Les anarcho-monarchistes sortent du bois et se mobilisent contre le « crime anti-peuple du 6 mai 2012 »

Le Lys Noir, un “samizdat des cellules solidaires anarchos royalistes” (en une ce mois : “Les tradis passent au “Kato Blok”) ne finit pas d’interpeller. Nouvelles de France a rencontré son rédacteur en chef, qui souhaite pour le moment garder l’anonymat. Entretien :

Le tirage de votre numéro de décembre est impressionnant : 37 000 exemplaires. D’où vous viennent ces moyens ? Comment un gratuit peut-il atteindre l’équilibre financier avec si peu de publicité et un tel tirage ?

Notre premier tirage est impressionnant, notre second l’est un peu moins (29 000 ex., ndlr), le troisième se stabilisera autour de 10 000 ex. Nos moyens nous viennent de notre organisation militante dont c’est la seule dépense. Un tirage comme celui-ci, pour peu que l’on ne s’adresse pas à une imprimerie française alourdie par le corporatisme cégétiste, ne coûte que 1 800 euros… Dans ces conditions, pourquoi serions-nous mesquins au point de faire payer ce journal ou même d’en faire un support publicitaire ? Pouahhh !!! Au contraire, la formule du samizdat nous va très bien. Celui-ci illustre déjà notre dissidence radicale.

Pourriez-vous résumer et expliquer le penchant idéologique du Lys noir ? Posture ou réalité ? Qu’est-ce qu’être révolutionnaire au XXIe siècle ? La révolution n’est-elle pas par essence opposée au royalisme ? Un anarcho-royaliste reste-t-il anarchiste une fois le roi de retour ou l’est-il seulement en République ?

Notre doctrine, une sorte de royalisme libertaire préconisant l’instauration de “cantons-républiques” quasi souverains, à démocratie directe, et peuplés d’environ 35 000 habitants (soit une moyenne située entre Saint Marin et Andorre), n’est pas une addition entre l’anarchisme et le royalisme. C’est une doctrine en soi qui s’appelle ainsi par pure volonté d’être immédiatement illustrée et comprise, tout en provoquant l’intérêt des contradictions apparentes… En vérité, l’anarcho-royalisme est une vieille intuition qui date du cercle Proudhon et d’Henri Lagrange avant 1914.

Notre système pourrait également se résumer au principe d’une anarchie couronnée imaginé quelques fois par Maurras lui-même.

Il n’y a pas de révolution par essence comme ceci ou de révolution par essence comme ça.. Toute révolution est simplement un peu le contraire de ce qu’il y avait avant… Aujourd’hui, c’est la République qui est conservatrice, irréformable, déprimée, corrompue, tyrannique et à bout de souffle. Chacun son tour ! Nous allons donc fatalement l’abattre réellement, c’est à dire que nous allons inmanquablement renverser la république dans la vraie vie. N’est-ce pas d’abord “rigolo” ?

Au centre de votre journal, un cahier détachable met en avant le Mouvement du 6 mai qui “méprise le FN” mais “souhaite sa victoire”. Ce mouvement est-il lié à votre journal ? Au FN ? Pouvez-nous expliquer son but ?

Le M6M initié par le Lys Noir prend exemple sur la chine de Mao, la Jamahyria ou l’Iran des Pasdarans (gardiens de la Révolution) d’un point de vue uniquement organisationnel et encore ne parlons-nous ici que de la place du révolutionnaire après la Révolution. Sur le plan doctrinal, le Lys Noir a des maîtres clairement identifiés et revendiqués : Georges Bernanos et Philippe Muray. Notamment parce que le combat du Lys Noir n’est ni ethnique, ni national, ni social : il est anthropologique. En effet, le Lys Noir ne combat que les mutants, ou plus exactement les phénomènes mutateurs comme sont les robots, les jeux vidéos, le capitalisme, les films américains, 3615 Ulla, les jeux en ligne, les racailles, les Clips de M6, le rap des enculés, les bombardements de populations civiles par CNN et Al Jezeera, la presse people fabriquant des Lady Gaga ou des Zahia à la pelle, le poker nocturne avec des faux cadors à lunettes noires, les quotas raciaux à la télé, le football professionnel, l’immigration, l’idéologie pédérastique, la publicité sous toutes ses formes, les réseaux sociaux sur Internet, l’agriculture chimique, les livres d’Alain Minc, la grande distribution, les pistes de roller en centre-ville, les panneaux de basket en banlieue pourrie, la télévision, la propagation inquiétante du couscous, les radios qui ne sont pas comme FIP ou France Musique, les téléphones portables, les tablettes, les fast food et kébabs, toutes les fêtes d’homo festivus, la gay pride, les marches blanches païennes, l’OTAN, l’Union européenne, l’idéologie de la croissance, les petites salopes qui ne quittent jamais leur téléphone, les petits blancs qui se prennent des gifles sans rien dire, les lesbiennes qui veulent absolument devenir des gros cons comme tout le monde, les artistes contemporains subventionnés, les politiciens qui feraient mieux maintenant de se cacher, les militants de la vigilance, les délocalisations, les Chinois qui achèteront un jour le Sacré Coeur, Anne Sinclair, les sérial killers qui écrivent leurs mémoires, la télé réalité, toutes les “news” les plus anodines venant des États-Unis ou du Vanuatu, le principe de précaution, le développement durable à la crème, les journalistes boursiers qui ne citent jamais Emmanuel Todd, l’Obersturmführer Eva Joly, et encore la télévision et ses innombrables tornades abjectes, les salles de Fitness, les ateliers de piercing, les boites de nuit de campagne comme de ville, la tentative sournoise d’implanter le football américain dans le Limousin, le dopage qui démonétise le tour de France, les speed dating, toutes les Z.A.C., l’habitat collectif en barres, les parkings souterrains et aériens, les rocades incompréhensibles, les prisons à la mode du Brésil, les radars de bord de route et ceux installés sur les feux rouges, la vidéo-surveillance, le camping-carisme , les écrans plats, les villages de marque en forme de temple de la consommation, les balançoires d’extérieur en plastique jaune et vert, les piscines hors-sol inventées pour que le prolo se croit tous les jours en Floride, le tuning pratiqué par les apprentis pâtissiers, l’UMP, le droit d’enfanter accordé aux octogénaires, le Botox, les prothèses mammaires mais surtout les cérébrales, les vacances à l’étranger, la critique idiote mais très répandue de la vie quotidienne en RDA, les parcs d’attractions, tous les sports de glisse à la con, le préservatif qui est un autre sport de glisse, les immigrés qui s’arrangent pour être sympathiques, l’ingestion halal involontaire, l’antisémitisme de banlieue, les Rolex et les Ray-Ban, les patrouilles ethniques rappelant la Seconde guerre mondiale, les terrains de camping autorisant autre chose que la tente canadienne Trigano, les spectacles de roadster l’été sur les plages, Holliday on Ice, les majorettes et pom-pom girls, les disques de M’Pokora et ceux de ce petit enculé de Justin  Bieber, les ventes immobilières à des britanniques, les ventes d’hôtels particuliers parisiens à des gros porcs d’émirs, la disparition progressive de tous les journaux militants trotskystes, l’exploitation honteuse des joueurs de rugby samoans, le folklore républicain, les mariages princiers en Europe du Nord, l’alcoolisme des nouveaux fachos, le tribunal pénal international, les départements d’outre-mer, la mendicité incommodante, les banques, les multinationales françaises passées à l’ennemi, les pétasses, les vendeurs de téléphonie mobile… bref tout ce que la modernité complote contre l’HOMME et ses saines autarcies. En somme, notre ligne de front est très large et, en plus, nous sommes seuls à la tenir doctrinalement à travers le retour de l’Interdit que nous appelons, non pas au nom de la morale disparue, mais sous les exigences de la décroissance et de l’autosuffisance, seuls moyens à nos yeux de fonder encore un interdit, et donc un “salut” collectif. Le prochain numéro (février) du Lys Noir est spécialement consacré à notre vision de l’autarcie et de la décroissance. Le numéro de mars sera consacré à notre campagne anti-moderne déjà amorcée dans l’article “Que faut-il faire des petites salopes ?” bientôt mis en ligne. Le numéro d’avril traitera probablement du M6M proprement dit, et celui de mai de “la lutte contre Grande Maman” (et ses radars…).

Le M6M a pour référence la Chine de Mao ou la Jamahiriya de Kadhafi mais souhaite “[offrir] à un prince de France (…) d’incarner un idéal”… On est un peu perdu, là…

Si vous êtes perdu par cette contradiction qui n’en est pas une, entre doctrine et méthode, c’est que, justement vous n’avez pas la qualité première du révolutionnaire qui est le réalisme et le “savoir copier”, y compris (et surtout..) chez l’adversaire. Dans notre numéro du 21 janvier vous pouvez ainsi découvrir notre guide militant largement inspiré des méthodes organisationnelles trotskystes que nous admirons pour ce qu’elles sont et non pour ce qu’elles offrent aux trotskystes qui les appliquent… Reportez-vous également à une remarquable analyse du Lys Noir par le site ( stricto-anarchiste) Feu de Prairie que nous avons reproduit dans le dernier Lys Noir. Feu de Paille est perspicace.

Vous prévoyez, au soir d’un second tour où Marine Le Pen l’emporterait (dans l’hypothèse où ce second tour pourrait avoir lieu), une “insurrection libérale” et, dans la foulée de l’émeute, “la proclamation de l’état d’urgence par l’article 16, l’annulation de l’élection et la dissolution du FN”. Vous prévoyez dans ce contexte “une action non armée mais résolue en direction des centres de pouvoir de l’Etat afin de ne pas laisser le régime se remettre de son ‘KO’. Vous y croyez vraiment ? Ne pas laisser le régime républicain se remettre de son ‘KO’ sans violences, sans morts, est-ce que c’est vraiment possible ? Seriez-vous des Bisounours ? Vous n’avez pas peur d’être dissout avant le 6 mai ?

Le M6M ne peut pas encore être dissout car il n’existera qu’un quart d’heure, le 6 mai 2012, à 20h00 sur la place de la Concorde. Le Lys Noir non plus ne peut être dissout, tant cela serait ridicule et vain puisque, avant même sa première parution, notre journal était déjà illégal, clandestin et interdit, et qu’il se comportait comme tel. En revanche, la volonté de l’Etat Fouquet’s de ne pas céder le pouvoir à Marine Le Pen dans le cas d’une victoire de la fille Le Pen contre François Hollande ( par exemple…) est effectivement notre thèse et c’est pourquoi, devant ce crime anti-peuple qui se prépare, nous préconisons la dissolution… de la République. Oui, la proclamation de l’état d’urgence par l’article 16, l’annulation de l’élection présidentielle de 2012 et la dissolution du FN sont des hypothèses “évidentes” que le Lys Noir, tout comme un roman publié récemment par Netchaev (disponible dans les librairies parisiennes Facta ou Duquesne Diffusion), est le seul à prévoir et à évoquer.

Comme n’importe quel champion invincible, un régime peut encaisser un KO surprise et il n’est alors pas besoin de morts pour le renverser. En Europe, les exemples récents de la RDA et de la Tchécoslovaquie plaident pour cette vérité.

Nous ne sommes pas des bisounours, nous sommes des mohicans. Mais, heureusement, cela ne se voit pas beaucoup, surtout quand nous renonçons à porter nos plumes et que nous sortons habillés, avec une cagoule et un plan de Paris dans notre poche…

Entouré des Cellules de Feu et de jolies tupamaros, le Lys Noir marche alors sur un sentier lumineux…

Merci pour ces réponses…

Nous sommes allés voir votre site. Evidemment. Le titre de votre journal web (genre le défunt Vu de France), la présence discrète, une fois, du nom de Maurras, des trucs gentils vers les pro-vie… Tout cela nous fait penser que nous sommes en présence d’un énième “tortillage du cul” pratiqué par des désillusionnés d’Action française tentant de lever le doigt depuis le fond de la salle pour exprimer une idée novatrice en direction de la droite française qui n’entend plus rien, en tout cas plus les petites musiques politiques et doctrinales. Pardonnez notre rudesse, mais nous ne sommes pas si méchants que cela, au fond…

C’est votre conclusion ?

Vous avez donc bien compris, nous l’espérons, que le Lys Noir, dans le train fou roulant à toutes bielles vers le néant, ne cherche plus à élire le président du wagon restaurant mais qu’il a aiguisé une fourchette de merde, ouvert un tableau électrique au milieu de la cohue, et qu’il tente fébrilement (bien qu’il ne connaisse rien en électricité, ni en locomotive) de provoquer un court circuit de hasard afin que le train s’arrête en rase campagne, même si c’est triste, même s’il fait froid dehors, même si des femmes vont pleurer de panique, même s’il y aura certainement du brouillard accroché aux haies… Vous voyez le genre ?

Nous vous laissons parfaitement le droit de dire des choses méprisantes sur notre calcul. C’est le jeu de la modernité. Mais une chose est sûre : dans un monde politique débordant de virtualité, le “gros tirage” du Lys Noir et sa gratuité montrent que voici enfin un objet réel, au service d’une organisation et d’un projet eux aussi réels; comme le démontrera la centaine de candidats aux législatives du Mouvement Anti Radar, qui est une autre initiative de notre organisation. Le réel, c’est bien, cela change, vous ne trouvez pas ?

Comment peut-on vous rejoindre/vous aider ?

C’est malheureusement difficile car le Lys Noir n’existe pas. Seulement, il peut parfois vous choisir pour une corvée ou une autre. Celui qui cherche vraiment à nous joindre sera toujours assez malin pour y parvenir, notamment par un courriel sur une boite surveillée, un coup de fil courageux sur une ligne déjà écoutée. Celui-là proposera un rendez-vous discret auquel se rendra un de nos 8 chefs de zone. Autrement, il y a le hasard de la vie et la connaissance du milieu royco. Ainsi, chaque vendredi soir par exemple, à la réunion-beuverie de Dextra, il y a des gens qui nous connaissent et savent parfaitement qui nous sommes…

> le site officiel du Lys Noir.

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31 Comments

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  • 0 / 10
  • la casta , 23 décembre 2013 @ 4 h 19 min

    Bonjour,

    C’est en lisant le journal “la Décroissance” – qui, disons-le tout de suite, n’aime pas le Lys Noir – que j’ai pris connaissance de votre mouvement. Mon vieil ordi étant ce qu’il est, impossible de faire connaissance avec cet chose étrange qu’est le Le Lys Noir – belle métaphore en un sens, historiquement et symboliquement. Dans cet Occident qui ne sera bientôt plus qu’un accident, comme l’avait prédit un très grand historien et l’un des pères de la décroissance, qui est celui de la “Modernité” autoproclamée en voie d’effondrement, j’aimerais bien pouvoir dialoguer avec une ou des personnes de cette mouvance, dont on sens qu’elles sont, pour le moins, fâchées. Est-il possible de recevoir vos lettres ou courriers par voie postale – la technique informatique, elle-même fruit prométhéen du dieu “Progrès” qui nous mange tout vif, n’étant pas mon fort. Je dois dire que je reste très intriguée par vos idées, qui, en bien des points – mais non tous – rejoignent celles nécessaires à un virage RADICAL face à la “Raubwirtschaft (l’économie du néant de Fairfield Osborn”) prônée par la Gauche droitiste et la Droite gauchiste (et hélas les avatars d’EELV,).

    Dans l’attente de vous lire prochainement – si possible en version papier,
    Anne Bürgi
    Géographe, écologue
    Genève

  • Franchouillard , 13 janvier 2014 @ 18 h 58 min

    Merci M Merchet de nous faire découvrir “le Lys noir”.
    Merci au procureur Haziza de me faire rigoler au dessus de son nid de fachos, lui le roi des co.s co.s.

    Boinet, ah Boinet. Bravo bonne référence. (patronyme évoqué dans un commentaire)
    Bon maintenant votre combat contre le camping carisme ou camping charisme, c’est selon, ça va pas le fer à cheval avec Louis place Bellecourt ou au Peyrou ou Henri au bour du pont Neuf.
    En plus on peut pas se garer avec mon Hymer sur le Peyrou de Montpell’s.
    Bon plus sérieux? z’ètes vraiment sérieux ?

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