La déprime française

Le retour de Russie, un pays qui cultive malgré les difficultés, une sereine fierté nationale, est déprimant. Le tableau qu’offre la politique française additionne le malaise social, l’incohérence gouvernementale, et ce mélange de conformisme fadasse et de manipulation insidieuse qui caractérise la plupart de nos médias. Le blocage et le pourrissement sont les aspects les plus marquants de la situation. Le pays n’avance pas, il s’enfonce. Son histoire bégaye. Incapable d’imposer l’évidence qu’un traître doit perdre sa nationalité française s’il en possède une autre et ses droits civiques sinon, le gouvernement se trouve coincé entre sa gauche antinationale et son opposition qui, au Sénat, le rappelle à l’équilibre.

Lui qui avait méprisé les puissantes manifestations contre l’inutile mariage unisexe, le voilà qui recule devant quelques manifestations d’étudiants et de lycéens politisés, et des grèves scandaleuses dans les transports publics. Au lieu de réformer, il ouvre à nouveau les vannes de la dépense publique et de l’assistanat pour tenter de regagner des électeurs. Une telle politique atteint des profondeurs inexplorées de la médiocrité, de la lâcheté, et de la nocivité pour le pays. Nous devions favoriser la compétitivité, libérer l’embauche, et diminuer nos déficits. Le pouvoir aux abois multiplie les cache-misère avec la généralisation de la garantie jeunes en 2017. Les bénéficiaires du dispositif passeront de 60 000 cette année à 150 000 et plus dans un an pour un coût de plus d’un milliard d’Euros contre 450 millions aujourd’hui. Les fonctionnaires ne sont pas oubliés. On annonce le dégel du point d’indice. 1% de plus, c’est 1, 75 milliard de plus ! Le démagogue incompétent qui sévit à l’Elysée avait déjà lancé un plan de formation pour 500 000 chômeurs et une extension du service civique. L’imprévision de sa politique agricole et son impuissance à Bruxelles l’avaient aussi obligé à un plan d’aide à l’agriculture. Hollande fait feu de tout bois alors que la forêt française doit être reconstituée… Grève de la SNCF, répression policière sur le campus de Tolbiac : on a l’impression que l’actualité française est un mauvais film qui passe en boucle. Les privilégiés de l’emploi ne travaillent pas sous prétexte de défendre les droits des travailleurs, mais ils persévèrent au contraire dans le choix français du chômage… pour les autres.

La COP 21 à Paris a été un temps fort de la communication présidentielle. La France retrouvait dans le domaine de l’écologie son rôle de donneuse de leçons universelle avec Ségolène Royal dans le rôle de maîtresse d’école passant d’un avion à un autre pour porter la bonne parole dans un nuage de kérosène. On ne sait pas ce qu’il adviendra des résolutions prises à Paris, mais loin des facilités rhétoriques du long terme, les ministres écologistes voient leur souci de préserver leur poste plus que la nature mis en péril par des projets à plus court terme d’aménagement du territoire : un aéroport ici, un barrage là, une centrale atomique à démanteler enfin. Les contradictions d’une politique qui s’enlise n’en finissent pas de polluer le climat social.

Comme toujours, loin des sordides questions économiques, les médias de la gauche mondaine se concentrent sur les questions sociétales. Le Cardinal Barbarin est leur cible privilégiée. A peine suspecté, il est déjà jugé, y compris par le Premier ministre jamais avare d’une sentence. Dans cet exercice de tir, il est important de bien viser la cible, en l’occurrence un prélat qui a combattu la loi Taubira sur le mariage unisexe, et qui aurait laissé en fonction un prêtre accusé de pédophilie pour des faits antérieurs à la nomination de Mgr Barbarin à Lyon. Il est utile aussi de cerner les motifs du tireur. L’insistance du mouvement LGBT pour distinguer l’homosexualité, le bien, de la pédophilie, le mal, alors que la frontière peut être mince au-delà ou en-deçà de 15 ans, se retrouve dans l’acharnement à attaquer l’Eglise catholique qui, après avoir condamné le « bien », se trouve susceptible de complicité avec le mal. La puissance de feu médiatique des groupes de pression les plus éloignées du bien commun est une spécificité française. Dans Libération, j’ai pu lire un article intitulé : « Pour un ministère de l’abolition de la famille ». La famille y est qualifiée d’ »institution mortifère ». On peut difficilement aller plus loin dans l’aveuglement idéologique et dans ce que Benoît XVI appelait « la culture de mort ». Le suicide français a de beaux jours devant lui. Il en a les moyens.

Pour achever le désastre, François Hollande sera le premier Président à commémorer le 19 Mars 1962, ce cessez-le-feu qui permit aux assassins du FLN de massacrer des dizaines de milliers de Harkis, des milliers de Pieds-Noirs. Des centaines de soldats français trouvèrent la mort après cette date. L’Armée Française ne protégea ni ses supplétifs, ni les Français d’Algérie. On peut s’interroger sur le sens de l’honneur et sur l’esprit national d’un Président de la République qui après avoir décoré le Ministre de l’Intérieur saoudien entend célébrer un événement qui est une tache sur notre Histoire afin de gagner quelques voix … étrangères.

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8 Comments

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  • Pupuce , 23 mars 2016 @ 9 h 14 min

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