Des Roms ? Pardon, des Roumains.

Tribune libre de Robert Ménard*

Ainsi donc, pour régler le problème rom – et oui, il y a un problème rom, n’en déplaise à nos Tartuffe – il suffirait d’ouvrir le marché du travail aux ressortissants roumains et bulgares, puisque c’est ainsi qu’il est convenu de nommer les Roms au pays des faux-culs.

Aujourd’hui en effet – et jusqu’à la fin 2013 – ils ne sont autorisés à n’exercer que 150 métiers dits « en tension », après la délivrance d’un permis de travail et le versement par leur employeur d’une taxe à l’Office français de l’immigration et de l’intégration. Le gouvernement vient de promettre d’assouplir ces conditions d’embauche.

Qui peut affirmer, sans pouffer de rire, qu’un tel assouplissement règlera le problème ? Qui peut faire preuve d’une telle naïveté ? Qui peut croire que les Roms vont chercher et encore moins trouver du travail quand on recense presque trois millions de chômeurs en France ?

Qui peut prendre au sérieux un collectif d’associations comme Romeurope quand il explique qu’il n’y a aucune raison d’aborder la question des Roms différemment de celle des Italiens ou des Allemands résidants dans notre pays ? Qui peut se laisser berner par ce genre de propos qui nient jusqu’à l’évidence même ?

Vous me direz que les mêmes zigotos nous expliquent, sans sourciller, que la délinquance rom n’existe pas, non plus que l’exploitation des enfants et des femmes roms en vue de les contraindre à mendier, à voler ou à se prostituer. Pourtant les chiffres sont là, têtus, accablants. Selon Le Parisien, le nombre de « Roumains » appréhendés a augmenté de… 69% entre 2009 et 2011 ! L’année dernière, un étranger sur dix mis en cause était « roumain ». Et s’il s’agit essentiellement, pour l’instant, d’affaires de cambriolages, d’escroqueries ou de vols à l’étalage, les responsables de la police craignent que cette délinquance « explose, se diversifie et devienne violente à l’égard des forces de l’ordre ».

Continuons à repeindre en rose le réel. Comme si parler de « voleurs de poules » n’était qu’un cliché éculé. Comme s’il ne s’agissait pas d’une société clanique (Rom ne signifie-t-il pas « homme accompli et marié au sein de la communauté » ?). Comme si l’on pouvait toujours tout ramener à des questions de pauvreté. Comme si les plus talentueux propagandistes de la culture tzigane – je pense au merveilleux poète et homme de cirque Alexandre Romanès – n’avaient pas dit l’essentiel à leur sujet. Sans pathos, sans faux-semblants, sans cette hypocrisie qui tient lieu si souvent de ligne de conduite à nos dirigeants.

Encore une remarque : et si la France cessait de battre sa coulpe sous la pression des prêchi-prêcheurs de service et se retournait vers les gouvernements roumains et bulgares ? Je me garderai d’imputer à ces derniers l’entière responsabilité de la situation, mais quand même…

*Robert Ménard est journaliste et fondateur de l’association Reporters sans frontières.

> Son blog : robertmenard.fr

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22 Comments

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  • 0 / 10
  • christine , 29 mai 2013 @ 13 h 54 min

    Olrik, c’est vous le répugnant! il n’y a personne pour insulter votre pays! et si je suis en France c’est parce que j’ai le droit tout comme vous d’y être! je paye les impôts et je travaille pour que des Français comme vous touche le RSA! ton racisme tu peux le mettre ou tu veux! si vous avez une problème avec les rroms (c’est pas des roumains, ils sont comme les gens du voyage de chez vous)c’est pas le problème du gouvernement roumain ou bulgare etc.
    je pense que tu vis dans la mauvaise époque! un rappel: Hitler est mort!

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