Qui sont les casseurs chez PSA Aulnay ?

Tribune libre de Robert Ménard*

Difficile dans la presse, la grande presse, d’appeler un chat un chat. Aussi le lecteur, bien décidé à savoir ce qu’il en est, se voit contraint à lire entre les lignes, à interpréter le moindre sous-entendu, à débusquer le réel derrière les euphémismes, à traquer cette novlangue tout entière construite pour ne rien dire qui puisse aller à l’encontre de ce qu’il est convenu, souhaitable de penser

Un exemple ? Les violences, les menaces, les débordements qui accompagnent la grève à l’usine PSA Aulnay. Tout le monde en convient : les syndicats, comme l’encadrement et la direction. Même si chacun en rejette la responsabilité sur l’autre, bien entendu.

Si PSA Aulnay est connu pour sa « combativité », si les grèves qui ont marqué son histoire ont été émaillées de bagarres, jamais elles n’ont pris une telle tournure. Sans parler des menaces de mort, des boîtiers électriques de robots débranchés« pas toujours de manière pro », des câbles sectionnés…

Les salariés qui ne s’associent pas à la grève sont pris à partie : « on s’occupera d’eux » menacent les plus excités. Ils ont « la trouille au ventre » reconnaît un représentant syndical. Les grévistes font « régner la terreur » rapporte Le Figaro. La direction parle de « sabotage ».

Mais qui sont ces « casseurs » ? Personne dans la presse ne nous le dit ouvertement. Il faut comprendre à demi mot, au détour d’une phrase. Ainsi Le Monde : « Il y a aussi des jeunes qui reproduisent un peu dans l’usine ce qui se passe dans les cités : des clans, des bandes… raconte Henrique, un ouvrier embauché en 1982. Le travail n’est pas leur priorité. »

Pas besoin de beaucoup d’imagination pour mettre des visages sur les« clans », les « bandes ». Mais ne rien en dire alimente les pires clichés. Un peu comme ces mineurs délinquants dont on ne cite jamais les prénoms de peur de les « stigmatiser ». Du coup, dès que, dans les médias, on passe sous silence le nom d’un voyou, chacun imagine, à tort parfois, qu’il s’appelle Mohamed et non Balthazar. Comme à PSA Aulnay.

*Robert Ménard est journaliste et fondateur de l’association Reporters sans frontières. Il est à la tête du portail Boulevard Voltaire.

Related Articles

6 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • Tarantik , 24 janvier 2013 @ 18 h 20 min

    Eh oui, quand il y a conflit entre l’imagination et la raison c’est toujours l’imagination qui l’emporte.
    Les désinformateurs devraient apprendre ça dans leurs écoles de journalistes au rabais.
    Merci Monsieur Ménard d’oser vous “mouiller” pour défendre la vérité qui n’est qu’un autre nom de la réalité…

  • Goupille , 24 janvier 2013 @ 20 h 50 min

    Drôle de changement culturel, quand même… Le PC protégeait “l’outil de production” au motif, il est vrai, qu’il était destiné un jour à appartenir aux prolétaires.

    Que des horde rivales, avec le soutien habituel du même syndicat marginal et des mêmes officines gauchos, dévastent les ateliers, c’est le début du chaos, voulu, souhaité, installé par une secte de nihilistes.

    Nous allons devoir réagir, violemment et sans pitié, tant qu’il est temps.

  • xanpur , 25 janvier 2013 @ 8 h 58 min

    Les syndicat sont de plus en plus noyauté par des “travailleurs” d’origine islamique.
    Un de mes ancien collaborateurs, travaillant dans une grande entreprise implanté sur CDG a du abandonné son mandat de délégué. En effet, les orientations de ce syndicats visaient de plus en plus a défendre les intérêts spécifiques et confessionnelles des ces populations au détriment de ceux plus large de l’ensemble des travailleurs.
    80 % des salariés de cette entreprise, comme de beaucoup des entreprises opérant sur la plateforme CDG sont d’origine maghrebine ou africaine.
    Il est quasiment impossible de se faire embaucher et surtout de progresser dans l’entreprise si on est français blanc d’origine.

  • Delaye , 25 janvier 2013 @ 10 h 11 min

    Les syndicats ont toujours servi à détruire les entreprises, non à protéger les ouvriers ou employés; La CGT détourne à son profit les fonds auxquels elle a accès et n est jamais sanctionnée, et il faut supprimer toutes les subventions en sa faveur que les contribuables paient contre leur gré.

  • sam , 25 janvier 2013 @ 17 h 10 min

    @xanpur,

    tu parles de la France? A te lire il me semblait qu’on était en Arabie Saoudite…
    De tous les commentaires sur ce site, à commencer par l’article de Ménard d’ailleurs, personne ne s’est renseigné lui-même sur la situation à PSA Aulnay, vous reprenez bêtement es commentaires de certains journalistes et tentaient même de lire entre les lignes de certains articles de journaux.
    Mais allez donc voir de vous même!
    Demandez vous pourquoi ce mouvement de grève qui dure depuis dix jours est si peu médiatisé par exemple!
    La diffamation contre les salariés qui défendent leur droit est une vieille lubie, tout comme la théorie du complot. Souvenez vous donc des propose de Victor Hugo sur la commune de Paris!

  • Sergio , 26 janvier 2013 @ 10 h 26 min

    La destruction de l’ outil de travail perpétrée par ces syndicalistes-voyous est de la même veine que les destructions perpétrées par les voyous- tout-court dans les cités…….l islamisme est leur dénominateur commun !

Comments are closed.