tous.

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