L’armée française repart en guerre

Des chiffres. Pas de vallée, de point de passage, ou de terrain d’aviation. Les tables des Etats-majors se couvrent cette fois de chiffres, terrifiants. Pourtant, c’est bien une guerre qui se profile. Une guerre politique, bien loin des champs de batailles qu’arpentent nos soldats en Afrique. Cette guerre là a des aspects de blitzkrieg. Elle a mis tous les grands généraux français dos au mur, eux qui engagent aujourd’hui leur ultime arme dans la bataille : leur propre siège.

Jamais la Ve République, née elle-même de la guerre, n’a fait face à une telle situation, pas même en Algérie. Ces généraux ne sont pas ceux d’Alger. Ils ne menacent personne, si ce n’est eux-mêmes. Mais un même parfum de trahison ressurgit. Il y a 50 ans, cette terrible odeur venait des deux camps, les uns accusant les autres de ne pas avoir tenu leur parole.

Aujourd’hui, la trahison vient des couloirs ternes de Bercy, et de l’inénarrable indécision qui règne à l’Elysée. Les Chefs d’État-major scrutent François Hollande, qui se terre dans un silence suspect, acculé par les percepteurs en quête de leur butin.

Il ferait pourtant mieux d’écouter ce que lui disent ces officiers généraux, qui refusent de continuer à se battre en haillons.

Ils ne sont ni des têtes brûlées, ni des nostalgiques d’un temps révolu. Tous ont donné de leur personne pour faire accepter les précédents programmes d’économie. Tous savent que sans indépendance financière, aucune politique n’est possible.

Toutefois, point de Mali, de Centrafrique, de Syrie, ou même de dissuasion nucléaire si l’on va plus avant dans la misère. Le siège de sécurité de la France à l’ONU n’aurait plus aucun sens.

Ces généraux et leur ministre nous rappellent simplement que si la France ne peut plus faire la guerre, elle ne pourra plus jamais construire la paix, y compris sur son territoire.

Car plus que l’Europe, qui a actuellement pour seul engagement militaire de former des bataillons de déserteurs maliens, ce sont bien nos armées qui maintiennent la paix. En Centrafrique, mais aussi sur le Vieux Continent. Quelle aurait été la réaction de la Russie si la France et l’OTAN avaient refusé d’envoyer leurs chasseurs protéger les pays baltes ? Le travailleur parisien prenant son métro aurait-il pu être en paix, si un émirat djihadiste s’était formé au Sahel ?

François Hollande doit absolument retrouver la raison. L’Histoire montre que ni la prospérité, ni des comptes publics excédentaires n’éloignent les menaces de guerre. De nouvelles coupes dans le budget dans les armées seraient catastrophiques. Il ne suffit pas de dire : « Le ministre de la guerre a donné sa démission. Donc la guerre est supprimée. »

Related Articles

50 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • pierdups , 2 juin 2014 @ 10 h 21 min

    les francais sont des nouilles- point

Comments are closed.