Éric Zemmour : Les 40 000 embauches de profs ne sauveront pas l’école de la République

Ce vendredi sur RTL, Éric Zemmour ironise : “Il faut imaginer un ministre heureux. Il a lancé sa petite annonce, Peillon. Il satisfait tout le monde, Vincent.

En une pierre médiatique, il fait trois coups. Les syndicats sont contents, le Moloch jamais rassasié de postes. Il satisfait aussi le Président de la République soucieux de respecter les engagements du candidat. Et notre ministre talentueux a même réjoui son service de presse, gros consommateur de reprises, M. le Buzz est gavé.

Il était temps. Depuis des jours, il n’était question que d’agressions, de violences, de parents en fureur, d’élèves frappeurs et insulteurs, de profs sur lesquels on s’essuyait les pieds et les poings. À Amiens, Bordeaux, Poitiers…

L’école, c’était devenu Chicago. Il fallait réagir, en tout cas médiatiquement, ne pas céder à la pression du fait divers qui sert le populisme et le racisme. Rue de Grenelle, on aime bien cette chanson-là, on la serine depuis des décennies. C’est un tube de la maison, comme Le niveau monte ou encore La diversité est une richesse.

On ne sait même pas s’il y aura assez de candidats pour remplir les postes offerts. L’important est l’effet d’annonce…”

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4 Comments

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  • Mizette , 22 septembre 2012 @ 8 h 36 min

    Non seulement l’Ecole est devenue Chicago, Mr Zemmour, mais elle est aussi l’endroit où l’on apprend plus rien, par la seule volonté de nos dirigeants et pas seulement de gauche car la détérioration de l’instruction est antérieure à leur arrivée.
    La suppression tout d’abord de l’histoire, de la géographie, à présent, plus de biologie pour les classes scientifiques et pour la prochaine rentrée, plus de maths pour les mêmes filières.
    Essayez avec ça de préparer des concours, les élèves n’auront jamais le niveau pour être reçus.
    Est-ce le but recherché ? Je me pose la question.
    Je sais que depuis Mittérand, on a pris l’habitude de niveler par le bas, mais à présent, ainsi que vous le dites, ce n’est pas 40 000 ou 100 000 prof de plus qui changeront quelque chose.
    De plus, on ne trouvera pas 40 000 prof. On recrute à présent à bac plus 5 pour un salaire de 1020 euros nets (n’en déplaise à ceux qui écrivent autre chose).
    Alors, si j’étais parents d’élève en classe de 1ère ou terminale, je me ferais vraiment du souci.

  • jean-luc , 22 septembre 2012 @ 10 h 38 min

    J’ai, moi, l’expérience d’un établissement en zone ultra-sensible où on ne cède en rien sur les exigences, où on réagit à toutes les entorses au règlement et où les élèves se lèvent lorsqu’un enseignant, CPe ou le chef d’établissement entrent en classe. Quand on voit la “victime” de l’incident de Bordeaux, pour ne prendre qu’un exemple et qu’on lit ses propos pleins de démagogie et de relativisme culturel (voire son absence de connaissances de base : pour lui, comme pour les ignorants à qui il enseigne, le sapin de Noël est un symbole religieux), on ne saurait s’étonner de ce qui lui est arrivé. C’est l’absence d’autorité, de limites réelles, la préoccupation du dialogue même là où il n’a pas sa place, voire la tenue de certains enseignantes de la gauche bien-pensante qui détruit l’école. De même, hélas, que l’orientation des programmes sous l’influence du politiquement correct repentant (en Histoire où on a sacrifié les références a l’appartenance et au roman national) ou du désir contre-productif d’être proche des préoccupations des élèves (en français où Daniel Pennac et consorts remplacent l’étude du “Cid” en 4è et ne parlons pas de Racine…) qui font qu’on va à l’école pour ne plus rien apprendre (normal le pédagogisme à la Meirieu -merci en passant à G. Collomb de nous avoir évité la présence de ce démolisseur moralisateur à l’Assemblée Nationale- et autres spécialistes auto-proclamés de cette supercherie absolue que sont les sciences de l’éducation nous dit que le maître n’est plus et que le pédagogue, qui se substitue à lui, a autant à apprendre des élèves que eux de lui, ce qui est le contraire de l’enseignement. Au-delà du problème de la violence dans les établissements, c’est une dérive qui fait, à chaque fois, dégringoler la France dans les classements internationaux sur le niveau des élèves (aujourd’hui 20è sur 50 avec des résultats beaucoup plus proches de ceux qui sont en bas du tableau -Mexique, Turquie- que ceux qui sont en haut.
    Quant à recruter des profs, c’est une plaisanterie : 30% des postes de math n’ont pas été pourvus aux concours 2012 (mais la tendance est ancienne)et, plus grave puisque l’enseignement est le débouché naturel pour ceux qui font des études dans ce domaine ainsi que 15% des postes de lettres modernes et d’anglais. Pour ne rien dire des disciplines technologiques de l’enseignement professionnel où on est obligé de faire appel à des contractuels, très souvent étrangers et maîtrisant mal le français. Pour pourvoir ces postes, s’il le vaut vraiment, Peillon va devoir demander aux jurys de CAPES de descendre l’admissibilité à 3 de moyenne, si tant est qu’il y ait suffisamment de candidats…..

  • Mizette , 22 septembre 2012 @ 14 h 00 min

    Oui, vous avez raison, descendre la moyenne à 3 et augmenter les salaires, sinon jamais un candidat n’acceptera un poste, après un bac + 5 : le deal et le chômage rapportent plus sans efforts !

  • Hommet , 22 septembre 2012 @ 20 h 13 min

    Concernant certains établissements “difficiles” ne faudrait-il pas recruter des dresseurs plutôt que des professeurs ?

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