Les hôpitaux publics ne connaissent pas la valeur de leur patrimoine immobilier !

On est quand même effaré de lire, page 964 du dernier rapport de la Cour des comptes : « il n’existe pas d’inventaire national du patrimoine immobilier des hôpitaux, affecté aux soins ou non »

On ne dispose que d’une simple approximation : de l’ordre de 60 millions de m2, autant que le patrimoine de l’État !

Or, l’ensemble des hôpitaux publics – qui emploient près d’un million de fonctionnaires – présente un bilan très inquiétant : plus de 500 millions d’euros de déficit d’exploitation, après allocation de quelques 55 milliards aux hôpitaux par l’assurance maladie, et un endettement qui a dépassé les 24 milliards.

C’est la contrepartie, diront certains, d’un effort important de modernisation des établissements depuis dix ans. Sans doute.

Mais un petit calcul permet de voir que, sur la base de 20 millions de m2 non-affectés aux soins, en prenant un prix moyen au m2 de 1 000 euros, on aurait déjà une ressource de 20 milliards d’euros ! (D’ailleurs, quand une entreprise cherche à assainir son bilan, elle commence par vendre son immobilier, quitte à reprendre en crédit-bail une partie de ses actifs.)

En vérité, quand on lit, dans ce même rapport, les réponses apportées par les responsables interpellés aux magistrats de la Cour, on comprend que les premiers entendent rester maitres de ces réserves.

On sait simplement que, sur la base des biens vendus en 2009, la valeur vénale de marché ne représentait que 4% de la valeur inscrite aux bilans…

Et, quand il s’est agi de financer l’hopital européen Georges Pompidou, la vente de terrains de quelques terrains de hôpitaux Laënnec, Bousicaut et Broussais a bel et bien permis de financer 90% de l’investissement.

Comme souvent le plus scandaleux se trouve dans la politique dite de logement social de ces établissements. Selon les magistrats de la rue Cambon, un tiers des 11 428 logements de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris est occupé par des personnes qui ne sont pas (ou ne sont plus) des agents des hôpitaux. Et quand ils le sont, ils ne relèvent pas, le plus souvent, d’un droit renvoyant à une « nécessité absolue de service »…

> le blog d’Alain Dumait

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