Christianophobe, cette réforme du collège ?


Le projet de réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem, couplé aux propositions de refonte des programmes scolaires ont indéniablement un caractère anti-français, anti-chrétien et anti-humain. L’école ne s’est jamais dégradé aussi rapidement depuis l’accession au pouvoir de François Hollande. Après la « refondation de l’école », la « charte de la laïcité », la « ligne Azur » et la « réforme des rythmes scolaires » portés par Vincent Peillon, le projet en question est l’aboutissement travail de sape de l’instruction nationale qui a certes démarré il y a (au moins) 60 ans par l’entremise des communistes Langevin-Wallon. Sans évoquer l’ensemble des changements de cette réforme, quelques points attirent plus précisément notre attention.

Notamment le projet de refondation des programmes scolaires. Présenté par l’opaque Conseil Supérieur des Programmes (créé par Vincent Peillon dans la Loi de Refondation de l’école de 2013, où les membres sont nommés… par le ministre !), ce projet prévoit, pour l’enseignement de l’histoire, de faire une distinction entre des thèmes obligatoires et d’autres laissés « au choix » des enseignants. À première vue, cette subsidiarité n’est pas choquante. Mais à y regarder de plus près, on remarque qu’en 5e, le module « L’Islam : débuts, expansion, sociétés et cultures » est présenté comme un « module obligatoire » tandis que « Les empires byzantin et carolingien entre Orient et Occident » est qualifiée de « module facultatif ». En gros, il y a des choses priviligiés, et d’autres qui ont beaucoup moins d’importance pour les petits français. Je note également que le professeur peut braver le court laps de temps d’enseignement et peut choisir d’étudier l’Occident chrétien, mais seulement sous le prisme de l’ « encadrement de la société rurale par l’Église ».

Le président du CSP, Michel Lussault, a concédé qu’il y avait un vrai « manque de clarté » et que c’était un projet « mal fagoté ». Il est rare de voir ce genre de décideurs politiques non élus faire leur auto-critique à ce point-là. C’est qu’il y a une grosse anguille sous roche… De toute façon, comme le dit Vincent Peillon, l’histoire est le lieu de la manipulation révolutionnaire et socialiste par excellence. Pour lui, en effet, la production politique républicaine n’a ni limite, ni fin, « elle n’est pas bordée, surplombée (…) elle déploie une histoire qui ne commence ni ne finit, qui est sans envers ni doublure d’éternité » (La révolution française n’est pas terminée, Seuil, 2008, p. 31).

Soyons honnêtes, et notons que le programme propose également d’enseigner « La Première Guerre mondiale et les violences de guerre » en incluant le génocide des Arméniens, ce qui est plutôt une excellente nouvelle pour l’entretien de la mémoire de ce massacre inommable, dont nous avons commémoré récemment les cent ans dans la douleur.

Mais cela ne doit pas faire oublier l’inquiétude de fond envers le caractère ouvertement théologique avec lequel toutes ces mesures sont défendues. Un des seuls à défendre cette réforme – y compris dans les rangs socialistes, le Premier ministre Manuel Valls, affirme à ce propos que « La République a fait l’école, et l’école a fait la République. ». Le premier ministre de l’éducation nationale de François Hollande, Vincent Peillon, était beaucoup plus clair : « c’est bien une nouvelle naissance, une transusbtantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle Église, avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la Loi » (op. cit., p. 18). Pour un idéologue comme Vincent Peillon, la « République » ne désigne plus que cette « religion nouvelle », et même le concept de religion est transformé : « elle [la démocratie républicaine] change la nature même de la religion, et son concept » (Ibid.). Au fond, continue-t-il, « la religion, ici, c’est la République, comme la foi, ici, porte sur la laïcité »…. La République (et l’école) se passeraient bien de cette instrumentalisation à caractère théocratique des enseignements à destination des enfants français.

Cette refonte des programmes et cette réforme du collège, sont dans la droite ligne de Peillon. Couplés à la création de multiples « référents laïcités », chargés d’intervenir dans les établissements pour interpréter (à la place des professeurs) la charte de la laïcité de Peillon (sic), est plutôt inquiétant : il tend à engoncer nos racines chrétiennes dans cet oubli et ce mépris que la République du XXIe siècle organise avec tant de talent. Au fond, ce qui fait le plus peur, et qui explique le tout, c’est ce module obligatoire qui apparaît dans le programme de la 4e : « Construire, affirmer, consolider la République en France ». Quand on sait que « République et le socialisme sont inséparables » (Peillon, op. cit., p.18), ou encore que « La théologie républicaine (…) se construit tout entière non pas à partir de la mort de Dieu, un événement qui aurait lieu, mais dans la mort de Dieu, comme événement qui ne passe pas et qui surtout ne doit pas passer, comme mort continuée, comme deuil sans terme, comme autre régime d’historicité » (op. cit., p. 33), on peut se demander si les idées qui sont à l’origine de la réforme des collèges et de la refonte des programmes respectent encore le régime laïc de leur propre constitution. Et si tout cela n’est pas construit, programmé et refondu pour, justement, écarter totalement ce qu’il reste de chrétienté dans les esprits et dans les coeurs…


Vivien Hoch, mai 2015

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23 Comments

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  • Gwalchavad , 24 mai 2015 @ 16 h 47 min

    Qui va saisir la MIVILUDE ?
    Car là, nous avons clairement droit à une dérive sectaire de ceux qui nous gouvernent.
    ils sont même presque pires que l’église de scientologie.

  • Amélie Debled , 5 juin 2015 @ 11 h 41 min

    Vous avez omis, bien involontairement je suppose, de préciser que sera obligatoire le module suivant : “L’Empire romain dans le monde antique » (qui prévoit not. l’étude des débuts du christianisme) en 6ème.

    Quant à la polémique sur l’Occident chrétien étudié sous “le seul prisme de la société rurale encadrée par l’église” (sic), je crois encore en un oubli de votre part. (A ce stade, je m’inquiète quelque peu pour votre mémoire…) Je précise donc que le thème obligatoire “Société, Église et pouvoir politique dans l’Occident chrétien- XIe-XVe” comporte également, outre le sous-thème évoqué plus haut, “La construction du Royaume de France et l’affirmation du pouvoir royal (Xe-XVe siècles)”. Or, sauf à dire, notamment, que Saint Louis était un dangereux sarrasin, ce sous thème, comme l’ensemble du programme, ne fera pas l’économie du catholicisme.

    Voilà des oublis répétés qu’une plume moins indulgente eût qualifiée de manoeuvres.

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