La Hollandie, pays fellinien

Décidément, notre bon président est fâché avec les mots ! Nous savions déjà qu’il est si fâché avec le mot “mariage” qu’il a décidé de ne pas l’utiliser à titre personnel puis de changer sa définition. Après les épisodes du Japon chinois et de l’Égypte tunisienne, nous venons d’assister à la naissance de la République de Macédonie lors d’un déplacement à Ljubljana, en Slovénie.

Tout cela serait risible si ce n’était pas le signe d’un totalitarisme latent, celui d’une idéologie immanente qui n’a plus rien à voir avec le réel. Monsieur Hollande, comme la petite équipe qui l’entoure, ont une petite vision du monde qu’ils cherche à imposer à un ancien grand pays en voie de rétractation totale. Cette vision est petite, car elle ne respecte pas la grandeur du Réel mais est petitement entretenue entre gens du même milieu, dans des petits salons parisiens. Ce réel nié, abreuvé de mensonges, nous plonge dans un monde totalement fellinien.

François Hollande semble en effet s’être déguisé en Federico Fellini depuis le début de son mandat, s’être habillé en permanence de la phrase du cinéaste : “je suis un grand menteur”. Fellini ne respectait jamais la réalité, mais filmait sa propre réalité. Mais alors que le cinéaste usait de la technique du studio numéro 5 de Cinecittà, notre président use de la République. Fellini aimait filmer en studio le chaos, le déclin, les cendres. Hollande souhaite le voir autour de lui.

“Le Réel est-il compatible avec la République ?”

Ce réel a été bel et bien balayé à plusieurs reprise dans notre pays cette dernière année : le mariage n’est plus l’union d’un homme et d’une femme, un enfant n’a plus besoin de l’altérité homme/femme pour se construire, l’année où le prix Nobel est décerné à deux chercheurs mettant en reliefs le potentiel énorme de la recherche sur les cellules souches, une loi est votée en catimini pour autoriser les recherches sur les embryons humains, etc.

Et pendant ce temps là, le Français attend la fin du film.

Sachant tout cela, ne nous méprenons pas : lorsque qu’un cinéaste donne la vie en studio à son imaginaire, c’est un artiste. Mais lorsqu’un gouvernant veut lui donner vie et l’imposer à son peuple : c’est un tyran.

Sachant que Frédérico Fellini aimait le chaos car c’était pour lui la condition sine qua non d’une renaissance, ne laissons pas celui qui veut être le cinéaste de nos vies aller jusqu’au bout du baroque fellinien : la rue a été ponctuellement aux amis du réel durant le printemps 2013, que le réel soit à l’honneur durant cette rentrée… et posons également la question : le Réel est-il compatible avec la République ?

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23 Comments

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  • 0 / 10
  • F. , 30 juillet 2013 @ 16 h 08 min

    Fellinienne ? D’accord. Mais on peut aussi dire Pasolinienne. Façon “Salò ou les 120 journées de Sodome”…

    (Et surtout pas façon “L’Évangile selon Saint Mathieu” !)

  • Thierry , 30 juillet 2013 @ 18 h 53 min

    J’aime beaucoup votre question finale ! Qui êtes-vous M. Soodts ?

  • monhugo , 30 juillet 2013 @ 18 h 57 min

    Petit exercice de style. Il faut dire que la filmographie de Fellini permettait une illustration amusante, en Hollandie. J’ai laissé de côté à dessein “La Strada”, qui me paraît revenir de droit à l’homme de l’inénarrable : “Notre route est droite, mais la pente est forte”, J.P Raffarin, encore dans toutes les mémoires. J’ai écarté aussi “Le Cheik (sic) blanc”, le premier long métrage de Fellini (1952), car l’Arabe en cause est un cheikh d’opérette, de roman-photo – un peu court pour mettre en parallèle avec l’invasion musulmane dont nous sommes victimes (et qui n’est que la suite des choses, sous les pouvoirs précédents)

  • trivi , 30 juillet 2013 @ 18 h 59 min

    Niais , incompétent et magouilleur : il a tout pour déplaire ce hollandouille

  • monhugo , 30 juillet 2013 @ 19 h 01 min

    4 sénateurs PS, et il s’agit donc d’une proposition de loi, puisque due à des parlementaires. Solution à la Ponce-Pilate, puisque, officiellement, FH attend l’avis du CCNE sur la question, et qu’il affirme qu’il le respectera. Ce n’est pas moi, c’est la majorité, les élus du peuple, qui vont dans ce sens – revoir les lois sur la bioéthique….

  • monhugo , 30 juillet 2013 @ 19 h 07 min

    L’héroïne fellinienne, ce n’était pas que l’opulente dame à la “Amarcord”. C’était aussi la menue Gelsomina, ou Cabiria, ou “Juliette des Esprits”, ou Ginger – sa “moitié dans la vie, Guilietta Masina.

  • soodts , 30 juillet 2013 @ 21 h 32 min

    Un ami du Réel et donc désirant le retour du Roi !

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