Y en a marre des manifs !

Lettre d’un sympathisant LMPT 64 diffusée avec l’autorisation de son auteur

Mes amis,

Y en a marre des manifs !

De ces espèces de grandes ballades dominicales dans les rues de Paris à scander des slogans ineptes tout en agitant des petits drapeaux comme au dernier anniversaire de Kim-Jung-Un.

Marre du rose, du bleu et du blanc, des sifflets et des ‘faites du bruit !’, des lodens et des serre-têtes assortis, des bonnets et des drapeaux, des CRS et des merguez !

Marre des ‘chiffres selon la police’ et des ‘chiffres selon les organisateurs’ (qui confirment d’ailleurs de façon inquiétante la dégradation vertigineuse de la maîtrise de l’arithmétique et de la qualité de la santé visuelle en France) !

Marre du communiqué de presse de la Pravda (on dit ‘AFP’ en français) qui, dès 15H17 environ – soit 47 minutes après le début officiel du rassemblement – , sert de seule et unique référence (non vérifiée) aux apprentis journalistes de permanence !

Marre du ‘… pour tous’ servi à toutes les sauces alors que, dans les faits, il se résume trop souvent à : ‘… pour nous’, ‘… pour moi’, ‘… pour elle’, ‘… pour lui’ !

Marre d’être inutile et objectivement si peu performant (La preuve ? La loi Taubira est passée et celle sur l’avortement ‘sans détresse’ aussi !).

Marre de devoir prendre froid sur des enjeux qui ne me concernent pas vraiment directement … ou alors de loin … ou alors pas tout de suite … alors qu’il y d’autres sujets de désarroi collectif nettement plus angoissants (les impôts, le loto, les fachos, NKM contre Hidalgo, Nabilla ou bien Zahia, Dieudonné – paraît-il ?! – et sa ‘quenelle’ … pour n’en citer que quelques uns) !

Marre ne plus pouvoir tranquillement partir me promener à la campagne, mettre tranquillement à jour mes profils LinkedIn et Viadeo, caresser mon iPad, mon chien ou ma femme dans le canapé du salon après le bon gigot du dimanche !

Marre d’être parqué dans le camp d’une minorité conservatrice et catho (l’horreur absolue !) en train de rater le train de la modernité ou d’essayer d’éteindre les Lumières !

Marre, vous dis-je !

Mais en même temps… Je revois cette petite silhouette blanche du 5 juin 1989, sur la place Tienanmen à Beijing.

Je revois cet homme, debout, seul avec ses deux sacs à provisions au bout des bras, face à une colonne de chars qui s’avance lourde et menaçante. Il ne bouge pas. Les chars s’arrêtent. L’homme interpelle le conducteur du premier char. Il monte même sur la machine pour lui parler, le voir, échanger yeux dans les yeux. En vain. L’homme redescend sur le bitume. Le char tente une esquive par la droite. L’homme se replace face à lui. Le char s’arrête à nouveau. L’homme reste debout, minuscule, fragile et avec lui, c’est toute l’humanité qui se redresse, debout, minuscule, fragile pour dire non à la tyrannie mécanique, idéologique, inepte et mortifère des puissants du moment.

Dimanche 2 février prochain, je serai une bûche ; une brindille plutôt.

Presque rien. Un fugace pixel dans le journal de Claire Chazal. Un millième de clic dans les comptages de Manuel Valls. Un congelé dans les frimas de la Chandeleur. Un marcheur de la ‘Manif Pour Tous’ qui se fiche bien de savoir si elle l’est vraiment ou pas, si c’est bien d’y aller ou pas, ou si les Untel y vont ou pas.

Je serai le cadet des soucis de Closer, de François, de Julie, de Valérie et de ma coiffeuse. Un inutile de la dernière heure. Un paisible bourrin de défilé. Un sujet de sarcasmes ou de commisération.

Mais j’irai, car je veux savoir si je suis encore vivant, debout et libre.

Je veux poursuivre l’échange avec ceux qui ne comprennent toujours pas pourquoi on peut foutre en l’air tant de week-ends, de soirées et de nuits pour de telles causes ‘perdues d’avance’.

Je veux dire à mes enfants, aux enfants de mes enfants et à tous ceux qui seront de près ou de loin les victimes de nos renoncements, de nos omissions, de nos petits arrangements avec la justice et la vérité que le 2 février 2014 à 14h37 – je l’avoue – j’ai pensé très fort à eux.

Allez mes amis. Levez-vous. Allons !

Pour la vie, le sexe (et non le ‘genre’) et la famille !

J’aurai grande joie de toute manière à joindre ma brindille à la vôtre. C’est comme cela qu’on commence quand on veut allumer un grand feu.

> le site de La Manif pour Tous du 2 février 2013

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44 Comments

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  • 0 / 10
  • Jo , 27 janvier 2014 @ 12 h 42 min

    Béatrice Bourges a commencé une grève de la faim !
    Curieusement pour la manifestation européenne du 02 février la SNCF n’a pas de train en partance de Bordeaux !!!!!!!!!

  • L'empire contre-attaque , 27 janvier 2014 @ 12 h 47 min

    Les manifs ne fonctionnent que si elles sont violentes, sinon l’Etat s’asseoit dessus.
    Il n’y a que les gens mal élévés qui obtiennent ce qu’ils veulent en manifestant.
    Il faut envisager d’autres formes d’action:
    -S’inscrire à Pole emploi pour faire monter artificiellement les statistiques du chômage
    -Harceler l’administration de réclamations
    -Ne pas consommer: ne pas acheter de voitures, ne pas partir en vacances, etc…

  • Emi , 27 janvier 2014 @ 13 h 27 min

    J’y serai aussi… une brindille parmi les brindilles, un invisible pixel chez Claire Chazal, mais bien là, pour mes enfants, et un jour pour les enfants de mes enfants.

  • dudesert , 27 janvier 2014 @ 13 h 33 min

    @jacques.
    La violence que vous voulez ne servira pas plus.les bonnets rouges bretons en sont la preuve puisqu’une borne écotaxe vient d’être remontée a brest.
    Nous serons la encore et encore, parce que c’est notre devoir. L’ideologie du genre fait déjà des ravages dans les ecoles.
    En 1 petite seconde, on peut détruire une maison ou une famille mais il faudra toujours du temps pour construire, Et il nous faut patiemment donner ce temps a la reconstruction.
    Arretons de tout critiquer. Personne ne ferait mieux a leur place.d’ailleurs y a -t-il parmi tous les grincheux un vrai courageux pret a prendre le pouvoir?
    Soyons là, humblement, encore et encore, pour dire inlassablement a nos gouvernants qu’on ne veut pas de leur politique.
    Il n’y a pas une solution mais des petites initiatives les unes a coté des autres.
    A part cela, jacques, vous prenez quand l’elysee? Vous organisez le coup d’etat?

  • SD-Vintage , 27 janvier 2014 @ 13 h 37 min

    “Les manifs ne fonctionnent que si elles sont violentes”, uniquement lorsqu’elles sont faites par des électeurs de gauche. Les autres sont des “fachos” que l’on peut sans problème passer à la mitrailleuse lourde.

  • Colibri , 27 janvier 2014 @ 16 h 38 min

    On a un déficit d’image et médiatique.
    Les manifs violentes fonctionnent parce qu’elles sont soutenues par l’oligarchie, démonstration de l’ukraine.
    Tant qu’on n’aura pas une majorité du peuple consciente, on n’obtiendra rien.
    Et les manifs ont leur rôle, elles donnent corps, concrétisent, crystallisent, mais elles ne conscientisent pas.
    Il faut porter l’effort en amont, mais c’est lent, en partie parce que vous ne l’avez pas compris.
    Le gallou a bien compris l’importance des médias.
    lincoln l’avait compris, les franc-maçons aussi d’après Peyrefitte. Et les banques multinationales, oligarques, puisque tous les médias leur appartiennent.

  • champar , 27 janvier 2014 @ 16 h 43 min

    Tout à fait d’accord mais la France n’est pas une démocratie, nous ne sommes pas en Suisse !

    En France lorsque le référendum n’est pas favorable (constitution européenne), on fait voter ce qui nous sert de “parlement” qui approuve le contraire de ce que le peuple avait décidé !
    Lorsqu’une pétition de plus de 700.000 signature arrive pour demander à une “espèce d’assemblée” de donner simplement un avis consultatif, alors que 500.000 signatures suffisaient, elle refuse même de donner ce simple avis.

    Exemple Suisse : sa classe politique était en très large majorité contre l’interdiction des minarets, il y a eu un référendum d’initiative populaire qui a interdit les nouveaux minarets.
    A l’issue du référendum, la classe politique a fait sienne l’opinion exprimée par référendum et a défendu la position du peuple en tenant tête à l’europe qui voulait contraindre le gouvernement à contourner la décision du peuple. L’europe disait qu’un texte présenté par le gouvernement ne pouvait pas interdire les minarets, les dirigeants suisses ont rétorqué que le gouvernement n’était pas à l’origine du projet mais qu’il s’agissait d’une initiative populaire et ont maintenu la décision.

    Une vraie leçon de démocratie !

    Cet exemple explique aussi que les personnalités politiques suisses ne soient pas méprisées par leurs concitoyens comme en France.

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