Serval : un succès au goût amer !

Le succès de l’opération Serval contre les djihadistes au Mali est aujourd’hui reconnu par tous les experts militaires. Le bémol vient du commandant du groupement d’hélicoptères. Lucide, ce dernier révèle les dysfonctionnements de notre défense, conséquence, selon lui, de la baisse significative des moyens. Si les soldats français sont parvenus à déloger les terroristes dont l’objectif était de conquérir le Mali tout entier, ils ont dû faire face quotidiennement à la faiblesse de la logistique. Sur ce point précis, les critiques ne manquent pas : pénurie d’avion gros-porteurs, malgré l’aide des Américains et des Ukrainiens, manque de munitions pour mener les reconnaissances offensives, absence de moyens de communication, pénurie de lits et autres WC de campagne, kérosène au compte-gouttes. Le plus inquiétant concerne les hélicoptères de combat Tigre, les plus performants du groupement aéromobile (GAM). Lors du déclenchement de l’opération Serval, l’armée française est dans l’incapacité de mobiliser ses « tigres », et ceci en raison de leur dispersion. L’un est basé en Afghanistan, le deuxième effectue une mission au large de la Somalie et le troisième a été mis à la disposition des forces spéciales basées au Burkina-Faso, en prévision d’opérations au nord du Mali. Par ailleurs, Il est demandé aux régiments d’hélicoptères basés en France de ménager le matériel en réduisant les heures de vol. Face à cette situation préoccupante, nos dirigeants s’étonnent alors qu’un tir de kalachnikov puisse atteindre nos invincibles oiseaux d’acier. La leçon de cet épisode est cependant revigorante, voire réconfortante, si l’on considère ici que le facteur humain a une nouvelle fois été déterminant. Nos soldats ont en effet prouvé qu’ils étaient à la hauteur de l’enjeu en faisant la démonstration d’un professionnalisme émaillé de courage. Ceci étant dit, Il faudrait peut-être conseiller à nos dirigeants de méditer ce proverbe chinois : « une armée s’entretient mille jours durant et ne s’emploie qu’un moment ».

Frédéric Gout, Libérez Tombouctou – Journal de guerre au Mali, éditions Tallandier.

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18 Comments

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  • 0 / 10
  • sécotine , 29 avril 2015 @ 8 h 54 min

    Quand on fait un diner de gala à l’Elysée qui revient à 3000 euros/personne (source M6) on ne peut pas avoir d’argent pour mettre du carburant dans les hélicos.
    C’est une question de choix. Nous sommes contraints de nous serrer la ceinture mais cela ne concerne en rien nos dirigeant qui eux continuent de se goberger (à nos frais bien entendu)
    Notre “cher” Président n’est-il pas en train d’installer maitresse n°2 devenue “fiancée” à l’Elysée laquelle y organise déjà des diners pour faire rencontrer à son cher et tendre des cinéastes, acteurs, artistes voire intellectuels ? Il est vrai que Debouze et Star font partie des “intellectuels” de notre pays.

  • jsg , 29 avril 2015 @ 14 h 21 min

    Oui, ça se pratique aux States, et avec au bout, la citoyenneté Américaine, les autres, basta, retournez d’où vous venez !

  • appeals , 30 avril 2015 @ 18 h 32 min

    Comment cesser d’engraisser nos fonctionnaires de la politique au gouvernement, les assistés en tous genre , les associations les fonctionnaires inutiles….

    et avoir une armée digne de ce nom !

  • Guy Marquais , 2 mai 2015 @ 8 h 21 min

    je vous recommande la lecture de l’étude de Jean-Hervé LORENZI ” vers une troisième guerre mondiale”

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