Et la lutte contre le négationnisme l’emporta contre la défense de la liberté d’expression

Environ 700 personnes manifestaient lundi après-midi rue de Tournon (6e ardt de Paris), face aux Sénat, à l’appel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, pour se féliciter du très probable vote d’une loi punissant la négation du génocide arménien de 1915 et de tous les génocides reconnus comme tels par la loi française, d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende. Dans leur communiqué, les organisateurs dénonçaient “l’occupation de la rue par les faussaires de l’histoire” et les “menaces des dirigeants turcs”. A quelques dizaines de mètres, plusieurs centaines de personnes (souvent d’origine turque) réclamaient “la liberté d’expression”. Entre les deux camps, une mobilisation policière impressionnante. Ce vote fait suite à celui du 22 décembre par l’Assemblée nationale. Ultime pression, la Turquie qui détient via la Télévision nationale turque 15,5 % de la chaîne d’information Euronews depuis 2009, avait prévenu qu’elle se désengagerai en cas de vote de la loi par le Sénat.

La proposition de loi a finalement été votée conforme (donc adoptée) lundi par le Sénat par 127 voix contre 86. L’ambassade turque a menacé la France de représailles « permanentes » si la loi était romulguée. Le maire d’Ankara, la capitale turque, a de son côté annoncé qu’il allait débaptiser les rues portant des noms français et faire ériger à proximité de l’ambassade de France un monument à la mémoire des victimes algériennes de la colonisation française… Si Nicolas Sarkozy soutenait cette proposition de loi du député UMP de Marseille Valérie Boyer, Alain Juppé ou Bruno Le Maire ont fait part de leur scepticisme. 600 000 personnes d’origine arménienne vivent en France.

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