Hommage à Dominique Venner

“Tout ce qui vous arrive vous ressemble” disait Wilde ; le dernier geste de Dominique Venner bouleverse ses amis mais ne les étonne pas, tant il est à son image, aristocratique, romain, infiniment droit, infiniment clair. À l’heure de sa mort qui est aussi l’heure de sa victoire, ce personnage qu’a toujours tenu fier et droit un sens instinctif de la grandeur, du sacrifice et de la maîtrise de soi entre dans le cortège des héros qui ont marqué de part en part l’histoire, qu’il connaissait, admirait et servait avec scrupule, d’une civilisation dont la dégénérescence le désespérait mais à laquelle il ne se résignait pas : le voici inscrit pour toujours dans la ligne des héros de Corneille, des chevaliers de l’âge féodal et des maîtres antiques. Il est admirable que ce polythéiste obstiné, mort debout comme tout chevalier, soit venu se donner la mort au pied du grand autel de la cathédrale Notre Dame de Paris. Il est admirable que cet intraitable combattant du “dépassement européen” ait été jusqu’au bout l’archétype d’un grand Français et qu’il illumine aujourd’hui la France par un geste emblématique d’une nation qui, seule dans une Europe qui s’abandonne, résiste à la dégénérescence de la civilisation et à la décadence morale qui entraîne toutes les autres décadences – notamment en ce qu’une large partie de son peuple s’oppose aux folies de la théorie du genre, qui l’horrifiait, et ce mariage dénaturé, officiellement adopté voici trois jours, où il voyait la pointe la plus violente du rouleau compresseur mercantiliste, et d’un monde où, comme il l’écrivait dans un de ses derniers textes, fait de l’enfant un objet de consommation. Admirable enfin que cet homme sobre et discret touche d’un coup tous les coeurs par un geste dont la portée est lumineuse et infinie, montrant à tous combien la politique, que les temps de paix ont rendu pour beaucoup frivole ou dérisoire, entre sous nos yeux dans un nouvel âge, celui du drame, de la violence, du sacrifice, et peut-être de la tragédie. Telle est la dimension que nous donnerons à nos combats en mémoire de Dominique Venner, sûrs qu’il a ce soir vaincu l’accablement, le désespoir passif et veule, et ce néant qui hantait son esprit, mais qu’il vient d’abolir.

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32 Comments

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  • 0 / 10
  • Aragorn , 23 mai 2013 @ 8 h 35 min

    Bon ok Hitler pédé cuir c’est un peu tiré par les cheveux.

    Mais Hitler grenouille de bénitier là ça va quand même être dur à établir, il faut un peu plus d’arguments.

    Hitler était ble et bien païen et le nazisme a toujours fasciné la Nouvelle Droite. Pour ma part je n’ai jamais compris ce qu’elle lui reprochait, sinon d’avoir perdu la guerre.

    Finalement, ce que la ND n’aime pas chez le chrétien, c’est le juif, n’est-ce pas ?

  • Niépcédakor , 24 mai 2013 @ 11 h 16 min

    Personne n’applaudit à ce drame. Nous le respectons avec une infinie tristesse. Dominique Venner nous aurait été plus utile vivant qu’il ne l’est dorénavant disparu. Que ses dieux et Le Notre lui pardonnent.
    Résistance

  • Gaudin , 24 mai 2013 @ 13 h 06 min

    Je lis votre remarque alors que j’allais répondre à Pierre Labat qui soutient la même thèse que vous dans Rivarol.

    Vous êtes catholique. Moi aussi. Le Christ dit : “ne jugez pas…”, vous, vous jugez. Qui vous autorise à juger ? Rien dans les Evangiles ne vous autorise à le faire.

    Des musulmans lisent un verset du Coran et en font un acte de foi. Je pense que les chrétiens sont au-dessus de cette interprétation. Pas vous ? G.

  • Marie Genko , 30 mai 2013 @ 14 h 54 min

    Chacun d’entre nous doit se souvenir que nos Paroles et même nos Ecrits s’envolent vers l’oubli, par contre nos actes s’impriment dans les mémoires!
    Chacun de nous est un exemple pour sa propre famille et pour la Société qui nous entoure.
    Voilà pourquoi nous devons prier le Seingeur pour qu’Il éloigne de nous l’Esprit de Tristesse et l’Esprit du Désespoir.
    La Tristesse et le Désespoir sont l’inspiration de Satan, et seule la Prière peut véritablement nous en guérir.
    Hélas le diable a réussi à nous enlever un homme à l’esprit puissant, un homme qui aimait la France.
    Il ne nous reste plus qu’à nous recueillir et à implorer le Seigneur pour le Salut de l’âme de Dominique Venner et la consolation de ceux qu’il a plongés dans la peine.

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