Vive le Maréchal Lyautey ! – Réponse à Patrick Canonges

Le mois dernier, j’avais trouvé la réponse de Patrick Canonges à ma théorie sur les racines chrétiennes du mariage homosexuel particulièrement brillante. En revanche, je pense que son nouveau billet intitulé Le Menhir et le Croissant, désirant dénoncer la connivence entre l’extrême-droite et l’islam, contient de grandes faiblesses ; je me permettrai donc de critiquer (dans le sens étymologique du mot) certains points de ce texte.

A) Le Maréchal Lyautey était respectueux des identités

Le Maréchal Lyautey fut gouverneur du Maroc de 1912 à 1921. Il apporta au Maroc la modernisation et la technique industrielle européennes, tout en ayant l’immense intelligence de préserver les coutumes et traditions des Marocains qu’il ressouda en renforçant l’autorité royale. Lyautey était respectueux des Marocains non pas tant par islamophilie que par respect des peuples et cultures différentes, respect qui est profondément ancré dans la vraie pensée de droite. En effet, celle-ci se fondant sur l’acceptation de la Nature (et donc de la différence des sexes, des races, des peuples, etc.) considérée comme sacrée car engendrée par Dieu, il est nécessaire de sauvegarder sa diversité. Ainsi Lyautey s’insurgera contre la IIIème république gauchiste qui voulait apporter les lumières de la Révolution « aux races inférieures » au mépris de leurs traditions, en lui rappelant que les « Arabes ne sont pas moindres mais autres ».

Avant lui, c’était exactement la politique suivie par les régimes de la Restauration (qui enclencha la colonisation de l’Algérie pour contrer la piraterie barbaresque mais qui créa via l’armée les « bureaux arabes » chargés de la sauvegarde des normes tribales indigènes par les nouveaux colons) et du second Empire, où Napoléon III se déclara judicieusement Empereur « des Français et des Arabes », deux races bien distinctes aux coutumes différentes.

C’est la gauche et son universalisme crasseux prenant directement racine dans l’universalisme chrétien qui va, immédiatement après son arrivée au pouvoir, changer la donne, en refusant la différence raciale et en ordonnant la destruction des coutumes indigènes pour favoriser l’assimilation à la République. Dans ce nivelage, l’Eglise catholique aura un puissant rôle délétère. Comme le montre sa correspondance avec les autorités tertiorépublicaines, le Cardinal Lavigerie – fondateur des évangélisateurs Pères Blancs –, en mal de conversion, négocia avec la IIIème République la possibilité d’envoyer un grand nombre de missionnaires en Afrique.

Ceux-ci ont volontairement détruit les us et coutumes des peuples indigènes afin de les déraciner pour qu’ils soient plus facilement « christianisables » – je renvoie le lecteur aux lettres de Lavigerie expliquant les stratégies d’imposition de l’égalitarisme en matière successorale et de répartition des terres afin d’engendrer des individus disloqués de leur tribus et donc plus faciles à convertir… cela en dit long sur son sens de la charité chrétienne. Paradoxalement, la République profita amplement de ce défrichage catholique pour imposer ses valeurs mortifères.

Le résultat ne s’est pas fait attendre : en Algérie, dès les mesures égalitaristes prises en 1871 au mépris des règles politico-sociales indigènes, des révoltes systématiques, parfois de très grande ampleur comme celle menée par le berbère Mohammed El Mokrani, ont éclaté de manière sporadique jusqu’à la guerre de 1954-1962.

L’histoire a donné raison à Lyautey. En effet, malgré quelques soubresauts, le Maroc est un Royaume stable au travers d’une monarchie aimée et renforcée grâce au Maréchal. Hassan II, l’un des plus grands rois de toute l’histoire du pays, était profondément francophile, connaissant bien mieux les classiques français que nos pseudo-élites.

A l’inverse, regardons les résultats de l’assimilation chrétienne et républicaine dans le reste de l’Afrique : une immense catastrophe. L’Algérie, pays totalement artificiel, flanqué d’un Sahara ayant toujours appartenu aux Touaregs et regorgeant de pétrole, première ressource de corruption du pouvoir, subit de multiples fractures entre arabophones et berbérophones, pauvres et riches, Arabo-Berbères du nord et Touaregs du sud, progressistes et islamistes, fractures ayant provoqué une guerre civile absolument monstrueuse dans les années 90 et ne cessant de noyer le pays dans la pauvreté, l’assistanat et l’insécurité.

Dans l’Afrique subsaharienne le bilan est tout aussi lamentable. Les colonisateurs ont imposé, imbibés de leur universalisme débile, des frontières artificielles verticales au mépris des frontières naturelles et ancestrales qui ont toujours été horizontales… Résultat : aucune cohésion politique n’est possible au sein d’Etats fantômes où vivent parfois jusqu’à huit ethnies différentes qui se tapent continuellement sur la figure. L’écrasante majorité des guerres africaines est due à ces incohérences ethnoculturelles.

Mais plus encore, en refusant l’émergence d’hommes forts et en voulant imposer la démocratie (ce régime d’impuissance conçu par des cervelles européennes), le « monde libre » n’a fait que favoriser la paralysie. La démocratie en Afrique engendre « l’ethno-mathématique », c’est-à-dire que c’est toujours l’ethnie la plus importante d’un pays, même relativement, qui gagne systématiquement les élections, monopolisant le pouvoir et provoquant la révolte des autres peuplades obligatoirement soumises. C’est à cause de cette absence de cohérence politique que le continent noir, malgré ses 5% de croissance annuelle depuis 40 ans ne cesse de crever et d’exploser démographiquement, coulant tout en nous submergeant !

La christianisation subsaharienne fut tout aussi calamiteuse. Un exemple extrême : le Rwanda. Le brillant africaniste Bernard Lugan, expert auprès du TPIR (Tribunal Pénal International pour le Rwanda-ONU), monarchiste et chrétien lucide, n’y va pas de main morte, pointant une responsabilité directe du christianisme dans le génocide de 1994: « c’est en effet au XXème siècle que la société rwandaise fut déstructurée : d’abord, par une évangélisation à la fois massive et superficielle, mais dans tous les cas éradicatrice de la morale traditionnelle et de ses interdits ; ensuite, par le placage d’idéologies et de principes politiques inadaptés, comme la démocratie universelle et le multipartisme », démocratie imposée tant par l’ancien colonisateur Belge et le Président François Mitterrand via la Françafrique que prônée par les autorités ecclésiales de l’époque.

Une « christianisation superficielle » qui n’est pas pour rien dans la déferlante islamiste actuelle, qui est au XXIème siècle ce que fut le communisme au XXème, et qui s’étend dans toute l’Afrique, s’engouffrant dans le trou béant du déracinement et de la déculturation des peuples évangélisés.

B) Le FN et l’Algérie française : remettre les pendules à l’heure

Patrick Canonges semble insinuer qu’il y a un lien entre monde arabo-musulman et extrême-droite française. Déjà, croire que le FN de Marine le Pen est d’extrême-droite me semble une lourde erreur. Ce nouveau FN glisse toujours plus dans une espèce de patchwork gauchisto-laïcard toujours plus frileux et discret face au problème migratoire, socialo-démagogue en matière économique et « libéré » en matière de mœurs…Je ne vois pas très bien où se trouve le conservatisme !

Mais, au-delà de cette dérive, la création du FN par d’anciens partisans de l’Algérie française doit être re-contextualisée sous peine d’entrer dans la désinformation et l’anachronisme. A première vue, l’écrasante majorité des militaires ayant combattu en Algérie s’étaient révoltés contre le revirement du Général De Gaulle trahissant la promesse du maintien de l’Algérie dans l’Empire rebaptisé à cette époque Union française. Mais en y regardant de plus près, peu étaient partisans de l’Algérie française, rebutés par le mirage multiculturel. Ils se révoltèrent avant tout contre De Gaulle qui traita avec leurs ennemis algériens du FLN, qu’ils avaient pourtant vaincus militairement. Ils auraient préféré que De Gaulle entreprît une sortie douce vers l’autonomie puis l’indépendance avec d’autres interlocuteurs, plutôt qu’avec ces terroristes soutenus tant par les gauchistes et journaleux parisiens que le clergé catholique confondant comme souvent charité et mièvrerie humanitaire…

Ils se braquèrent aussi contre l’ignoble abandon des milliers de Harkis, ces Algériens musulmans beaucoup plus nombreux à combattre auprès des Français que dans les forces du FLN et qui furent littéralement livrés à leurs bourreaux, par le Général, suite aux accords d’Evian. Le témoignage du grand colonel Hélie de Saint Marc dans le numéro spécial des 50 ans de l’indépendance de l’Algérie du mensuel Spectacle du Monde est éloquent : il était sympathisant du putsch d’Alger non pas pour défendre l’Algérie française, dont il ne croyait guerre à la viabilité, mais pour protester contre le rejet des Harkis qu’il voyait poindre. A la fin de la guerre d’Indochine, il avait été sommé de se débarrasser des Viets, Laotiens et Cambodgiens qui avaient lutté pour la France face à la monstruosité communiste… qui, dès lors, les massacra. Les souvenirs des coups de crosse qu’il avait dû donner aux indigènes fuyant les rouges, s’accrochant désespérément aux convois français quittant l’Indochine, le hantèrent jusqu’à sa mort. Lorsqu’il comprit que les Harkis seraient eux aussi abandonnés, il se révolta, à l’instar du général Bigeard, cet autre guerrier admirable.

Concernant le FN, je ne connais pas la position exacte sur l’Algérie Française de Jean-Marie Le Pen, politicien qui, en tant que tel, ne m’intéresse pas plus que ça. En revanche, l’avis du co-fondateur du FN Roger Holeindre, homme d’une droiture exemplaire, ancien de l’OAS, est très intéressant. Il proposait pour l’Algérie le principe de « l’ethno-différencialisme ». Ce principe consistait à créer des développements ethniques séparés.

Selon lui, le Sahara ne devait pas être greffé sur l’Algérie mais être restitué aux Touaregs, peuple sémite et nomade, qui le dominait depuis des siècles. Mais, de cette restitution, devait absolument être conservé le pétrole découvert par les Français : pour la France, les réserves en hydrocarbures sahariennes étaient la seule garantie d’une nécessaire autonomie énergétique. En la donnant aux Algériens, De Gaulle signait paradoxalement le glas de l’indépendance française, car un pays qui ne contrôle pas son approvisionnement énergétique ne maîtrise pas son destin. Bien qu’il quittât le commandement intégré de l’Otan et fermât toutes les bases américaines sur l’hexagone, De Gaulle n’empêcha pas la France de dégringoler, malgré tout, automatiquement et définitivement, dans l’escarcelle anglo-américaine, les deux tiers de l’extraction pétrolière provenant du Moyen-Orient majoritairement contrôlé par les américains et, pour le reste, de Sonatrach, l’entreprise mastodonte d’Etat de l’Algérie dont 80% des actions, selon l’économiste Thierry Gobet, appartiennent aux Etats-Unis ! Il ne faut pas chercher plus loin notre soumission à l’Oncle Sam. Le « non » courageux de Chirac, en 2003, à la deuxième guerre du golfe avait pour but, entre autres, de préserver le peu de puits irakiens appartenant directement à Totam, puits qui seront littéralement volés par « notre allié du monde libre ».

Mais avec le pétrole saharien, c’est aussi les intérêts des Algériens qui furent lourdement compromis. Voici ce qu’avoue l’un des créateurs de Sonatrach, Hocine Malti dans son Histoire Secrète du Pétrole algérien : « la principale richesse de l’Algérie, son pétrole et son gaz, n’est plus source de bonheur pour son peuple. La volonté d’accaparement de la rente pétrolière par ses dirigeants, politiques et militaires, a plongé des pans entiers de la société dans la misère, tandis que les jeunes n’ont qu’une envie : quitter le pays. Afin de pérenniser leur pouvoir, ces dirigeants ont mis en place, derrière une démocratie de façade, un régime qui ne repose que sur deux piliers : la corruption et la police politique ».

En son centre, Roger Holeindre voyait un monde paysan algérien et, en son nord, préconisait le maintien d’une côte urbaine européenne servant de frontière contre la poussée migratoire afro-maghrébine. En effet le développement économique et le mode de vie occidental auraient eu un effet bénéfique contre l’explosion démographique, séduisant selon lui les Algériennes de l’époque abhorrant une société patriarcale islamisée incitant aux familles nombreuses.

L’historien Dominique Venner, qui participa dans sa jeunesse à la guerre d’Algérie, n’embrassait pas non plus les lubies multiculturelles de l’Algérie française mais avait exactement le même point de vue que Roger Holeindre ; et c’est pour cette raison qu’il s’engagea dans l’OAS, comme tant d’autres… De Gaulle lui-même avait songé à ce principe de développement séparé, ayant demandé un plan de séparation à Michel Debré, qu’il délaissa après avoir longuement tergiversé.

A l’élection de Marine le Pen à la tête du parti, Roger Holeindre quitta le FN dont il avait pourtant été l’un des fondateurs, et rejoignit le « Parti de la France » de Carl Lang, courant politique authentiquement de droite qui ne mâche pas ses mots concernant l’invasion migratoire et l’islamisation du pays… à la différence d’un FN qui depuis 2007 (où Marine était directrice de campagne, influençant avec Alain Soral le piteux discours de la Dalle d’Argenteuil) ne cesse de s’enfoncer dans une « normalisation » qui n’est qu’une dégénérescence politiquement correcte.

C) Islamérique

Pour finir, Patrick Canonges semble dire qu’Hitler était d’extrême-droite, qu’il voulut pactiser avec les arabo-musulmans par idéologie et que le rempart à l’islamisation de l’Europe se trouve dans l’alliance avec « le monde libre » américain. Et bien, selon moi, tout est faux : Hitler était de gauche, il s’allia avec les musulmans « modérés » proche-orientaux et iraniens avant tout pour des raisons géopolitiques et énergétiques et le plus grand soutien à l’islamisme le plus rétrograde dans le monde, depuis la seconde guerre mondiale jusqu’à présent, vient de Washington !

1) Le national-socialisme

Concernant Adolf Hitler, il bâtit le Parti national-socialiste, je pense qu’il n’est pas nécessaire de faire une dissertation pour comprendre ce que cela veut dire. Le socialisme est un abâtardissement né dans les milieux gauchistes du XIXème siècle, prenant lui-même racine dans la révolution française. Le nationalisme lui-même est une notion gauchisante ! En effet, avant la révolution française, la monarchie plutôt de droite (bien que ce terme ne signifiât rien à l’époque… désolé pour cet anachronisme, pratique) était patriote, mot venant de patrie signifiant une communauté charnelle de destin, certes, mais liée par un lien spirituel supérieur incarné par le roi. Dans cette patrie, en général les minorités régionales et leurs coutumes jusqu’à leur langue étaient conservées. Avec la révolution française émergea le nationalisme, la France transformée de Patrie en Nation devait laisser place à un Etat froid et jacobino-centralisateur voulant niveler les différences régionales dans le fer et le feu accouchant d’un homme nouveau, le Français égalitariste, totalement régénéré.

Cette vision s’étendit en 1848 à travers toute l’Europe avec le « printemps des peuples » dit aussi des nationalités qui secoua violemment l’empire austro-hongrois et qui incita les baronnies allemandes à l’unité qui fut accomplie un demi-siècle plus tard par Bismarck. Hitler voulait parfaire cette unité en harmonisant toutes les différences restantes entre les länders, il avait une grande admiration pour Robespierre dont il loua l’œuvre politique…et le génocide vendéen !

2) La droite allemande contre Hitler

Hitler gagna les législatives de 1932 et, normalement, appuyé d’une forte majorité au parlement, devait établir un gouvernement mais c’est la droite qui s’y opposa pendant plus d’un an. En effet, en 1932, l’exécutif était totalement tenu par la droite, le gouvernement était composé de ministres de droite bourgeoise, sorte d’UMP de l’époque et la Chancellerie, correspondant de loin à notre Présidence de la République, était personnifiée par un prussien militaire d’extrême droite et monarchiste : Paul Von Hindenburg qui mourut de tristesse quand Hitler parvint finalement au gouvernement et prit lui-même le titre de chancelier. Ce serait vraiment bien que nous, hommes et femmes de droite, nous souvenions de ces réalités et que, face aux gauchistes qui nous diabolisent de façon mensongère en nous traitant de nazis, nous leur renvoyions la balle à notre tour en leur rappelant tout simplement la vérité !

3) Hitler et l’islam

Si Hitler s’allia avec les Arabo-musulmans du Proche-Orient c’était, au-delà de sa sympathie certaine pour l’islam, qu’il voyait viril, face au christianisme, qu’il voyait féminisé et qu’il méprisait, pour avoir accès aux gisements pétroliers iraniens et irakiens, les seuls découverts à l’époque dans la région. L’Iran, à cette époque-là, était dirigé par la dynastie des Shah Pahlavi, qui cherchait par tout moyen une alliance avec l’Allemagne pour contrecarrer l’étau tenu par les Soviétiques au nord qui lorgnaient sur le pétrole de la Caspienne et au sud par les Britanniques qui monopolisaient le pétrole du golfe persique. Le gouvernement iranien ne disposait pas de ses propres ressources, accaparées par l’étranger pour se moderniser, d’autant plus que la dynastie, très séduite par le progressisme de Mustapha Kemal Atatürk (qui fit rentrer la Turquie dans l’économie moderne grâce à l’industrialisation tout en l’arrachant à l’emprise de l’islam) voulait absolument renouveler le pays.

Hitler, de son côté, avait un besoin crucial en énergies fossiles pour soutenir le redressement de l’Allemagne, lui qui n’avait sur son propre territoire aucune ressource en hydrocarbure, tout étant détenu par les Franco-Anglais au Moyen-Orient depuis la victoire de 1918, les Soviétiques dans le Caucase et les Américains dans le golfe du Mexique. Le mot « Aryen » avait une connotation politique évidente, signifiant étymologiquement « Iranien », et la notion « d’espace vital », consistant à regrouper tous les germanophones d’Europe centrale pour constituer une force suffisante et une tête de pont à même d’accaparer certains gisements mésopotamiens, n’était pas qu’une vue de l’esprit.

Pour accéder au pétrole iranien, Hitler joua une carte majeure, celle des Arabo-musulmans du Proche-Orient anglophobe. En effet, pendant la Première Guerre mondiale, les Britanniques demandèrent l’aide des Arabes pour bouter hors du Levant l’Empire turc ottoman pro-allemand et austro-hongrois, ce qui leur servit de passerelle pour le pétrole récemment découvert en Iran. Pour rallier les Arabes à leur cause, les Britanniques firent miroiter la récompense d’une grande Syrie s’étendant initialement du Nil à l’Euphrate mais, au lieu d’accomplir leur promesse, les vainqueurs disloquèrent la région en une multitude de pays factices (Syrie, Irak, Transjordanie, foyer juif israélien, Liban) afin de contrôler, à l’ouest, la péninsule sinaïque débouchant sur la mer rouge et le commerce des Indes et, à l’est, les nouveaux gisements récemment découverts en Irak.

Les Arabo-musulmans du Levant n’eurent pas de mal à s’additionner aux forces de l’Axe germano-italien pour contrer l’ennemi anglo-saxon, néanmoins ils n’étaient pas des fanatiques puisque soutenus par les rois hachémites. En effet, ceux-ci étaient issus d’une lignée « modérée » détentrice des clés de la Mecque depuis des générations mais qui en fut expulsée au début du XXème siècle par les tribus salafistes dites wahhabites, autrement plus sectaires, du roitelet Ibn Seoud fondateur de l’Arabie saoudite moderne. Cette lignée royale hachémite instaurée pour diriger l’état fantoche transjordanien créé par les Britanniques était détentrice par compensation de la mosquée du Dôme du Rocher, troisième lieu le plus important de l’islam après la Mecque et Médine où fut prêché par le clergé en place le ralliement à Hitler et le jihad contre les Alliés.

4) Le « monde libre » et l’islamisme

A l’inverse, les américains soutiennent de manière inconditionnelle depuis 1945, la branche rétrograde des Séoud en Arabie saoudite, depuis qu’ils se sont rendu compte que celle-ci détenait les plus vastes gisements du monde : cet appui en pétrodollars permet à cette famille richissime de financer partout dans le monde, médiatiquement, politiquement et militairement, l’islam le plus violent et le plus sectaire qui soit. Plus encore, pour contrer l’avancée des soviétiques athées et dominer à leur profit la route de la soie, jonction entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique, riche en hydrocarbures, les Américains ont systématiquement et délibérément soutenu l’islamisme au Pakistan, Afghanistan, Iran, Egypte, etc. en reversant le Shahs et en détruisant les régimes progressistes plutôt pro-Russes en Irak, Libye et Syrie. Je renvoie le lecteur au roboratif livre Au coeur des services spéciaux de l’ancien directeur du département des affaires arabes et du contre-terrorisme à la DGSE, Alain Chouet, qui en révèle des vertes et des pas mûres…

L’arrivée du général Sissi au pouvoir en Egypte et le retournement du général Haftar en Libye combattant les islamistes de Cyrénaïque sont une immense chance pour la sécurité extérieure de la France, sécurité qu’elle n’a cessé de saborder depuis qu’elle est le caniche des Yankees !

Voilà pour cette petite mise au point concernant Lyautey, l’Algérie Française, et l’islamophilie à géométrie variable des nazis et des américains.

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15 Comments

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  • 0 / 10
  • mbz , 24 juin 2014 @ 5 h 07 min

    diarrhee scripturale inutile

  • Jean Dutrueil , 24 juin 2014 @ 9 h 28 min

    @ Berserk,

    Pour ce qui est de la citation de Bernard Lugan, vous pouvez la trouver au dos de la couverture de son livre intitulé “Rwanda, Le génocide, l’Église et la Démocratie”
    je vous mets le lien amazon:

    http://www.amazon.fr/Rwanda-Le-g%C3%A9nocide-L%C3%89glise-D%C3%A9mocratie/dp/2268050602/ref=sr_1_30?ie=UTF8&qid=1403592510&sr=8-30&keywords=Bernard+Lugan

    Je vous mets aussi en lien une petite fiche du livre de Bernard Lugan qui détaille la responsabilité directe du catholicisme dans le génocide rwandais, responsabilité directe, certes mais pas unique, la démocratie à l’occidentale ainsi que le contentieux entre Tutsi et Hutus venant du fond des âges aussi ont participé à la catastrophe.

    http://www.scriptoblog.com/index.php/notes-de-lecture/histoire/593-rwanda-le-genocide-leglise-et-la-democratie-b-lugan

    Concernant Charles de Foucault, nous savons malheureusement comment cela s’est terminé. Comme dit le dicton qui pourrait résumé d’ailleurs le résultat de la colonisation européenne en Afrique: “l’enfer est pavé de bonnes intentions”

    Le problème du christianisme, comme de l’islam d’ailleurs, est qu’il est intrinsèquement universaliste alors que la réalité ne l’est pas.

    La réalité est ethno-différencialiste, L’Humanité n’existe pas, seule la diversité ethnoculturelle des hommes existe. Ce que refusent le christianisme et l’islam au mépris des réalités. Résultat partout ou ils passent ils engendrent un désert, déracinant les peuples évangélisés sans leurs offrir de nouveaux repères ethnoculturels qui leurs seraient spécifiques.

    Pour plus de détail, je vous mets en lien mon article publié sur Nouvelles de France intitulé “Dieu et les Races”

    http://www.ndf.fr/poing-de-vue/04-12-2013/dieu-les-races#.U6kn6ok09Yc

    Bien à vous

  • MARIMBA , 24 juin 2014 @ 15 h 31 min

    Extraits de

    “LYAUTEY, du Tonkin au Maroc”
    par Sonia E. HOWE
    (Traduit de l’Anglais par le Gal. FILLONEAU)

    PRÉFACE :
    la devise de Lyautey :
    “The soul’s joy lies in doing”
    ( Shelley )

    “Le respect des traditions indigènes,la déférence profonde à l’égard du souverain protégé, la confiance dans le rôle politique du médecin, du dispensaire, de l’école,l’importance primordiale donnée aux questions économiques, le souci de l’élégance dans les installations même les plusprovisoires et, par dessus tout, la passion de la politique humaine et généreuse dont Lyautey devait plus tard au Maroc faire unsi large et si fécond emploi.”

    “ Les forts sont doux : l’antiquité l’a proclamé, la vie le vérifie”

    Durant la traversée vers le Tonkin au départ de Marseille : le 14 octobre 1894.

    On cause Cochinchine et Tonkin, riz, poivre et charbon, – et ça finit toujours par la même conclusion, que celui qui me parle soit l’ingéieur, le commerçant; le planteur, l’entrepreneur : ni les bonnes volontés individuelles, ni les capitaux même ne manquent en France, – tout se brise contre la mauvaise volonté administrative, le formalisme, l’hostilité des bureaux, le manque absolu de souplesse de notre machine. Et comme il n’y a pas un de ces griefs qui ne s’applique exactement à la partie que je connais : l’Armée, je n’ai pas un motif pour suspecter le bien fondé des leurs. Et en face de nous se dresse l’admirable organisation anglaise, large, souple, suivie, menée du haut en bas par des gentlemen, ou des gens vivanr, agissant en gentlemen, quelle que soit leur origine, d’une moralité humaine, finalement peut-être inférieure à la nôtre, mais expéditifs, corrects, soucieux de leur prestige, soucieux du dehors, et par dessus tout, ayant l’unité de doctrine, de méthode et de but, dirigés par un moteur permanent et régulier. Ils ont un personnel, nous n’en avons pas. Il y a chez eux une école, une doctrine, une méthode coloniale, basées sur l’expérience, d’où sont dérivés les principes essentiellement souples et élastiques dans l’application, laissant à chacun le soin des détails, la large initiative, la latitude de varier les formes à l’infini. Chez nous, pas d’École Coloniale, pas de principes, autant de méthodes que de personnes…… En revanche, des formes immuables.”……..

    “ Chez eux, le fonctionnaire est le serviteur de l’homme d’entreprise, et il lui appartient de déblayer la route et de donner les moyens. Chez nous le contribuable, le colon, est fait pour le fonctionnaire, et ici encore, je trouve l’état d’esprit qui règne dans trop de nos états-majors, si souvent enclins à ne voir dans la troupe que les pièces d’un jeu d’échecs, dans la manœuvre qu’un menuet réglé d’avance, et à subordonner ainsi le but aux moyens…”

    “ Chez eux,…. la conquête faite, vite l’ouvrage ; des ports, des centaines de kilomètres de chemin de fer…. Pas un instant perdu, la méthode administrative sûre et expérimentée, appliquée instantanément par un personnel qui la connait et ne tatonne pas ; le colon peut venir : le lit est fait. “

    “ Chez nous,…..des projets en masse, des concessions données à tort et à travers à des hommes qui savent parfaitement l’exploitation impossible actuellement, mais qui n’y cherchent que l’affaire de bourse. Voilà les échos. J’écoute et je jugerai sur place….”

    L’Angleterre avait parfaitement compris combien pourrait être utile au pays l’entreprise toute personnelle de ces “gentlemen-aventurier” ( Brooke, Rajah de Sarawak), tandis que du côté français, les efforts un peu analogues de Jean Dupuis avaient été accueillis de façon toute différente.

    Dupuis avait pris pied au Tonkin avec une poignée d’associés et avait été désavoué par son gouvernement, traîté presque en criminel par l’Armée, la Marine, et les Affaires Étrangères – parce que sans galons, sans mandat : un avanturier. “Que veux-tu ? ils ont l’initiative dans le sang, les Anglais ! “

    “ Ce qui me saisit, c’est, sortis de France, quelle petite place nous tenons et combien on nous prend peu au sérieux. Combien, avec un peu de recul, notre anarchie gouvernementale, nos entreprises brouillonnes, le recrutement extraordinaire de notre personnel d’exportation, donnent aux étrangers la conviction d’une dégringolade pire encore qu’elle est …..”

    36 jours après le 14 octobre 1894 : arrivée à Saïgon, Lyautey écrit :

    “….que si l’on parvenait à briser les mailles du réseau administratif, règlementaire qui nous tue, il y aurait encore de beaux jours pour la France. Il eut fallu que la Colonie bénéficiât des deux institutions fondamentales : libre échange et peu de gendarme.

    Alors que faire, avec une métropole qui ne comprend pas les mises de fonds lointaines, à longue échéance : il faut la fantasmagorie fictive des budgets en équilibre ; et vite des douanes, des tarifs, qui donnent de suite quelques sous, mais à quel prix ? Au prix de toute vitalité à venir : le blé mangé en herbe……. Il faut à une colonie naissante un proconsul qui puisse envoyer coucher la métropole; et à cela, le régime parlementaire se prête mal.”“À 20 ans, l’inconnu c’est tout joie; à 40 c’est tout angoisse et la vie ne se recommence pas indéfiniment……”

    Sa mission dans l’Ouest algérien
    Lorsqu’en 1830 les troupes françaises débarquèrent à Sidi Ferruch pour venger l’insulte faite au drapeau français et mettre un terme à la piraterie algérienne, personne n’eut pu prévoir que la prise d’Alger entraînerait l’occupation du pays tout entier. D’autres puissances coloniales on subi cette loi d’expérience qui veut qu’une fois l’occupation commencée, rien ne peut l’arrêter avant qu’elle ne se heurte, soit à un obstacle naturel, soit à une frontière nettement déterminée. Les limites politiques de l’Algérie, à cette époque, ne répondaient ni à l’une ni à l’autre de ces conditions, mais les Français, qui ne se rendaient d’ailleurs pas compte de la situation réelle du pays, acceptèrent la succession des Turcs, telle qu’elle leur apparaissait. Les frontières existantes étaient simplement les limites territoriales jusqu’où les Turcs prélevaient l’impôt sur les indigènes. Cet impôt était levé pour certaines tribus qui obeissaient directement aux Beys de Constantine et d’Oran, lesquels envoyaient une redevance fixe à l’Oudjak d’Alger. Quant au restant des sommes extorquées, il était partagé entre les beys et leurs agents (qui se gardaient bien d’y mêler l’Oudjak).
    L’expulsion des Turcs fut saluée avec joie par le Sultan du Maroc qui décida auusitôt d’étendre son influence vers l’Est. Mais le Bey d’Oran considérait que la domination française succédait légitimement à la domination turque et refusa les ouvertures marocaines. L’armée marocaine du Sultan était redoutée en raison de ses violences et de ses pillages… ……..

    L’activité du Général Lyautey, si elle recevait la pleine approbation du Gouverneur Général, était fréquemment attaquée à la Chambre des Députés où, monsieur JAURÈS, en particulier, intervenait à propos de chaque incident, de chaque coup de fusil tiré.

    Lyautey se réjouissait de voir grossir la phalange de ceux qui adhèraient à la nouvelle école coloniale, et il lui apparaissait de plus en plus clairement que “ l’Afrique du Nord est pour notre race ce qu’est le Far-West pour l’Amérique; c’est à dire le champ par excellence de l’énergie, du rajeunissement, et de la fécondité.”

  • MARIMBA , 24 juin 2014 @ 15 h 40 min

    A méditer …. et reportez-vous à :”Lyautey, du Tonkin au Maroc” traduit de l’Anglais ( Mrs SOWE) par le Gal FILLONEAU

    PORT LYAUTEY

    Vous auriez dû garder le nom de Port LYAUTEY,
    Messieurs les Marocains, tout vous y invitait.
    Oh ! non pas par reconnaissance,
    Disons simplement par décence.
    Car vous gardez le port ; ce qui vous embêtait
    C’est qu’il s’appelât LYAUTEY.
    Moi, j’avoue avoir quelque peine
    A comprendre pourquoi les noms français vous gênent ?
    En France nos ministres ont bien des maroquins,
    Quant à nos chefs d’Etat, on les dirait cousins.
    Songez-y, l’honneur n’est pas mince !
    Chez vous Moulay Youssef, Moulay Hassan le Prince,
    Chez nous pour sultan Guy Moulay !
    Vous auriez dû garder le nom de Port LYAUTEY.

    Le geste est bien mesquin, surtout bien inutile.
    Car si le mot Lyautey n’est plus un nom de ville,
    Il est gravé dans le Maroc à tous moments,
    Dans le fer et dans le ciment,
    Dans tous les champs de blé, dans les vastes cultures.
    Pour effacer le mot LYAUTEY d’une façon plus sûre,
    Il faudrait démolir le Maroc tout entier.
    Il se pourrait d’ailleurs que vous y parveniez,
    A moins que Port LYAUTEY, du train où ça chemine
    Devienne Eisenhower ou bien Port Boulganine.
    Vous changerez de plaques, ça fera doubles frais.
    Vous auriez dû garder le nom de Port LYAUTEY.

    Ainsi de tant devoir à LYAUTEY ça vous vexe ?
    Vous avez bien d’étranges complexes !
    C’est comme si pour notre part,
    Nous voulions ignorer un certain Jules César,
    Car figurez-vous que la France,
    A l’époque de son enfance,
    A reçu des leçons d’un autre pays,
    Les Romains sont venus qui nous ont tout appris,
    Ils nous laissent même un bien bel héritage :
    Des voies, des monuments, une culture, un langage.
    Et nous, nous n’avons pas renié JULES CÉSAR
    Qui nous donnait le Pont du Gard.
    Ce fut la civilisation gallo-romaine ;
    La vôtre est franco-marocaine !
    Moi, j’aurais plutôt crû que cela vous flattait !
    Vous auriez dû garder le nom de Port- LYAUTEY !

    Non, ce n’est pas gentil de renier la France,
    Sauf lorsque vous aurez besoin de ses finances.
    Et ceci d’ailleurs prouvera, qu’en trente ans de Protectorat,
    Si bien des choses furent faites,
    L’oeuvre est encore incomplète :
    Nous vous avons appris ce qu’est une auto,
    Un réfrigérateur, un poste de radio,
    Mais nous n’avons pas eu le temps, je le confesse,
    De vous apprendre la délicatesse.
    Cela s’apprend moins vite, hélas, que l’alphabet !
    Vous auriez dû garder le nom de Port- LYAUTEY !

    Christian WEBEL
    Radio Monte-Carlo
    10 octobre 1956

  • champar , 26 juin 2014 @ 0 h 01 min

    Un article où il y a de tout, cela ressemble plus un mouvement d’humeur qu’à une véritable recherche historique.
    Le début était prometteur, le maréchal Lyautey qui est effectivement un très grand soldat qui a parfaitement compris le Maroc était un thème intéressant à développer mais ensuite cela devient très filandreux avec des oublis et des contre-vérités.
    En ce qui concerne l’Algérie, il y agrave oubli du décret Crémieux que les algériens ont pris comme une insulte et qu’ils ont toujours reproché à la France.

  • Jean Dutrueil , 26 juin 2014 @ 8 h 33 min

    @ Champar,

    Dans l’article il n’y a aucun grave oubli, si vous aviez lu attentivement l’introduction, vous auriez compris que l’article avait simplement pour ambition de répondre à Patrick Canonges,sur des points précis concernant la connivence de la droite, l’islam et l’Algérie française.

    Le décret Crémieux faisant des juifs algériens des citoyens français et provoquant donc par contre coup une discrimination vis-à-vis du reste de la population qui est musulmane est hors sujet ici.

    Par contre concernant les oublis et contre vérités, j’aimerais que vous développiez un peu plus, car vous pourriez m’apporter des éléments intéressants.

    Bien à vous

  • Jean Dutrueil , 26 juin 2014 @ 8 h 37 min

    @mbz,

    C’est bien mon brave, vous allez aller loin avec des remarques aussi riches et profondes!

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