L’Occident doit en finir avec la repentance ! (I)

Le racisme existe, mais pas forcément là où on tente de le faire croire. Le racisme, la xénophobie, l’islamophobie sont les armes préférées des inquisiteurs qui pourchassent le coupable idéal, le mâle blanc porteur de tous les péchés du monde, des croisades à l’esclavage, de la colonisation à la discrimination. Cette vision culpabilisante à sens unique est efficace chez les chrétiens, toujours portés à battre leur coulpe. Elle est parvenue à faire passer dans l’opinion quantité de mensonges historiques et de revendications outrancières, dans le but de créer un rapport de forces médiatique en faveur des minorités conquérantes et d’affaiblir les défenses naturelles d’un peuple menacé dans son identité.

Plusieurs événements sont venus récemment ouvrir les yeux. Alors que les Européens étaient appelés à réparer des fautes vieilles d’un siècle et demi, et que la volonté politique avait fait cesser parfois au prix de la guerre, CNN révélait que l’esclavage existait actuellement en Libye. Des migrants venus d’Afrique subsaharienne pour trouver sur les côtes libyennes des passeurs capables de les amener en Europe sont vendus aux enchères à des fermiers près de Tripoli. Bien sûr l’assommoir médiatique des ONG s’est aussitôt mis à marteler que la responsabilité de cette situation incombait une fois encore à l’Occident et à l’Europe. Ce trafic d’êtres humains aurait trois causes qui viendraient du nord. La première est objective : le colonel Kadhafi, dictateur terroriste avait beau être peu sympathique, il faisait régner l’ordre à sa manière dans un pays tribal ; l’opération montée par les occidentaux pour le renverser sous prétexte de protéger la population contre sa répression a atteint son but, mais en ne parvenant pas à remplacer la dictature par une démocratie promise par l’illusion du Printemps arabe ; elle a abouti à un chaos politique avec au moins deux autorités rivales, l’une à Tripoli à l’Ouest, l’autre à Benghazi à l’Est, et de multiples zones hors de contrôle ; les exactions, les viols et les violences sont monnaie courante, en l’absence d’un véritable Etat. La seconde est déjà beaucoup plus discutable : les noirs venus du Sud s’entasseraient en Libye parce que l’Europe ralentirait désormais le flux migratoire dans sa direction ; il est tout-à-fait légitime qu’un Etat décide de l’accueil d’étrangers sur son territoire en fonction de ses besoins, des souhaits de sa population, et du droit international ; les migrants économiques ne peuvent prétendre au titre de réfugiés. Enfin, les ONG accusent les gouvernements européens de duplicité voire de complicité, dans la mesure où ils seraient parfaitement informés de la réalité, mais préféreraient négocier avec des pouvoirs locaux corrompus afin de se débarrasser d’un problème électoralement dangereux, comme les élections en Allemagne viennent de le souligner. Que les gouvernements des grandes démocraties, avant tout préoccupés de garder le pouvoir soient d’une lâcheté et d’une incurie sans borne est une triste évidence. On fait la guerre pour s’offrir une vitrine médiatique sur la suggestion d’un manipulateur d’opinion. Cela doit durer peu de temps, être perçu comme une opération humanitaire, ne causer aucune perte militaire dans nos rangs, et le moins possible de morts civils. Ensuite, on plie bagage, et on rentre chez soi, d’autant plus facilement qu’on n’a utilisé que l’aviation.

On peut accuser les gouvernements occidentaux soit d’être intervenus, soit de ne pas avoir été jusqu’au bout de leur stratégie, en rétablissant l’ordre et la paix dans le pays visé par leur attaque. Mais on doit aussi prendre conscience de la réalité. L’échec des interventions militaires de l’Occident hors d’Europe a d’autres raisons qui justement tiennent aux moeurs, aux traditions, à la mentalité qui règnent sur place, et non aux maladresses occidentales. L’idée que le racisme soit plus enraciné au Sud qu’au Nord de la Méditerranée étonne certains. Un commentateur s’en étranglait : comment ? Ce sont des Africains qui « vendent » des Africains ? Le préjugé, selon lequel seuls les abominables blancs peuvent se livrer à ces méfaits, est tellement ancré qu’on avait perdu la mémoire, qu’on était resté aveugle sur le présent. L’esclavage au Nord et à l’Est de l’Afrique a existé avant le trafic transatlantique occidental, et il a perduré après sa disparition, depuis le Moyen-Age jusqu’au coeur du XXe siècle. Il a, comme lui, bénéficié de la complicité d’acteurs locaux, âpres au gain ou vainqueurs de guerres indigènes. Lorsque Charles X lance la flotte et l’armée françaises contre Alger, c’est pour mettre fin à un nid de pirates esclavagistes, qui depuis des siècles s’emparent d’otages européens pris en mer, ou sur les côtes, rachetés grâce à l’entremise d’ordres religieux catholiques spécialisés, ou réduits en esclavage. Zanzibar, cet archipel en bordure de l’Afrique orientale et qui appartient maintenant à la Tanzanie, était une dépendance du Sultanat d’Oman et vivait essentiellement des trafics de la Mer Rouge et de l’Océan Indien, notamment celui des esclaves. Entre 1830 et 1873, 700 000 esclaves noirs y furent vendus. Tombouctou, sur la route des caravanes transsahariennes jouait un rôle analogue. Les références à l’esclavage abondent dans le coran ou les hadiths. Il n’est proscrit par l’islam qu’à l’égard des musulmans. Il n’y a rien d’étonnant à ce que les résistances à ces pratiques soient plus faibles que dans l’espace chrétien.

De même, le racisme, la ségrégation, la discrimination sont présentes en Afrique. L’écrivain Kamel Daoud dans un article saisissant pointait leur développement en Algérie. La distance qui a toujours existé de la part des arabes ou des berbères envers les noirs est devenue chez beaucoup un rejet violent. Les « blancs » d’Afrique du Nord se disent les cibles du racisme, comme « bronzés » en Europe, mais peuvent eux-mêmes être racistes vis-à-vis des noirs à domicile ! Le discours hypocrite accuse le colonialisme dont les uns et les autres seraient les victimes éternelles et a tendance à réserver l’exclusion aux non-musulmans. Très rapidement, la surface se craquelle : certes les noirs peuvent être musulmans, mais ils sont hérétiques…. La prise de conscience de cette réalité doit entraîner deux conséquences : d’une part délivrer l’Occident d’une repentance pathologique, autodestructrice ; d’autre part, nous rendre plus circonspects sur notre capacité d’imposer aux autres nos modes de vie et nos valeurs. Mais sur plusieurs points, ils sont indiscutablement dignes d’être défendus et promus. La disparition de l’esclavage et du racisme en fait évidemment partie. ( à suivre)

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  • Boutté , 30 novembre 2017 @ 9 h 39 min

    Les Blancs n’ont jamais eu de mal pour acheter du “bois d’ébène”chez les Noirs de la côte, tant à l’est qu’à l’ouest de l’Afrique, tant le marché y était habituel et dure toujours avec le monde arabe .

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