Le phénomène Donald Trump, l’antinomie salvatrice de l’Obamania


Le « milliardaire insolent » Donald Trump incarne de plus en plus l’homme providentiel pour une amérique dévastée par six années d’Obama. C’est ce que prédisent la majorité des sondages sur la primaire républicaine, certains le plaçant même largement en tête devant ses principaux concurrents, Jeb Bush ou Scott Walker.

Qualifié par la presse française de « raciste, nauséabond, misogyne et offensant » (Vanity Fair), ou encore « virulent et agressif » (Le Monde), il constitue à la fois l’antinomie de l’Obamania, et le contrepied de toutes les fausses valeurs « progressistes », « universalistes » et « démocratiques » prônées par la classe politique occidentale (en fait les valeurs déconstructrices et collectivistes).

Radicalement anti-establishment, il traite les politiciens d’ « imbéciles » aux mains liées par les lobbys. Lui a assez d’argent pour avoir ses propres lobbyistes, « des gens super qui travaillent pour moi ». Ce candidat anti-establishment n’est pourtant pas arrivé là où il en est sans mettre les mains dans le camboui politicien avec son compte en banque estimé à plus de 4 milliards de dollars. Mais il ne le cache pas : «Bien sûr que j’ai dû donner de l’argent. Sinon, l’immeuble dans lequel nous sommes pour cette interview ne ferait que 18 étages, pas 68», affirme-t-il tranquillement sur CNN.

Intransigeant sur l’immigration – clandestine ou officielle – Donald Trump n’a pas peur des mots et son discours est, une fois de plus, plutôt franc : « Quand le Mexique nous envoie ses immigrés, il ne nous envoit pas ses meilleurs » ; « je vais faire construire un grand mur le long de notre frontière sud, et faire régler la note pas le Mexique ». Sur la position des USA face à l’État islamique, il a le meilleur discours qu’un vrai président américain peut avoir : « On revient en Irak, on défonce Daech et on prend le pétrole », une manière de régler rapidement le problème et de cibler la politique désastreuse d’Obama dans la région : « Après être devenu Président, il a abandonné l’Irak. Et quand il est parti, Al Qaida était fini. Le groupe État islamique a été créé en raison du vide que nous avons laissé. »

Quelles chances a-t-il dans la course à la présidentielle ? Largement en tête dans la primaire républicaine, il grapille également, mois après mois, des points à la froide démocrate Hillary Clinton (plus que 6 points d’écarts). Mais d’après une rumeur médiatique, il serait trop obsédé par l’argent : il se retirera de la course après avoir récolté des millions de dollars et bouclé une fabuleuse campagne publicitaire. C’est du moins ce qu’espèrent le monde médiatique et les notables républicains, tremblants à l’idée d’avoir engendré ce golem devenu incontrôlable, parce qu’il est franc et qu’il parle au peuple. Quelle idée !

Ceux qui vomissent la campagne « téléréalité » et la politique « shobizness » de Trump ont souvent été les premiers moutons à supporter l’Obamania, qui n’a été, à bien des égards, que le même genre de spectacle, mais celui-ci, tout à fait admis. Au-delà du spectacle, il est certain que l’Amérique a davantage besoin d’un entrepreneur que d’un politicien ou d’un acteur pour redresser le pays. Et 2016, Donald Trump, incarne peut-être la dernière chance avant que l’Amérique telle qu’on la connaît ne disparaisse à jamais.

Vivien Hoch, août 2015

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19 Comments

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  • Dodiese , 24 août 2015 @ 20 h 42 min

    Je pense que tel l’éléphant il “trump” énormément. J’ai écouté son discours dans lequel il officialisait sa candidature et, quelques minutes après avoir fait son laïus, repris dans l’article, sur les lobbies, il insistait du coq à l’âne sur la nécessité de défendre inconditionnellement Israël????
    Quand on sait (là-bas on a les chiffres, pas comme ici) que le lobby sioniste est justement le plus influent auprès du congrès en finançant ouvertement les campagnes électorales, c’est un peu contradictoire.
    Pour moi, cette allégeance inconditionnelle (je ne dis pas qu’il ne faut pas les aider quand c’est de notre intérêt) est LE marqueur qui différencie les vrai anti-système des autres. Idem au FN où la tendance est de plus en plus sioniste et où l’exclusion de JMLP a eu lieu sur la base de ce seul clivage.

  • Frédéric , 25 août 2015 @ 7 h 44 min

    Vous n’avez toujours rien compris ? C’est du cinéma, démocrates ou républicains c’est la même mafia, comme en France !

  • Labbe , 25 août 2015 @ 12 h 12 min

    J’ai rarement vu un article aussi peu objectif… à ce stade là il n’est même pas envisageable de parler de journalisme politique.

    Pour les citations, vous avez bien pris soin de prendre les plus politiquement correctes alors que vous vous targuez d’un franc parlez et d’honnêteté, c’est franchement ridicule.

    Selon vous, Trump est la solution aux valeurs dé-constructrices et collectivistes prônées par la classe politique occidentale. La solution serait donc une haine et un mépris de l’étranger, une stratégie militaire de destruction systématique en cas de conflit accompagnée d’un accaparement des ressources (autant finir ce que bush avait commencé me direz vous)?

    Cet homme n’a aucune chance de devenir président des Etats Unis car il représente une menace des plus sérieuses sur le plan international et n’a aucune mesure concrète sur le plan intérieur hormis se séparer d’une main d’oeuvre immigrée indispensable à l’économie américaine et construire un mur énorme.

  • Libre , 25 août 2015 @ 22 h 11 min

    J’espère que Rand Paul va tirer son épingle du jeu sinon s’en est fini pour les USA…

  • peripathos , 26 août 2015 @ 1 h 28 min

    Un peu court Dodiese car sans doute révélateur d’obsessions personnelles inavouées ..

    Les juifs majoritairement “libéraux ” aux US votent majoritairement “démocrate” c’est à dire à gauche .
    Il y avait par exemple , beaucoup de juifs dans l’équipe d’obama alors que celui ci ne se distingue pas ,au contraire , par un sionisme extraordinaire

  • annie , 26 août 2015 @ 6 h 18 min

    Je rentre à l instant du Maine USA… requinquée par une bouffée d air frais, un vent de liberté, un bain de jouvence, d optimisme, de patriotisme, de convivialité… Quand on est Américain quelque soit notre origine, on est fier d être Américain !

  • Marino , 26 août 2015 @ 9 h 09 min

    Le célèbre présentateur de la chaîne hispanique américaine Univision, Jorge Ramos, a été expulsé mardi d’une conférence de presse du milliardaire Donald Trump, candidat républicain à la primaire pour 2016.

    http://video.lefigaro.fr/figaro/video/un-journaliste-hispanique-expulse-d-une-conference-de-presse-de-donald-trump/4444429396001/

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