La défense de la famille est la première mesure économique

Si le slogan qui fleurit sur les réseaux sociaux et dans les cœurs au sujet de la mobilisation en faveur du mariage est « on ne lâche rien », il y a  toujours une marche importante pour passer de la bonne volonté à la réalité. Le mouvement initié à l’automne, et toujours vigoureux au printemps, est essentiellement un mouvement de rue : manifestations, veilleurs, banderoles et affichages. Si cela est utile pour créer de l’agitation et lancer un mouvement, ce n’est en revanche guère utile en ce qui concerne la réussite politique. Tout mouvement doit, à un moment donné, quitter la rue pour entrer dans l’institution. C’est là l’enjeu essentiel des prochains mois : transformer une vaste bonne intention en faveur de la famille, en un élément permettant de peser sur les décisions législatives. On a pu constater que, dans un système démocratique, c’est la majorité parlementaire qui gouverne, quel que soit le nombre de personnes défilant dans les rues.

Ce réveil a eu un grand mérite, celui de montrer que les questions dites sociétales intéressent beaucoup plus de personnes que l’on ne le croit généralement. Il a pu ainsi démontrer que le débat politique ne se réduit pas aux questions économiques, que le pouvoir d’achat et le taux de croissance ne sont pas l’unique horizon des Français, mais que, parmi eux, nombreux sont ceux qui sont intéressés par l’avenir de l’homme, et le respect intégral de sa personne.

Certains commentateurs évoquent, à l’égard de ce mouvement, le fait que ce serait un Mai 68 de droite, ou un Mai 68 à l’envers. Il est toujours délicat d’appliquer des grilles de lecture du passé à des événements actuels. Toutefois, la grande force de Mai 68 est de ne pas s’être limité à un mois de protestation, mais d’avoir infusé la société française et occidentale pendant deux générations ; c’est-à-dire d’être entré dans le tissu intellectuel et d’avoir imposé sa vision du monde. L’enjeu est le même pour le mouvement actuel : dépasser le cadre uniquement protestataire pour se faire pilier des générations futures. Pour ce faire, trois voies sont à emprunter.

Devenir un mouvement politique. Il faut savoir quitter la rue pour entrer dans la légalité afin de peser sur la législation, notamment celle qui touche à la liberté éducative et à la famille. Si, au gré de ces manifestations, certains se sont pris de goût pour la politique, alors il est nécessaire pour eux d’adhérer à un parti, et de militer en son sein. Le militantisme commence par le fait de coller des affiches et de distribuer des tracts, il doit aboutir au fait d’être élu et d’avoir des responsabilités de gouvernement. Non seulement les maires opposés à l’union de duos du même sexe non pas à démissionner, mais les personnes opposées à ces unions doivent essayer de devenir maire, à condition qu’elles aient les capacités pour cela. Après la mairie, d’autres responsabilités peuvent être visées. Les hommes politiques actuellement en place sont là parce qu’ils ont été élus. Aucun n’a usurpé sa place. Une majorité de votants a décidé de leur confier un mandat électif. Aux personnes soucieuses du respect de la personne d’essayer d’occuper ces fonctions de direction.

“Non seulement les maires opposés à l’union de duos du même sexe non pas à démissionner, mais les personnes opposées à ces unions doivent essayer de devenir maire, à condition qu’elles aient les capacités pour cela.”

Imprégner la culture. Rien ne sert de tonner contre les médias, contre les artistes, ou contre les journalistes. Sur ce point-là, aussi, on pourrait rétorquer que s’ils ne vous plaisent pas, il faut les changer. Imprégner la culture consiste à développer, ou aider à développer, des médias alternatifs. Ce mouvement a d’ailleurs sacré l’importance des réseaux sociaux et du cyber espace dans l’action politique. Imprégner la culture, c’est aussi s’investir dans l’éducation, notamment lutter pour la liberté scolaire et le libre choix des parents à choisir l’école de leur enfant. Rappelons que ce libre choix fait partie des libertés fondamentales, et qu’il n’est pas assuré dans notre pays. Jusqu’à quand allons-nous supporter sans rien dire le monopole d’État en matière éducative ?

Imprégner la culture, c’est être présent dans l’art, que ce soit la peinture, le théâtre ou le cinéma. Là aussi selon les capacités de chacun. On a pu voir à quel point quelques pancartes bien tournées et bien détournées étaient bien plus éloquentes que de longues démonstrations. Imprégner la culture, c’est aussi influer sur la mode.

La mode ne se réduit pas à la tenue vestimentaire. La mode c’est aussi l’esprit du temps, la pensée commune. Celle-ci est viciée par l’esprit mortuaire. Des discours sans cesse négatifs sur la crise et le déclin, sur le déclassement et la dégradation des conditions de vie. Des plaintes continues et des gémissements sans fin. Alors même que nous vivons dans un confort matériel jamais égalé, que nous avons éloigné de chez nous les perspectives de guerre (les quelques rodomontades d’Aqmi ne sont rien par rapport à la situation de la guerre d’Algérie ou à la menace du feu nucléaire qui a pesé sur l’Europe jusque dans les années 1980) jamais le discours ambiant n’aura été aussi négatif, et aussi éloigné de la réalité de ce que nous vivons. Rétablir la vérité sur l’homme, passe par le rétablissement de la vérité des faits des temps que nous vivons. Cessons de geindre, et ayons une vision réaliste du monde. L’hystérie collective sur la crise relève davantage de la mythomanie que de la réalité.

Influer sur la mode, c’est aussi se montrer plus rigoureux et plus exigeant quant au comportement vestimentaire. Beaucoup de femmes ont manifesté pour demander le respect de leur corps, et de leur féminité, face à la menace de la location de ventres que rendraient possible la PMA et la GPA. Mais la dégradation de la femme passe aussi par cette mode actuelle du culte du dévêtu et du porno chic, visible en hiver, et d’autant plus l’été. Mode qui concerne aussi les hommes. Le vêtement touche à la dignité de l’être. On ne s’habille pas uniquement pour ne pas avoir froid, mais aussi pour révéler son être profond. Sans sombrer dans une pudibonderie de mauvais aloi, être attentif à la façon d’être bien vêtu est un des chemins qui permet la restauration de la dignité de la personne. En Mai 68, c’est en costume trois-pièces que les étudiants jetaient des pavés sur les CRS. Quant aux ouvriers, ils étaient eux aussi bien habillés, voire même endimanchés. C’est à partir de ce moment-là que l’on a réduit le vêtement à une fonction purement utilitaire. Après le vêtement, c’est l’homme qui a suivi. Nous sommes passés du contenant utilitaire au contenu utilitaire. Il y a donc un combat important à mener sur la mode, afin de restaurer la dignité de l’être.

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19 Comments

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  • jejomau , 29 mai 2013 @ 12 h 10 min

    A l’UMP je ne sais pas si c’est leur priorité. Frank riester, élu UMP de Seine et Marne a déclaré qu’il était en faveur du pseudo-mariage homo ETde la PMA la veille même de la Manif du 26 mai !

    On peut toujours leur demander ce qu’ils en pensent :

    http://www.assemblee-nationale.fr/qui/xml/liste_alpha.asp?legislature=14

    http://www.jeanfrancoiscope.fr/wordpress/contact

  • jejomau , 29 mai 2013 @ 12 h 33 min

    Le film qui ne pouvait pas avoir la palme d’or à Cannes et à découvrir ici dans les extraits:

    http://www.cambodge-post.com/?page_id=3057

    Il parle de la famille, de la famille normale et heureuse avant que n’arrivent les socialistes ( Khmers rouges) et leur monde. Remarquable.
    Ce film était déjà condamné par les homosexualistes et la Gauche.. Cette même gauche qui a soutenu les Khmers rouges en leur temps ! “le Monde” , “Libération”…

    Rien n’a changé. Le combat se situe aujourd’hui en France et en Europe…

    Mais dès qu’il sort je cours le voir !

  • Олександр Лавриненко , 29 mai 2013 @ 13 h 31 min

    On est tellement habitué à l’instantanéité des choses, l’immédiateté, le truc qui sort tout pret du micro-onde, on est tellement habitué au royco minute soupe jetable made in china de la mode, que tout le travail énuméré ici parait titanesque… et puis les costumes 3 pièces, pitié…

    Mais bon puisqu’il faut arrêter de gindre… on va chercher…

    J’ai même plus d’argent, plus d’appareil photo, plus de peinture, plus rien… et j’ai pas le financier pierre berger dans mes ptits papiers… et puis les élections c’est pas pour demain…

    Tout ce qu’il me reste c’est une paire de rideau, je vais quand meme pas découper deux ponchos avec mes dents et faire de la guitar dans la rue avec l’élastique de mon slip…

    Non vraiment je sais pas où vous vous en êtes mais moi qui ai eu un très gros potentiel créatif ces 15 dernières années je me sens anéanti…

    Il me reste l’humour si on ne me parle pas du mariage pour tous pendant au moins 12 heures d’affilé…

  • monhugo , 29 mai 2013 @ 14 h 08 min

    Riester prêche pour sa paroisse, puisqu’il est lui-même inverti assumé. A quand le 1er “mariage” d’un élu UMP homo avec son chéri (je ne sais pas si l’équivalent au féminin existe) ? A quand un élu UMP “pouponnant” (avec enfant obtenu comment, au fait ?) ? On peut cependant imaginer que le PS brûlera la politesse de l’ami UMP sur ce coup-là : à quand le 1er “mariage”, Delanoë, par exemple ?

  • monhugo , 29 mai 2013 @ 14 h 20 min

    Le film de Rithy Panh ne pouvait pas avoir la Palme parce que déjà pas en sélection officielle principale ! Cannes, c’est aussi les sections parallèles, avec leurs propres sélections, et “L’Image manquante”, le documentaire en question, vient de remporter le “Prix Un certain Regard”, dans la section correspondante. Ce qui devrait lui assurer la sortie en salles, mais sans date prévue encore (voir AlloCiné).

  • monhugo , 29 mai 2013 @ 14 h 26 min

    Ne pas parler aujourd’hui de cette mascarade va être difficile ! Evénement “planétaire”, à suivre en direct sur le net avec l’AFP, à 17 heures, sous protection policière renforcée. Je crois que je vais regarder – cela risque d’être rigolo (j’attends le “vous pouvez embrasser la mariée”).

  • Banania , 29 mai 2013 @ 14 h 30 min

    A propos de la mode vestimentaire, j’ajouterais qu’il est un changement facile à mettre en oeuvre rapidement : que nos petits mecs arrêtent de suivre la mode du Marais en portant des pantalons moulants et des petites tennis, le tout en étant gaulés comme des alouettes. Faites du sport, et remettez une mode virile au goût du jour !

    A propos de la culture : quand on travaille dans ce milieu là, on se sent bien isolé en dehors des médias qui nous sont acquis. Le traitement du journaliste de France 3 qui a filmé le mur des cons en dit long. Pour parler de mon cas personnel, seuls 10% de l’école de journalisme par laquelle je suis passée (une des plus cotées) étaient de sensibilité de droite (tendance UMP), le reste se répartissant à peu près à égalité entre la gauche et l’extrême gauche. La totalité des élèves dits de droite ont abandonné le journalisme ou se sont réfugiés dans la presse spécialisée. Les autres travaillent à présent chez France 2, France 3, France Info, France Bleu, RFI, l’Equipe, des boîtes de prod… Pour rompre l’isolement et faire passer des idées, j’aimerais voir émerger un réseau concurrent du syndicat des journalistes, et moins limité que celui de Bayard presse. A ma connaissance, ça n’existe pas encore…

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