Éric Zemmour / prostitution : «Avec Sarkozy, on était dans Tartuffe. Désormais, on joue Les Précieuses ridicules.»

Le Zemmour du vendredi. « Autres temps, autres mœurs. Sous la Troisième République, les hommes politiques de tous bords se retrouvaient au bordel. Ils parlaient de femmes, de littérature et, parfois, de politique. Désormais, ils discourent doctement au Sénat, confrontant au Palais du Luxembourg leur conception de la prostitution. Jadis, ils préféraient les blondes ou les brunes, s’affichaient républicains ou monarchistes. Désormais, ils sont réglementaristes ou prohibitionnistes. Marthe Richard, en 1945, fit fermer les maisons closes pour punir les prostituées françaises d’avoir été le repos du guerrier allemand. Aujourd’hui, on s’apprête encore à faire la guerre, mais aux clients français de prostituées étrangères. On fait pleurer Margot sur les réseaux mafieux qui martyrisent les pauvres filles qui ont envahi le territoire français. Sarkozy les avait donc éloigné des centres-villes, inventant un délit de racolage passif, traduction administrative du célèbre “Cachez-moi ce sein que je ne saurais voir”. La gauche supprime l’interdit sarkozien mais promet demain de punir le client. Ses habituels alliées objectives, les Bachelot hier, les Jouanno aujourd’hui, lui emboîtent le pas ou même le précèdent. Quand elles ont dit “C’est comme ça en Suède”, on a l’impression qu’elles ont vu Dieu. Avec Sarkozy, on était dans Tartuffe. Désormais, on joue Les Précieuses ridicules. Quand il était Président de la République, Pompidou disait : “N’emmerdez pas les Français !” Il est vrai que lui avait vraiment le pouvoir économique, monétaire, industriel, et qu’il ne lui était pas nécessaire d’interdire la prostitution pour montrer qu’il servait à quelque chose.

“Derrière la haine du macho, perce très vite, chez ces bourgeoises de droite ou de gauche, la haine du pauvre.”

Personne, ni à droite, ni à gauche, ni au centre, ne nous dit vraiment qu’il enverra la police démanteler les réseaux mafieux, personne ne nous dit comment on les arrête aux frontières puisqu’il n’y a plus de frontière, personne n’ose avouer que c’est la guerre du Kosovo puis l’extension indéfinie de la zone Schengen qui ont permis à ces mafieux de martyriser ces pauvres filles chez nous. Bossuet, un contemporain de Molière, qui ne badinait pas, lui non plus, avec la luxure, notait déjà que “Dieu rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes”. Mais il est bien le seul à rire, le bon Dieu. Le client de prostituées roumaines ou africaines montré du doigt, songe que c’était pourtant là le seul avantage qu’il tirait de la mondialisation. Mais son humour paillard est interdit par nos grandes prêtresses féministes. Pour elles, l’occasion est trop belle. Il s’agit de montrer du doigt l’homme prédateur, forcément prédateur, et la pauvre femme victime, forcément victime. Le scénario est écrit d’avance, à l’envers de celui qu’on écrivait au Moyen Âge, en marquant au fer rouge les prostituées parce qu’elles incarnaient Ève, l’éternelle tentatrice. Désormais, c’est l’homme qui est coupable par essence. Mais là où le riche pourra toujours se payer des escort girls, le client de prostituées de rue sera mis à l’amende. Car, derrière la haine du macho, perce très vite, chez ces bourgeoises de droite ou de gauche, la haine du pauvre.”

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17 Comments

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  • 0 / 10
  • vuillemot , 1 avril 2013 @ 12 h 44 min

    Léa, bien sûr, vous avez raison. La femme est l’égale de l’homme; aussi, il n’y a pas lieu d’établir de différences….. que voilà des propos de petite bourgeoise qui n’a vécu que sous la protection de sa famille, d’un état …etc. qu’en est-il de ces pauvres filles auxquelles on a fait miroiter une meilleure vie (ou un avenir plus serein) grâce à un travail bien rémunéré dans un pays riche (le croient-elles) comme la France?
    Nombreuses sont les femmes qui se prostituent librément qui vous diront qu’elles préfèrent utiliser leur corps de cette façon plutôt que de travailler sur une chaîne d’usine. Pour contrôler la liberté de ce travail très particulier, et surtout pour s’assurer que les personnes ont choisi librement de l’usage de leur être, il convient de légaliser la prostitution. Ainsi nous pourrons nous assurer de la santé des “ouvrières” de cette profession et leur appliquer le droit du travail.
    La liberté c’est également de pouvoir disposer librement de son corps!

  • eljojo , 30 décembre 2013 @ 16 h 39 min

    Sauf que justement dans ces réseaux de prostitution, la fille est pour ainsi dire réduite en esclavage… Actes volontaires, tu parles !

  • Gogochen , 10 janvier 2014 @ 20 h 06 min

    Rigole dans la rigole…J’ai de ses nouvelles. H.I.V. plus…I.V.G. confirme…Rigole dans la rigole…

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