25 mai 2013 : la Rafle des Champs-Élysées ou comment un père de famille s’est fait placer en garde à vue pendant 24 heures pour une simple ballade sur la plus belle avenue du monde

J’étais présent sur les Champs-Élysées en ce 25 mai 2013, me promenant comme beaucoup sur cette avenue que certains qualifient de « plus belle avenue du monde ». Cette soirée et les 24 heures qui suivirent furent pour moi l’occasion de prendre réellement conscience de l’état profondément grave dans lequel se trouve notre patrie.

J’ai été attiré par un mouvement de foule et en m’approchant j’ai compris qu’il s’agissait d’une action de jeunes protestant contre la loi Taubira. L’ambiance était plutôt bonne enfant : une banderole a été déployée et un groupe d’une dizaine de jeunes s’est symboliquement enchainé au milieu de l’avenue. Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues, faisant bien entendu leur travail que je ne remets pas en cause. Nous étions bien loin des graves incidents survenus quelques semaines plus tôt sur les Champs-Élysées et au Trocadéro.

Cependant, les forces de l’ordre ont très rapidement procédé à des interpellations extrêmement violentes et arbitraires, prenant pour cible les spectateurs de ces incidents avec pour seul prétexte qu’ils portaient un sweat « La Manif Pour Tous », ou bien qu’ils avaient le « look » du parfait militant LMPT. Des cibles faciles à repérer sur les Champs-Élysées un samedi soir ! J’ai fait partie du lot, violement interpellé par trois CRS arrivant dans mon dos. Pourquoi ? Je me le demande encore.

Au final une soixantaine de personnes ont été interpellées et conduits dans un commissariat du 18ème arrondissement. Nous avons passé près de 3 heures dehors dans le froid, derrière des barbelés et sans autre réconfort que de voir ces jeunes chanter, sourire et parfois jouer en attendant que les choses se passent. J’ai été particulièrement surpris par le profil de ces personnes, qualifiées par l’Etat et les média de dangereuses et subversives : une mère de famille et ses 2 filles, un avocat, plusieurs cadres, des étudiants de très bon niveau. Il y avait aussi bien des parisiens que des provinciaux, preuve que ces interpellations ont bien été effectuées dans la plus grande précipitation et sans aucun discernement. En bref à la tête du client, ce qu’on appelle je crois un délit de faciès… Quel en était l’objectif ? Discréditer le mouvement ? Faire peur aux familles souhaitant manifester le lendemain et s’assurer ainsi une mobilisation minimale ? Tous simplement intimider les militants LMPT en faisant des exemples ?

Notre garde à vue nous a été notifiée aux alentours d’une heure du matin avec pour motif le refus de se soumettre à un ordre de dispersion après sommation! J’ai été transféré dans un autre commissariat où j’ai pu vivre avec 3 camarades des heures difficiles mais extrêmement enrichissantes.

Des heures enrichissantes car cela a été l’occasion de faire la connaissances de 3 personnes dont je n’aurai sans doute jamais croisé le chemin et qui sont désormais de véritables camarades. Leur profil était représentatif des éléments dangereux interpellés en ce soir du 25 mai 2013 sur les Champs-Éysées : un étudiant en classe préparatoire, un étudiant en histoire de l’art et un cadre.

Des heures enrichissantes car nous avons pu mesurer l’état dans lequel se trouve notre système judiciaire. Nous avons assisté en direct à la libération de K. (un prénom répandu dans nos banlieues…) après seulement 12 heures de garde à vue. K. était dans une cellule voisine pour avoir abusé de boissons alcoolisées puis s’être battu. Mais K. connaissait manifestement bien le système judiciaire français et a pu sortir plus rapidement que nous. Sa technique est simple : harceler les fonctionnaires de Police en demandant un médecin, en se plaignant de douleurs, et même en simulant des sanglots ! Au hasard d’un passage de K. dans notre cellule, nous avons pu constater qu’il était en parfaite santé, sain de corps et d’esprit ! L’officier lui annonçant sa fin de garde à vue a pris un malin plaisir à le faire ostensiblement devant nous : « Allez mon petit K., tu peux rentrer chez toi !». Inutile de vous dire qu’il n’avait plus mal nul part…

Je vous épargne la fin de mes aventures. Ce que je retiens et ce que je souhaite partager avec vous c’est ce formidable message d’espoir que nous transmet cette génération de jeunes opposants au mariage pour tous. Nous devons être fiers de ces jeunes qui n’ont pas peur des milices politiques de Manuel Gaz et les soutenir dans ce combat qui est aussi le nôtre, la défense de la famille et de la filiation.

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24 Comments

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  • 0 / 10
  • le réel , 29 mai 2013 @ 9 h 08 min

    utilisons les méthodes de K, en faisant fonctionner le système de protection des voyous, exigeant des avocats(de préférence commis d’office, pour diffuser les méthodes du gouvernement) et faisant appeler les médecins (nous avons tous des petits bobos)

    il finirons par comprendre qu’ils perdent leur temps

    mais surtout filmer tout ce qui se passe et transférer régulièrement

  • JSG , 29 mai 2013 @ 9 h 09 min

    Ça vient les méthodes que certains crétins goitreux dénoncent en d’autres pays, appuyés en celà par les rédactions “à la botte”, voulant aller leur donner des leçons.
    Bref, les ordres venant de la kommandantur sont respectés à la lettre.
    Ne nous inquiétons pas, bientôt ce seront des touristes qui feront connaissance avec les méthodes démocratiques françaises, à moins que d’ici là le commandant du Gros Paris est été rappelé à “Berlin”.

  • Sully , 29 mai 2013 @ 9 h 29 min

    “ait été rappelé” et non “est été rappelé” …
    L’état de notre français est à l’image de celui de notre malheureux pays .

    Mais il faut respecter aussi l’orthographe des langues étrangères , ainsi : “Kommandnatür” (on prononce “u” comme “sur” français) , et non kommandantur (qui se prononcerait “ou” , comme ouragan) .

  • jejomau , 29 mai 2013 @ 9 h 49 min

    Est-il possible de demander un arrêté interdisant le scandale de la Gay-pride le 29 juin pour cause “d’atteintes aux bonnes mœurs” ou quelque chose d’approchant ? Il y a bien des lois qui règlementent la tenue sur la voie publique,non ?

    Le principe c’est de vider de sa substance la Gay-pride ….

    Pour ceux qui veulent faire la fête, c’est ici : http://www.lez-attitude.com/gay-pride/

  • FIFRE Jean-Jacques , 29 mai 2013 @ 10 h 06 min

    Ce sont des méthodes abjectes dignes des pires dictatures.
    La description des conditions de garde à vue fait immanquablement référence à un internement de triste mémoire en un lieu qui n’existe plus et en une autre époque mais toujours pratiqué par de tristes sires. Chacun a pu en entendre parler s’il ne l’a pas connu, je veux nommé le véld’hiv.
    Après cela l’autre charlot vient nous expliquer que le mot “résistance” utiliser pour parler de l’opposition voire de la révolte qu’il suscite est inadapté et correspond à une autre situation. Je trouve que par certains côté ces deux situations ont bien des points communs.
    Cette procédure appliquée aux manifestant du 25 est à rapprocher de la clémence dont ont bénéficié les voyous du Trocadéro…Deux poids et deux mesures entre un comportement sociétal légitime chez les manifestants et une atteinte à l’ordre public et la paix civile de l’autre, commis par des pourfendeurs de notre modèle sociétal..

  • SILOe 08 , 29 mai 2013 @ 10 h 12 min

    Un amis de GV me propose un TOUS à l’ELYSEE aux prochaines journées du patrimoine (pour visiter bien sur) !!!! MDR, Ont ne lâchera JAMAIS ……… Les jardins sont immenses et le palais aussi, il y a de quoi visiter …… et puis ça nous APPARTIENT !!!!

  • jejomau , 29 mai 2013 @ 10 h 23 min

    Quelle date ??

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