Décrocheurs ? On n’achète pas les neurones avec des millions

Cette semaine, grande information et non moins grande prestation ministérielle : des « décrocheurs » par milliers, et des euros par millions. Traduction : on ne sait plus combien d’élèves ne savent pas aligner trois mots correctement, quittent l’école ou le collège pour les terrains vagues des lisières de la société, et l’on sort du chapeau – c’est-à-dire de notre portefeuille – des dizaines de millions d’euros, pour inventer de nouvelles mesures d’accompagnement.

Passionné de notre langue, promoteur d’un site porteur de littérature, autant classique qu’émergente, nul ne peut être inattentif à la dégradation progressive, cent fois annoncée, cent fois vérifiée, non de la maîtrise du français – ne rêvons pas – mais, de son utilisation correcte, et a minima de son respect.

Alors, la prestation ministérielle est-elle un non-sens ? Non ! Elle a du sens : elle prouve l’incapacité à comprendre, ou pire encore la volonté de ne pas agir et de se camoufler derrière la « pompe à phynances ». Ubuesque Vallaud-Belkacem ! Ubuesque, mais bien dans la ligne des mauvais boutiquiers que les Français choisissent avec une persévérance aussi ridicule chaque fois qu’on leur agite des urnes sous le nez. Vallaud-Belkacem n’est pas plus responsable que les millions de bons Français qui l’ont amenée, de façon indirecte, au poste où elle se tient.

La réalité est plus simple : on n’achète pas des neurones avec des millions ! Des neurones ? De quoi parlons-nous ? Ah, oui ! Les fameuses petites cellules grises qu’agite Hercule Poirot pour résoudre les énigmes de la bonne Agatha. Les mêmes petites cellules grises qui servent à apprendre que B et A font Ba : les bases de la lecture et de l’écriture, prolongées par la grammaire. En quelque sorte, les briques et le mortier avec lesquels on structure un élève, on lui donne les bases pour se construire lui-même, s’élever. Car s’élever est bien le but : que l’enfant s’élève.

S’élever ? Jusqu’où s’élever ? Là est la question. Là se dévoile une grande différence entre la Droite et la Gauche. Droite et Gauche avec une majuscule pour bien montrer que j’évoque des structures de pensée, et non le fourre-tout où se retrouvent bien à l’aise les partis dits de droite et de gauche. Et si l’on veut bien lire en raisonnant et ne pas sauter au plafond, si l’on veut bien accepter une approche cartésienne, avec le fameux « bon sens le mieux partagé » (c’est-à-dire la raison), si l’on accepte de réfléchir aux motivations profondes, ou, aux origines des divergences des pensées et des actes qui en découlent, on comprendra que des actes de Gauche soient pratiqués par des politiciens de droite comme de gauche (et vice versa).

“Ces solutions, si elles sont simples à comprendre ne seront pas simples à mettre en œuvre tant que l’Éducation nationale restera le B&B de la Gauche, à savoir le Bastion et le B…l.”

Je pose donc ceci comme pensée fondamentale (et les preuves abondent) : La Gauche est incapable d’admettre que tous les élèves, même parvenus à leur degré maximum d’élévation, ne plafonnent pas au même niveau. La Gauche refuse les différences de la vie. La Gauche se gargarise de grands mots (Égalité, que de crimes contre l’intelligence on commet en ton nom… pour parodier Mme Rolland devant la guillotine… la machine à égaliser de la Gauche). La Gauche nivèle, chaque fois plus bas. La Gauche, confrontée à la réalité, refuse d’admettre ses erreurs et croit s’en sortir en « en rajoutant une couche ». Il y a déjà trop d’Éducation nationale… Cela ne marche pas… Augmentons encore !

Si certains sont choqués de l’utilisation du mot Gauche (avec majuscule) qu’ils le remplacent par une expression comme « Idole de perfection inaccessible ». Quant au mot Droite (toujours avec majuscule) qu’ils le pensent en « Amélioration avec erreurs et corrections ».

Tout cela bien posé, les solutions sont simples à comprendre :

1/ Revenir aux bases du bon français. Faire en sorte que l’on puisse se parler, s’écrire et se comprendre dans une des langues les plus riches de la planète. Cela raréfiera peut-être le fait que l’expression « mauvais regard » soit synonyme de « j’te nique ta gueule, bouffon ! », avec coups à l’appui.

2/ Supprimer le délire fonctionnel du collège unique. Admettre que les études classiques ne sont pas faites pour tous, non plus que les études techniques ; que les manuels, les techniques doivent avoir rapidement les moyens de leur meilleur développement, et que cette formation ne les déprécie en rien.

3/ Avoir en esprit que les meilleurs dans chaque groupe ne doivent pas être pénalisés par les moins bons.

4/ Et savoir reconnaître qu’en dépit des meilleures solutions possibles, il restera toujours des retardataires, des « décrocheurs » dans tous les groupes, avec tous les risques sociaux que cela entraîne. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de solution parfaite, mais simplement des solutions moins mauvaises que d’autres.

Ces solutions, si elles sont simples à comprendre ne seront pas simples à mettre en œuvre tant que l’Éducation nationale restera le B&B de la Gauche, à savoir le Bastion et le B…l.

Français fiers de progresser en cette belle et forte langue, à vous de voir ! À vous de faire !

> Pierre-François Ghisoni anime un blog.

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17 Comments

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  • 0 / 10
  • Alex , 28 novembre 2014 @ 18 h 10 min

    Vous illustrez votre article avec une image qui illustre un phénomène de “télépathie”, c’est drôle.

  • montecristo , 29 novembre 2014 @ 9 h 49 min

    Merci TOLOSAN
    Malheureusement la discussion n’a pas été beaucoup suivi !
    A suivre … !

  • Pierre-François Ghisoni , 29 novembre 2014 @ 10 h 15 min

    Bonjour,

    Vous avez bien saisi que les anecdotes sont les illustrations — malheureusement mises en pratique — d’un plus vaste problème. En ce sens, Vallaud-Belkacem aussi, n’est qu’une anecdote, car, en réalité, il y a déjà tous les moyens humains pour apprendre les bases nécessaires. (Je ne rentre pas dans les détails, tout étant dit pour qui veut bien lire).
    Donc, la question fondamentale est la prise de pouvoir, du sommet de l’État au simple citoyen, de l’idéologie de Gauche, c’est-à-dire (tous partis confondus) de l’incapacité à prendre en compte la totalité de la nature humaine (muscles et neurones, vices et vertus, tous les comportements antagonistes). Cette incapacité se transforme en refus (négation et haine de l’homme réel, suivie de la création d’un homme nouveau théorique). Comme cette étape est vouée à l’échec, mise en place de moyens de masse, par l’intermédiaire de classes (en conflits) ou de minorités (agressives).
    Si l’on veut bien utiliser cette pensée comme outil de compréhension des actes et pensées de Gauche, on comprend les haines “vigilantes” de la Gauche envers tout ce qui accepte les fondements dualistes de l’homme. On démasque alors la haine “métaphysique” de la Gauche, qui ne supporte pas que l’homme de Droite puisse combattre un ennemi sur des critères objectifs, temporaires, et non sur des sentiments “gauchis”, idéologiquement viciés.
    Je changerais tout cela pour une baignade à Montecristo.

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