La victoire de François Fillon est une bonne nouvelle pour le débat politique

Ce résultat impose à Marine Le Pen de renouveler son offre politique

Karim Ouchikh

Avec 68 % des suffrages exprimés, François Fillon a très largement remporté les primaires de la droite et du centre. Le succès de François Fillon est une bonne nouvelle pour le débat politique français. Tout au long de sa campagne, le candidat de la droite de conviction a su en effet acclimater un discours de rupture prometteur, à la fois conservateur sur le registre sociétal, fortement réformateur en matière économique et réaliste au plan international. Cette ligne politique lucide, inédite depuis Georges Pompidou, entre en résonnance parfaite avec les attentes de nos compatriotes qui subissent partout en France les ravages de la mondialisation et les angoisses identitaires.

Pour autant, cette large victoire remportée auprès des électeurs de droite ne doit pas nous faire oublier que François Fillon fut, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, l’un des artisans du déclassement de la France : avec l’adoption parlementaire du traité de Lisbonne et le retour de notre pays dans le commandement intégré de l’OTAN, il a accentué notre dépendance européenne et consolidé notre assujettissement aux Etats-Unis ; avec la sanctuarisation de l’espace Schengen et la déstabilisation de la Libye, il a organisé les conditions objectives du chaos migratoire qui frappe brutalement notre continent ; avec la politique de libre échange imposée par les institutions de Bruxelles, il a accéléré la désindustrialisation de notre pays et œuvré au démantèlement partiel de nos services publics…

Devant tant de motifs de déception, c’est dire à quel point que le candidat François Fillon devra très vite convaincre les Français de la sincérité de son programme présidentiel, prouver sa capacité à s’émanciper véritablement du Nouvel Ordre Mondial (UE ; OTAN ; système bancaire international, réseau Bilderberg…) et aussi clarifier ses réponses politiques pour affronter réellement les défis de ce temps : mise sous tutelle de l’islam sur le sol de la République ; défense des racines culturelles chrétiennes de la France ; rupture radicale avec le modèle institutionnel européen de l’UE ; protection absolue de la famille et de la dignité humaine ; mainlevée des entraves qui étouffent notre société et enchainent notre économie…

Le SIEL suivra donc avec une attention toute particulière la campagne électorale d’un François Fillon qui, malgré les insuffisances actuelles de ses engagements politiques, porte manifestement les espoirs de millions de Français.

Dans l’immédiat, le SIEL fait le choix de soutenir la candidature aux élections présidentielles de Marine Le Pen au regard de l’offre politique présente. Mais le SIEL rappelle une nouvelle fois que ce soutien n’est pas inconditionnel. Comme François Fillon, Marine Le Pen devra répondre aux véritables attentes des Français : notre souveraineté, l’immigration, l’emploi, la précarité sociale, la réindustrialisation de la France, les services publics bien sûr… mais aussi le refus d’un islam conquérant, incompatible avec la République, la remigration des populations qui refusent de se plier à nos lois et nos coutumes, la sauvegarde intangible de notre modèle de civilisation, l’affirmation de l’identité chrétienne de notre pays, la défense de la famille traditionnelle et le respect absolue de la vie, de la conception à la mort naturelle, la liberté pour les parents d’éduquer leurs enfants, l’autorité d’un Etat respecté, recentré sur ses missions régaliennes, la protection de toutes nos libertés, dont la liberté d’entreprise…   

François Fillon a fait la démonstration de sa capacité certaine à capter puissamment un vote conservateur et identitaire qui séduit largement, y compris parmi les électeurs du FN : si Marine Le Pen néglige cette nouvelle donne politique, l’OPA sarkozyste réalisée en 2007 sur l’électorat frontiste peut fort bien se reproduire…

Comme tous les candidats à l’élection présidentielle, Marine Le Pen aspire à rassembler l’année prochaine tous les Français autour de sa candidature : elle ne saurait y parvenir sans déjà rassembler sincèrement en 2016 tous ceux qui, venant de la droite comme de la gauche, entendent lui apporter un soutien pour faire gagner la France en 2017. Après avoir repris sa liberté le 5 novembre 2016 en quittant un Rassemblement Bleu Marine qui avait largement fait la preuve de son impotence, le SIEL se déclare aujourd’hui toujours disponible pour apporter son concours à Marine Le Pen, mais sur la base d’un accord politique et électoral clair et équitable qui serait véritablement respectueux des intérêts de toutes les composantes de ce futur rassemblement patriotique à vocation majoritaire. 

Karim Ouchikh

Souveraineté, Identités Et Libertés

Le 27 novembre 2017

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