Pourquoi Facebook se ramasse en bourse

Gadin boursier. Introduite vendredi dernier à 38 dollars, l’action Facebook a bondi de 18% en séance pour, finalement, ne grappiller que 0,6%. Elle aurait même pu baisser si les banques chargées de l’opération n’étaient intervenues pour soutenir la demande. Lundi, le titre a dévissé de 10,99%, et mardi de 8,9%. Nicolas Doze y voit quatre raisons : “C’est de l’irrationnel. Jamais on n’a vu une entreprise valoir en bourse cent fois ses profits : 104 milliards pour un milliard de profits.” Deuxième raison : Morgan Stanley, la banque qui a piloté l’introduction en bourse du réseau social en ligne “s’est dit : le buzz, ça va suffire. Le buzz sur Facebook va être extraordinaire” mais “ça ne s’est pas produit”, “même pas (…) le premier jour de cotation”. Troisième raison : le “doute sur la rentabilité de l’entreprise” : “un fan Facebook (il y en a 900 millions dans le monde, ndlr) rapporte par an 1,21 dollar”, ce qui ne justifie pas une telle valorisation de l’entreprise. Quatrième raison : un “doute sur [son] modèle économique” : “Quand vous avez seulement 3,7 milliards de chiffre d’affaires qui ne viennent que de la publicité, vous ne pouvez pas valoir 100 milliards en bourse. Il y a un doute véritable sur la viabilité du modèle gratuité-publicité (…) difficile à décliner (…) sur le mobile”. Plus inquiétant : si “un humain sur sept est détenu par Facebook au niveau de la vie privée” (“l’or noir” de l’entreprise), “le débat sur la protection de la vie privée sur Internet n’a jamais eu lieu. Quand il va avoir lieu, quand le régulateur va s’en emparer, ça va faire très mal et des business models entiers vont s’écrouler, tous ceux qui sont fondés justement sur la masse du trafic…”

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