Manuel de manipulation des masses

Régulièrement, je suis sidéré de la naïveté de mes concitoyens ou alternativement de ma propre naïveté après coup. La présentation d’une idée dans nos médias est si bien faite que parfois je ne m’y retrouve pas. Sans cadre d’analyse, et si on ne prend pas le temps, il est facile de se faire tromper sur des sujets qu’on ne maîtrise pas.

Le travers de nos médias contemporains

Ceux-là confondent idées et manipulation d’idées, philosophie et rhétorique en somme. Ils se sont habitués à nous vendre de l’audience en terme de stratégie politique et non en terme de recherche de vérité. Il n’y a qu’à voir les débats télévisés : les présentateurs et les invités passent des heures sur de petites phrases, sur les rapports de force en présence, sur les alliances possibles, sur l’attitude des uns envers les autres. Le débat de fond ne les intéresse pas et ne semble plus intéresser le public. Comme si les idées avaient disparu de nos vies. Comme tout est relatif, il ne reste plus que la force, et finalement, le plus menteur, le plus pervers, le plus malin allié à d’autres sociopathes finit par s’imposer. Le spectateur, médusé, cherche à percevoir qui sera le gagnant de ce combat de coqs. Il devient avide d’évidences, de certitudes et d’apparences là où on devrait l’inviter à réfléchir sur des idées différentes. À la fin, le métalangage est si cloisonné que plus rien ne se dit, raison pour laquelle Internet fascine tant ces êtres prisonniers. Dans ces conditions, il est marrant de voir une personne saine et non politisée, passer de l’autre côté de l’écran. Voici un exemple criant de décalage entre des personnes « normales » et un système médiatique exalté :

D’un côté, des personnes humaines, qui n’ont qu’un seul souhait : retrouver leur femme et leurs enfants après « l’exploit », qui ne se sentent pas spéciaux, qui voudraient parler simplement d’une course qui s’est plutôt bien déroulée pour eux, peut-être aussi la mettre en rapport avec la dureté des entraînements, la simplicité du quotidien, leur anonymat mais aussi, leur village et leurs amitiés, le cadre positif qui a fondé leur réussite. Des choses simples qu’on aimerait un peu plus entendre à la télévision et qui sont à la source de tels « exploits ». Mais de l’autre, il y a le présentateur fasciné par la gloire, par la médaille en or, par la sanctification des coureurs, qui leur coupe la parole dès qu’un brin d’humanité pourrait s’imposer, qui ne leur laisse pas le temps de développer et de nous montrer leur côté humain. Les sauts sont extraordinaires, le danger présent partout, l’excitation est poussée à son comble. Il ne présente pas un journal télévisé au service de ses spectateurs, il raconte ses propres fantasmes de réussite et de gloire qu’il plaque sur les deux champions.

À côté de ces travers moraux très répandus dans notre époque de médiocrité, il y a des personnes bien conscientes de la vérité qu’elles cherchent à imposer à notre inconscient collectif. Celles-là ne sont pas relativistes. Au contraire, ce sont les nouveaux fanatiques religieux de notre époque. Elles veulent nous rendre heureux malgré nous. Elles croient détenir la vérité. Leur religion n’est que l’envers d’un système médiatique qui sert leur puissance. Chez elles, rien ne saurait les faire se remettre en question. En vérité, à force de pouvoir et d’argent, elles en arrivent à se prendre pour Dieu. Elles ont perdu la tête et si elles venaient devant nous pour discuter, nous découvririons rapidement la tartuferie. Non, elles préfèrent entrer dans la suggestion de masse pour imposer au petit peuple idiot ce qu’elles croient être le bien. Ainsi, il s’agit en l’occurrence, non de miser sur l’intelligence des citoyens, mais au contraire, de flatter leurs vices pour arriver à des fins inavouées. Quelles procédures utilisent-elles ? Dans mon article sur le suicide d’un père dans une école qui n’avait provoqué aucun questionnement de la part du système médiatique, j’avais déjà abordé la question (1). Aujourd’hui, je vais détailler les étapes mentales qui permettent d’imposer de telles aberrations jusqu’à en faire des idées agréées par tous sans aucune forme de remise en question, devenant ce que d’autres ont appelé avant moi le « politiquement correct ». Je vais illustrer mon propos à travers 4 exemples : l’union de duos homosexuels, le débat sur l’euthanasie, la révolution sexuelle et l’avortement (3).

Un préalable au mensonge : y aller pas à pas

C’est l’histoire de la grenouille ébouillantée parce que la température de l’eau du bain a été progressivement augmentée. Si le peuple s’apercevait où on le mène, il ne l’accepterait pas. Il penserait devenir fou. Petit à petit, on peut lui faire digérer des mesures dont il aurait jugé la dernière inacceptable de prime abord, au nom de bon sens. La limite du bon sens fluctuant de manière variable dans une société relativiste, le système politique adopte des lois de plus en plus extrêmes dans un cadre où le peuple finit par trouver cela normal. Pour illustrer ce phénomène de pas à pas, je donnerai des exemples à chacune des étapes. Pour l’instant, je me contenterai de dire qu’il faut annoncer la fin qu’on veut atteindre quand on est sincère et qu’on utilise ce genre de procédé, ce que nos gouvernants actuels ne font pas. Un exemple : si nos représentants politiques décidaient de se donner les moyens de réduire au maximum le nombre d’avortements dans notre société, une très grande majorité de la population serait prête à accepter des mesures étapes par étapes. Par contre, si ces mêmes personnes affirmaient de but en blanc que leur objectif était de s’octroyer le droit de vie et de mort envers un enfant, que ce soit étape par étape ou non, personne ne serait d’accord. Et pourtant, nous suivons collectivement ce deuxième chemin en France. Les fins de telles idéologies sont donc, nécessairement cachées parce qu’elles sont objectivement mauvaises et qu’elles feraient horreur à tout citoyen un tant soit peu équilibré.

Brève généalogie du mal

Ces idées sont nées d’une réflexion laïque qui se veut autonome de la religion et qui tente de penser en terme de valeurs, de manière abstraite. Ces systèmes de réflexion aussi complexes soient-ils sont tous abandonnés les uns après les autres après avoir provoqué plus de morts en 1 siècle que toutes les autres religions réunies depuis l’aube de l’humanité. Cependant, changeant de forme en apparence (de la lutte des classes à la lutte des sexes par exemple), ils survivent encore dans une société qui ne veut pas faire le bilan de ses échecs, et qui trouve toujours de nouvelles idées farfelues et sans révélation pour se donner bonne conscience dans sa maîtrise du monde tout en se concevant sans Dieu. Il faudra rajouter et c’est le sujet de mon article, que toute l’intelligence du monde est voué à ce projet par trop humain, raison pour laquelle cette fabrique à fantasme a la peau si dure et qu’elle peut tromper autant de gens.

Les étapes de la manipulation

Étape 1 : Créer un problème qui n’existe pas

Exemples de création de faux problème pour la libération sexuelle : A. Kinsey truque un rapport universitaire dans les années 50 qui va permettre de sur-estimer la proportion de personnes troublées sexuellement (2). Ce rapport va sous-entendre que la morale sociale américaine a échoué et qu’il est temps de mettre fin à l’hypocrisie. Il va aussi permettre de faire croire que l’homosexualité est un problème conséquent dans l’Amérique des années 50 alors qu’il n’est qu’un phénomène anecdotique.

Exemples d’invention de faux problèmes pour les unions de duos d’homosexuels : pour faire passer leur loi en France, les organisations LGBT soutiennent qu’on risque de les séparer de leurs enfants en cas de décès du parent biologique. Ils oublient de dire que le cas ne s’est jamais présenté, que l’enfant en question a surtout été privé de l’assistance d’un de ses parents naturels grâce au recours à une mesure illégale (la PMA ou la GPA) et qu’enfin, il existe déjà des possibilités d’étendre une autorité à un autre adulte devant la loi.

Exemples de création de faux problèmes en matière d’avortement : L’avortement à la suite d’un viol, un cas exceptionnel, qui provoque la furie de l’auditoire, a surtout permis de mettre en scène un drame ayant pour but de couper court à tout débat sur le sujet. De même les féministes ont avancé le chiffre d’un million d’avortements par an en France avant le passage de la loi pour bien marquer les esprit (7). La première année après avoir encouragé le phénomène, elles ne sont que 137 000 femme qui ont eu recours à l’infanticide par avortement (8). Et on peut raisonnablement penser que lorsque la pratique était illégale, elles étaient logiquement beaucoup moins…

Exemples de création de faux problèmes en ce qui concerne l’euthanasie : il y aurait des fois, où on ne pourrait pas soigner la souffrance physique et dans ce cas, il faudrait pouvoir supprimer le patient. La peur se propage chez le quidam, d’autant plus qu’en écoutant les médias il peut facilement s’imaginer devoir faire face à des souffrances insurmontables, devenir handicapé et dépressif à la suite d’un accident. L’esprit, en l’occurrence, est prolixe à imaginer le pire à partir de situations dramatiques qu’il ne connaît pas. En fait, toutes les souffrances physiques peuvent désormais être soignées par des sédatifs, sauf incompétence notoire du système médical. Mais l’information principale est cachée, et au nom d’une souffrance qui n’existe pas, une partie de la population devient prête à renoncer aux soins.

Étape n°2 : laisser des pratiques illégales ou immorales se propager

Tolérer une pratique illégale, c’est l’encourager. Quand elle s’est généralisée et qu’on ne peut plus mettre en prison des dizaines de milliers de personnes, il faut laisser faire.

Exemples de pratiques illégales tolérées avant la libération sexuelle : laisser accès aux images pornographiques, magnifier des films érotiques qui vont toujours plus loin dans la transgression jusqu’à changer de registre, ne plus sanctionner la prostitution. Plus en amont, on peut dire que la banalisation de la masturbation a pu jouer un grand rôle dans la révolution sexuelle, raison pour laquelle certaines ONG en font aujourd’hui la promotion à un niveau international (4).

Exemples de pratiques illégales tolérées avant la possibilité d’union légale pour les duos homosexuels : pourquoi les premières personnes à pulsions homosexuelles qui ont été à l’étranger se faire inséminer ou acheter des enfants, n’ont pas été punies fermement par la loi ? Au contraire, elles sont passées à la télévision pour faire la promotion de leurs choix (5) ou même, elles ont été reçues à l’Assemblée nationale (6). Il y a des parents à qui on a retiré leurs enfants pour moins que cela. Priver un enfant de père ou de mère aurait dû être reconnu comme une grave maltraitance par notre système judiciaire. Cela n’a pas été le cas.

Exemples de transgressions de la loi sur l’avortement : il aurait suffit de poursuivre impitoyablement les « faiseuses d’ange » pour réduire à néant ce phénomène. Sans avoir à poursuivre toute la population française, il aurait suffit de faire quelques exemples pour faire rentrer les femmes dans les clous de la loi. Au lieu d’exemple, on a préféré acquitter la sorcière infanticide au procès de Bobigny. Dès lors, le nombre d’assassinats par avortement a explosé.

Exemples de transgression de la loi pour imposer l’euthanasie : Marie Humbert et le médecin n’ont pas été fermement condamnés et poursuivis pour avoir tué Vincent Humbert. Marie Humbert organise même des conférences à travers la France pour propager ses idées.

Étape n°3 : changer le registre des mots (le rôle de la novlangue à la George Orwell)

Quand on appelle un chat, un chat, la vérité apparaît toute nue. Et comme cette vérité, une majorité n’en veut pas, il faut réussir à l’arranger.

Exemples de changement de sens des mots pour la libération sexuelle : “films de charme” au lieu de “pornographie”, “travailleurs du sexe” au lieu de “prostituées”, “aventures” au lieu d’ “adultères”, “découverte de son corps” au lieu de “masturbation”, “amour” au lieu de “sexe”, “sexe” au lieu de “baise”, “baise” au lieu de “violence sexuelle”, “indépendance” au lieu de “tromperie” et “individualisme” etc… Ici, tout a été tromperie des mots. Le terme même de libération sexuelle était complètement idiot puisqu’il s’agissait surtout de ne plus considérer son partenaire pour se concentrer sur ses propres besoins. Faire de l’autre un objet n’a jamais été une forme de libération, mais au contraire, d’enfermement.

Exemples de mots travestis pour l’acceptation des unions de duos homosexuels : “mariage” au lieu d’ “unions homosexuelles”, “mariage pour tous” ou “mariage d’amour” au lieu de “mariage basé sur des pratiques sexuelles”. Pendant un temps, il s’agissait même de parler de « mariage universel » parce que le terme même de « mariage pour tous » faisait trop référence à des pratiques incestueuses ou pédophiles. “Enfants de familles homoparentales” au lieu d’ “orphelins privés volontairement de père ou de mère”, “homoparentalité” au lieu de “parentalité abusive”.

Exemples de vocabulaire transformé en matière d’avortements : « faiseuses d’anges » au lieu de “criminelles infanticides”. Le terme même d’ “avortement” ou d’ “IVG” (interruption volontaire de grossesse) est contestable. Il s’agit ici de masquer qu’on tue un enfant à son stade premier. Chaque être humain est le fruit d’une union particulière entre un spermatozoïde et un ovule, pas de n’importe quel ovule ni de n’importe quel spermatozoïde. Tout être humain se développe jusqu’à sa mort à partir de cette rencontre, il s’agit donc proprement ici d’ “infanticide” et non d’ “avortement”. La conjugaison du verbe « avorter » dans la langue française se prend d’ailleurs les pieds dans le tapis. Une vie ne peut pas avoir été avortée. La voix passive est complètement incorrecte car illogique. Et ce manque de sens accepté dans notre société en dit long sur notre état mental. Soit cette vie ne pouvait aboutir, soit quelqu’un l’a fait se terminer. Soit l’être n’a jamais existé, soit il n’existe plus. Mais on ne peut parler de quelque chose qui n’aurait jamais existé comme si cette chose était toujours là. Pour vous donner un exemple plus précis quand on écrit : « je suis avorté », quel est cet être qui parle et qui pourtant n’existe plus ? Car il ne peut s’agir de la mère qui parle et qui est elle, toujours vivante. À moins qu’elle ne se considère réellement comme morte. Mais une morte ne parle pas. Malgré la tentative de manipulation du langage par nos « élites », l’enfant tué reste en arrière plan grammatical du discours d’une mère homicide, comme un fantôme. Et ce spectre hante de nombreuses femmes qui veulent accéder à un niveau de conscience normal en humanité. En conclusion, je dirais qu’avant d’avoir organisé le meurtre de nombreux enfants, il a fallu que les personnes pro-avortement réussissent tout d’abord à tuer notre langue.

Exemples de mots changés pour faire passer l’euthanasie : “euthanasie” au lieu de “meurtre”, “accompagnement en fin de vie” au lieu d’ “euthanasie”, “mourir dans la dignité” au lieu de “mourir à cause d’un abandon de soins”.

Étape n°4 : médiatiser de manière partielle, des cas personnels dramatisés

Comme les organisateurs du mensonge sont dans le faux, il leur faut trouver un unique cas qui justifiera tous leurs délires aux yeux de la foule lascive. Et même dans ce cas, ils ont souvent les pires difficultés à mettre en avant une situation dramatique signifiante. Qu’à cela ne tienne. Seuls les aspects intéressants de la situation seront retenus. Le spectateur pourra s’identifier à une victime, parfois créée de toute pièce. Le cas sera rendu émouvant. L’ensemble d’un pays pourra réfléchir à partir d’une situation unique pour la généraliser à tout un tas de personnes qui ne sont pas concernées.

Médiatisation déformée de la libération sexuelle : encore aujourd’hui, l’excision dans certains pays d’Afrique sert à justifier la libération de la femme en France. Quant à la femme battue, elle est devenue l’égérie d’une révolution sexuelle en plein échec. Ici, il est véritablement dangereux d’utiliser le moindre exemple personnel, tant les caricatures féministes sont éloignées de la réalité. À chaque fois, les pauvres femmes battues ne se révèlent pas si victimes que cela, et celle qui a tué son mari officiellement en état de légitime défense apparaît bien vite pour ce qu’elle est : une meurtrière (13). Le rappel systématique d’autres exemples typiques de pseudo-oppression alimente le discours victimaire et régressif : l’absence de chéquier ou autre pour la femme mariée avant telle ou telle date fait office de jugement définitif sur la condition féminine de l’époque en écartant toute explication lucide relevant du contexte social ou de la complémentarité entre les sexes : l’homme pauvre n’en avait pas non plus, s’il possédait un compte, et quand ce n’était pas la femme qui gérait l’argent du foyer, le mari étant le plus souvent aux champs… Un exemple parmi d’autre de forfaiture historique qui retourne la domination réelle historique des femmes sur les hommes dans bon nombre de cas. On pourrait également parler de l’interdiction du pantalon pour les femmes qui aujourd’hui apparaît comme une sorte d’anachronisme (imagine-t-on aujourd’hui des robes pour les hommes?) et de bien d’autres bêtises historiques issues de la théorie de la lutte des sexes. Au final, grâce à ce genre de mentalité, les lois votées successivement dans notre pays, ont pour conséquence de supprimer toute protection légale du couple. Le mariage est devenu si dissoluble que la notion même d’engagement pour la vie n’a plus aucune signification pour nos institutions qui distinguent de moins en moins concubinage et mariage.

Médiatisation truquée des unions de duos homosexuels : tout le monde se rappellera de l’union de Vincent et Bruno (11), mariage prévu bien avant le passage de la loi, orchestré, médiatisé largement et d’un œil très favorable par les journalistes (moins par la foule présente), protégé de bout en bout par les forces de l’ordre mais aussi sur Twitter puisqu’au cours du passage devant le parlement de la la loi sur l’égalité on apprendra que Mme La ministre avait négocié directement avec cette entreprise pour éviter le moindre débordement (12). Ici, il s’agissait non pas de dramatiser, mais au contraire, de faire apparaître comme normal. La communication a été contrôlée de bout en bout pour que l’événement apparaisse comme tel. Au final la loi a changé et les 5% d’homosexuels de notre pays ont réussi à abolir d’un seul coup la notion même de parenté pour les 95% restant de la population.

Dramatisation d’un cas d’avortement : au procès médiatisé de Bobigny en 1972 qui servira à faire passer la loi en 1975, Gisèle Halimi défend sa jeune prévenue en soutenant qu’elle a dû avorter à la suite d’un viol. Ce n’était pas le cas. Au final la loi permettra que les avortements de confort se généralisent. Quant aux avortements faisant suite à un viol, on les cherche encore.

Dramatisation d’un cas d’euthanasie : Vincent Humbert a été soi-disant « euthanasié » par sa mère et son médecin au nom du droit à mourir dans la dignité. Seulement, on apprendra plus tard qu’il n’avait jamais demandé à mourir. Pire son kinésithérapeute a témoigné de sa volonté de vivre et de nombreuses exagérations concernant son cas. Le pauvre Vincent ne pouvant plus parler à la presse, d’autres personnes bien intentionnées s’en sont chargées à sa place (9). Tel aura été la première exploitation médiatique d’un cas d’euthanasie en France qui permettra le passage de la loi Léonetti, un droit à mourir dans la dignité et qui n’aura été qu’un assassinat légitimé par la presse et appuyé par un film diffusé dans des salles de cinéma avant d’arriver sur nos écrans de télévision (HD1 groupe TF1). Au final ce cas particulier a introduit la possibilité d’une extermination de masse de nos personnes âgées.

Étape 5 : Faire passer des lois

Théoriquement, capter la conscience des citoyens devrait suffire à faire loi. Mais pas toujours, il a fallu souvent faire loi pour capter la conscience des citoyens. En France, en particulier, l’exemple institutionnel sert de guide au peuple.

Lois pour la libération sexuelle : pour la permettre, il aura fallu en passer par la généralisation de la pilule contraceptive (loi Neuwirth en 1967) et de l’avortement (loi Veil en 1975) puis de son remboursement par l’État. En vérité, pourquoi l’État s’est-il tant impliqué dans le passage d’une telle loi puisqu’il s’agissait seulement de libérer ? Réponse : parce que la libération n’en était pas une. Elle était une libéralisation et on peut dire qu’à chaque fois que ce néologisme est employé, il cache une obligation. Car dès le départ, cette pseudo-libération a été pensée à coup d’endoctrinement légal et de contraintes de la part de l’État. D’années en années, leurs lois ont toujours poussé plus loin la démagogie. Aujourd’hui au nom de celle-ci, l’école de la République fournit à ses élèves mineurs des pilules contraceptives et autres moyens d’avortement de toutes sortes sans que les parents aient les moyens d’être au courant. Cette libération n’était donc pas une libération mais un asservissement pulsionnel commandité par nos gouvernants, eux-mêmes asservis par leur corps.

Lois préparant les unions de duos homosexuels (2013) : il a fallu au préalable phagocyter les instances internationales de la psychiatrie pour enlever définitivement la pulsion homosexuel et transsexuelle du classement des troubles mentaux (15). Il aura fallu également déclarer les transsexuels non malades en France mais permettre que leur changement de sexe soit remboursé par la sécurité sociale (16) et puis faire passer les unions homosexuelles comme normales avant de faire passer le “mariage”.

Lois préparant la normalisation des avortements : regardez les étapes de la loi au début de ce document (3). Il n’aura pas moins de 40 ans et plus d’une dizaine de lois pour généraliser l’avortement comme un acte médical anodin.

Lois préparant l’euthanasie généralisée : la loi Léonetti (2005). Elle fait partie d’un grand débat public sensé couvrir toutes les situations dramatiques. En fait de dernière loi, d’autres sont déjà en cours de rédaction sur le modèle Belge et Néerlandais pour permettre l’euthanasie des mineurs, le suicide assisté et autre horreurs civilisationnelles.

Étape 6 : Ostraciser pour permettre la surenchère et ne jamais se remettre en question quand on n’en a pas les moyens religieux

Dès que les citoyens attentifs ont compris le mouvement mortifère que nous suivons collectivement, ils désirent s’y opposer. Il s’agit donc de les écarter du débat. Il n’y ont pas droit parce qu’ils sont catholiques, parce qu’ils sont croyants en général, parce qu’ils sont de droite, par ce qu’ils sont “extrémistes” et “réactionnaires”. Bref, la libération prend, là encore, des tournures de dictature. Et quand ces mêmes « fascistes » anticipent ce sur quoi les « avancées » et autres « progrès de l’humanité » vont nous mener, au moment même où ils ont raison, on les accuse de délirer. De même, à un niveau international, les pays qui ne votent pas les mêmes lois que nous, sont jugés retardataires et même attardés. Le néo-colonialisme fait ici son retour par l’intermédiaire d’organisation non gouvernementales (ONG) censées promouvoir les droits universels de l’homme mais qui n’hésitent pas à sanctionner les pays ne satisfaisant pas à leurs exigences « émancipatrices » (14). Des modèles qui échouent chez nous leur sont imposés sans remords. Quant aux pays qui osent s’opposer directement à l’expansion de la maltraitance collective sur les enfants, eux, doivent subir des attaques médiatiques et financières en vérité bien étranges quand il s’agit de respect des différences (17). Enfin, même les familles n’échappent pas à ce mouvement d’opposition de la part du système politico-médiatique puisque l’enseignement à l’école peut désormais s’opposer directement aux plus attentionnées d’entre elles sans que cela ne pose problème à nos représentants politiques (20).

Ostraciser pour obliger à la libération sexuelle : le terme de « macho » a certainement été le plus utilisé et le plus stigmatisant à l’égard des hommes qui refusaient cette « libération sexuelle » (18). Encore aujourd’hui, chaque fois qu’un homme se pare de quelques velléités pour affirmer son point de vue, et conteste les résultats de la libération sexuelle, on lui renvoie ce sobriquet.

Ostraciser pour permettre l’union des duos homosexuels : on met des contestataires en prison, on exagère les mouvements de révolte, on les minore en nombre, voire on les provoque. Au moment de la lutte contre le PaCS, on déclare que ce contrat n’ouvrira jamais le droit au mariage, que c’est du fanatisme de penser de telles choses. On traite les opposants au projet « d’homophobes », suggérant par là-même que ce sont eux qui ont un problème et non les personnes à pulsions homosexuelles qui nous en posent un.

Ostraciser les opposants à l’avortement : les pro-vie sont décrits comme des fanatiques religieux, notamment dans des séries télévisées grand public (19). Les personnes favorables à l’infanticide par avortement seraient très majoritaires en France, mais il faut garder la pression médiatique. Pour qui, pour quoi ? De quoi les menteurs ont-ils peur si ce n’est qu’on découvre leurs mensonges et que l’opinion ne se retourne brutalement en prenant acte de la forfaiture.

Ostraciser les opposants à l’euthanasie : celui qui veut prolonger les souffrances d’un pauvre mourant est jugé doloriste. Il refuse qu’on maîtrise la vie de bout en bout, il veut empêcher les individus de mourir dans la dignité (ici, ils ne peuvent plus parler d’épanouissement individuel parce qu’il s’agit justement de mourir en refusant d’accueillir la vie. Toute la rhétorique de ce type de discours s’inverse radicalement pour la fin de vie et on peut voir comme ailleurs combien elle est fausse).

Étape finale : Ne jamais faire le bilan de ses échecs

Une fois que toutes les instances médiatiques universitaires, politiques nationales ou internationales ont été noyautées, la culture de mort peut se reposer sur ses lauriers : il suffit d’orienter le regard de la foule toujours vers l’avant et d’oublier les résultats désastreux de 40 ans d’erreurs idéologiques (10). Les autres ont tort parce qu’ils sont extrémistes, et ils sont extrémistes parce qu’ils ont tort (21).

> le blog de Léonidas Durandal

> le blog du dessinateur Sani

Notes :

« Il se suicide, ils n’ont rien entendu », Aimeles mai 2013.

« La révolution sexuelle et la pédophilie », Marion Sigault, ERTV février 2014.

« La loi Veil de 1975 sur l’avortement », Aimeles de novembre 2012.

« OMS, la masturbation pour tous à l’école maternelle », ER janvier 2014.

« Les enfants singes », YouTube, novembre 2013.

« Témoignages de parents et d’enfants élevés par des duos homosexuels : des situations traumatisantes », Youtube de janvier 2013.

7 Article Wikipédia « Le manifeste des 343 salopes ».

Tableau statistique des avortements, INED.

« Le kiné de Vincent Humbert parle », YouTube de novembre 2007.

10 « Suivi en temps réel de la féminisation après 1968 », Aimeles février 2014.

11 « Premier mariage homosexuel en France, Vincent Bruno et les autres », YouTube du 06/06/2013

12 « Loi sur l’égalité », Dailymotion de février 2014.

13 « Permis de tuer pour les femmes victimes de violences conjugales : le cas Alexandra Lange », Aimeles novembre 2012.

14 « Tony Anatrelli face à la théorie du genre », Gloria TV de novembre 2011.

15 « La théorie du genre s’étend dans le nouveau classement des maladies psychiatriques, le DSM 5 », Aimeles du 10/06/2013.

16 « Youpi, les transexuels ne sont plus malades », Aimeles de février 2010.

17 « La Russie face à l’homophobie », Le Nouvel Observateur du 09/02/2014.

18 « L’invention du mot macho », Éric Zemmour, France Inter, Octobre 2013.

19 « Plus belle la vie, torchon pro-avortement », Aimeles, juillet 2012.

20 « Farida Belghoul lance une pétition nationale pour l’interdiction de la théorie du genre à l’école », ER du 23/12/2013.

21 « Mariage gay, PMA, gender, dix liens pour tout comprendre », Le Monde du 27/02/2014.

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32 Comments

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  • 0 / 10
  • Eric Martin , 28 février 2014 @ 19 h 32 min

    De même que nous ne sommes pas des “hétérosexuels”, tout au plus des “orthosexuels”.

  • la Mésange , 28 février 2014 @ 19 h 46 min

    C’est bien pour cela que le terme “homosexuel” a été inventé : pour nous appeler “hétérosexuels” !
    Nous sommes normaux, c’est tout.

  • hubert , 1 mars 2014 @ 9 h 10 min

    @la Mésange, c’est avec ce genre de commérage complètement déplacé, et très féminin, que vous ridiculisez le christianisme. D’ailleurs, quand une femme du 21ème siècle se vante “je ne porte jamais de pantalon”, on saisit bien sa socio-psycho-morphologie….

  • la Mésange , 1 mars 2014 @ 9 h 43 min

    Si vous n’êtes pas catholique, Hubert, je ne vois pas en quoi vous avez le droit de nous juger !
    Si vous appréciez que les “femmes” se vêtent comme des prostituées, n’en faites donc pas une règle générale que tout le monde devrait adopter.

    D’autre part, ce que vous appelez “commérage féminin”, ce sont les directives des Pères de l’Eglise et de tous les papes (avant le concile v2, évidemment)…cherchez l’erreur.

    Tenez, je vais vous donner quelques liens pour essayer de vous faire comprendre la morale catholique concernant tout cela, mais en plusieurs messages distincts sinon ça va encore être bloqué en modération…
    Si vous n’êtes pas d’accord, c’est votre souci, mais évitez les jugements du type “vous ridiculisez le christianisme” : il faut être chrétien pour pouvoir dire cela, et vous ne l’êtes pas. Formez-vous avant de critiquer.

    http://foicatholique.cultureforum.net/t3300-saint-thomas-d-aquin-modestie-dans-la-tenue?highlight=modestie

  • la Mésange , 1 mars 2014 @ 10 h 02 min

    Rappel de la régle de la décence catholique, par la Cardinal Pompili de Rome, en 1938 :

    “Nous rappelons que l’on ne peut considérer comme étant décent un vêtement dont le décolletage dépasse la largeur de deux doigts au-dessous de la naissance du cou, un vêtement dont les manches ne descendent pas au moins jusqu’au coude et qui descend à peine au-dessous des genoux. Indécents sont également les habits d’étoffe transparente.”

    C’est clair.

    Autre déclaration par le synode des évêques de Québec, en 1940, décret 102 :

    “Que si l’on demande en quoi consiste un habit modeste et décent pour une chrétienne, on comprendra que c’est celui qui couvre la poitrine et les bras d’étoffes non transparentes, qui descend au moins à mi-Jambe et dont la coupe d’une ampleur convenable protège la pudeur en dissimulant les lignes du corps.”

    Citation de Pie XII :

    “Notons de plus que le port du pantalon sous le moindre prétexte, ou, ce qui est pire, dans le but de s’exhiber en le public, n’est pas digne d’une vraie chrétienne.

    Ce qui nous parait plus grave encore, non certes comme provocation au mal, mais plutôt comme habitude néfaste et pouvant conduire très loin, c’est, dans le costume des fillettes, la robe écourtée, la nudité complète des bras et des Jambes, quand cela ne va pas jusqu’à celle du torse. Sans le savoir, ces pauvres enfants scandalisent ainsi, et souvent, leurs petits frères.

    L’homme lui-même n’échappe pas au goût de l’exhibition de sa chair : on va le torse nu en public, on porte un pantalon ou un maillot collant trop abrégé. On commet par là des infractions à la vertu de modestie, quand on n’est pas occasion de péché, en pensée ou en désir, pour le prochain.”

    Article écrit par l’Abbé de Cacqueray sur la modestie, et en particulier le port du pantalon pour les femmes :
    http://www.laportelatine.org/publications/editos/2012/1210_cacqueray_genre_vestimentaire_au_gender.php

  • la Mésange , 1 mars 2014 @ 10 h 21 min

    Le cardinal SIri en 1960 écrivait concernant le port du pantalon par des femmes (après avoir parlé de son indécence “moins pire” que celle des jupes au-dessus du genou):

    “…. c’est un autre aspect du port du pantalon par les femmes qui nous semble le plus grave. En voici trois éléments, que nous exposerons avec soin.

    L’habit masculin employé par une femme :

    a) modifie la mentalité des femmes ;
    b) tend à vicier les rapports entre l’homme et la femme ;
    c) détruit facilement la dignité d’une mère face à ses enfants.

    — Le désir d’imiter l’homme, voire de rivaliser avec lui :
    (…)
    Cela peut conduire au fait que le port d’un vêtement masculin sera chez une femme une sorte de refus de sa féminité, qu’elle en vient à considérer comme une infériorité – alors qu’il n’y a que diversité.

    — Si la diversité des vêtements n’est plus là pour alerter et maintenir les défenses naturelles, la pudeur ne peut se soutenir et ce
    rempart même s’effondre. […] Lorsque la femme est assimilée à l’homme, ses défenses sont réduites et sa faiblesse s’accroît.

    Quand on voit une femme en pantalon, ce n’est pas uniquement à telle personne qui s’habille de manière indigne qu’il faut penser, mais à l’humanité tout entière qui va vers un chaos qui sera atteint quand les femmes seront totalement assimilées aux hommes. Personne n’a intérêt à prêter la main à l’élaboration d’un avenir où règneront
    l’indéfini, l’ambigu, l’incomplet et, en définitive, le monstrueux.”

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