Autodéfense à Calais : Réponse à France 3 Nord – Pas-de-Calais

Mardi 27 janvier et mercredi 28 janvier dans sa version remaniée, l’antenne régionale du Nord et du Pas-de-Calais de France 3 publiait un article à charge contre Gaël et David Rougemont, les deux Calaisiens agressés à leur domicile en marge de la manifestation interdite du samedi 23 janvier organisée par l’extrême-gauche en soutien des clandestins.

Cet article débute par « Le jeune homme, pris à parti chez lui avec son père par des migrants et leurs soutiens, est proche de l’extrême-droite radicale. » Objectif clairement affiché : diaboliser Gaël et David de façon à minimiser l’attaque de leur domicile. En quoi l’adhésion, réelle ou supposée, de ces deux individus à « l’extrême-droite radicale » est de nature à minimiser une agression d’une foule contre deux personnes et l’irruption dans leur jardin ? Cet angle d’attaque est déjà extrêmement douteux car il légitime une agression ce qui est tendancieux sur le plan légal. Que ce serait-il passé si à la suite d’un viol, France 3 avait minimisé l’affaire en mentionnant que la victime était « légèrement vêtue et adepte des jambes nues», cela aurait-il pour autant légitimité le viol ? Non, car rien ne doit justifier une agression et que ce type de méthode pourrait se rapprocher d’une forme de complicité avec les auteurs de l’agression.

Ensuite l’article mentionne, Voix du Nord à l’appui, que l’arme brandie n’était pas factice. Mais La VDN précise également que l’arme n’est pas déclarée. Or un fusil de chasse n’a pas besoin de déclaration et son usage est restreint par la simple obtention d’un permis de chasse. Le sujet des armes est assez « anxiogène » dans l’opinion publique qui par ailleurs est souvent mal informée sur ce sujet. Dans le contexte actuel, l’article cherche à jouer sur les peurs et certains lecteurs n’hésiteront pas à établir un amalgame douteux avec les terroristes qui utilisent des armes de guerre, forcément non déclarées, mais de catégorie différente. Ce procédé est renforcé par l’étalage qui suit dans l’article.

Celui-ci mentionne tout d’abord la proximité des deux Calaisiens avec les collectifs « Les Calaisiens en Colère » et « Sauvons Calais », nous y reviendront à la suite. Pour appuyer son propos, l’auteur de l’article mobilise le « journaliste » Gaspard Glanz qui est d’après un site breton de réinformation, Breizh Info, un « journaliste et caméraman pour Rue 89, France Television, Vice, et fondateur du site Taranis News. ». L’auteur de l’article de France 3 mentionne effectivement le site Taranis News mais en aucun cas la proximité de Gaspard Glanz avec son propre média. Pourquoi ? De plus, l’auteur ne mentionne pas véritablement quelle est la philosophie politique de Gaspard Glanz. Sur sa page Facebook, celui-ci avait appelé à la mort du chanteur des Eagles of Death Metal, le groupe qui jouait le soir de la tuerie au Bataclan : « Vous vous rappellez de la petite chialeuse dans le doc de Vice ?! Franchement à la lecture de cet article, moi j’aurai pas chialé si il avait remplacé une autre victime… » Très classe… Cet individu est décrit comme « proche de l’extrême-gauche rennaise et alsacienne » par le média breton de réinformation. Il s’agit donc d’un témoignage dont la neutralité peut être contestée ou au minimum questionnée. Car il ne semble pas faire de doute que la présence de Gaspard Glanz dans une manifestation d’extrême-gauche pourtant interdite avait des motivations au moins autant politiques que journalistes. Il est très habile de se faire passer pour un journaliste pour participer à une manifestation de son propre bord politique… On peut même se demander quel rôle a tenu Gaspard Glanz dans l’agression des deux riverains, lui qui était en première ligne, camera au poing.

En effet, la déontologie de Gaspard Glanz est plutôt douteuse et va par exemple jusqu’à parler d’une « attaque de migrants » à Rennes par des « nazis », information très largement contestée par Breizh Info encore une fois. Gaspard Glanz volera aussi au secours d’un rappeur strasbourgeois, Abdelos, qui pose entouré de fusils dans un clip (photo). Visiblement la présence de ces nombreux fusils n’était pas de nature à troubler Glanz, ni ses relais au sein de la rédaction de France 3, alors qu’un fusil brandit par des personnes agressées par une foule retourne l’estomac de toutes les rédactions régionales depuis plusieurs jours, … Journaliste politique, Glanz s’en prenait par exemple aux nationalistes bretons de BreizAtao dans un article sur ViceNews : Vice News est entre autres la propriété d’un milliardaire australien nommé Rupert Murdoch. Malgré son engagement à l’extrême-gauche, Glanz se sent plus de proximité avec un milliardaire qu’avec des prolétaires. Dont acte.

Le témoignage de Glanz peut donc être très largement sujet à caution et rien ne viendra corroborer ses allégations. Ce sera sa parole contre celle des victimes. De fait pour quelle raison l’article de France 3 mentionne que les Calaisiens auraient fait « des doigts d’honneur » et auraient insulté les clandestins de « bougnoules » puisque ces faits sont impossibles à démontrer ? Ils ont simplement pour objectif de renforcer le caractère à charge de l’article contre Gaël et David et de les diaboliser. Là aussi, ce procédé est limite en terme de droit puisqu’il pourrait tout à fait se rapprocher d’une forme de diffamation. On en serait à se demander si ce n’est pas Glanz lui-même qui a écrit l’article, ce qui expliquerait qu’il ne soit pas signé. En effet il serait immédiatement suspect pour le lecteur de se citer soi-même et son site personnel dans un article tout en prétendant relater une source extérieure…

Poursuivons. La partie intitulée « extrême-droite radicale » est une succession de mots clefs et d’allégations ayant pour simple objectif de poursuivre la diabolisation des victimes, et donc de minimiser l’acte des agresseurs. D’une part ce terme « d’extrême-droite radicale » est lourd et on ne voit pas bien ce qu’il désigne, l’extrême-droite étant un fourre-tout et radical étant un terme souvent dévoyé de son sens (être à la racine de…) pour être employé comme synonyme d’extrémiste. L’extrême-droite extrémiste cela paraît donc un peu bancal comme dénomination… Par ailleurs ce sont ceux qui crées la catégorie « extrême-droite » qui classent les organisations et individus dedans, ce qui est bien pratique… Mais aucune de ces organisations ne s’est jamais qualifiée elle-même d’extrême-droite et certaines se considèrent même ni de droite, ni de gauche comme le M.A.S. ou le FN. L’auteur anonyme convoque par ailleurs le site « La Horde », bien connu pour être une officine de délation antifasciste proche qui coopère avec une autre officine, REFLEXes proche d’Abel Mestre, journaliste du Monde prétendument spécialiste de « l’extrême-droite ». Le procureur rappelle par ailleurs que le délit d’opinion n’existe pas en France tant qu’il n’est pas négationniste. Rappelons également que le délit de blasphème n’existe pas non plus c’est ce qui permet à Charlie Hebdo d’exister et de publier des dessins « osés ». Seuls sont condamnés les actes violents et les propos négationnistes. Gaël et David ne semblent impliqué ni dans l’un, ni dans l’autre, et ils pourront plaider la légitime défense dans l’affaire qui les concerne de ce 23 janvier. C’est encore au mépris du droit et de la présomption d’innocence que l’auteur écrit, étalant tout et n’importe quoi.

Usant de mots clefs toxiques comme « NSDAP » , « Adolf Hitler », « SS », « croix gammée » l’auteur se permet d’étaler des proximités amicales, ce qui est encore une fois douteux méthodologiquement, et un prétendu passé politique de Gaël. Mais tout cela n’est pas sérieux. D’une part nous savons tous très bien que des opinions assez « radicales » pour reprendre le terme de l’article se développent dans les milieux populaires et en particulier à Calais. Mais il ne faudrait pas confondre les causes (l’immigration massive incontrôlée, l’inaction de l’Etat, etc..) et les conséquences (la recherche par la population de la sécurité et du rétablissement de l’ordre public, de l’Etat droit et la fin de l’immigration de masse) conduisant dès lors à des manifestations quelque peu excessives mais en aucun cas incompréhensibles. Aujourd’hui rien ne permet véritablement d’attester la proximité de Gaël avec des milieux qualifiés de « néo-nazi ». Cela dit, cela n’arrête pas l’auteur qui convoque à l’appui de sa démonstration… un imprim’ écran… L’auteur ne prend même pas la précaution d’effacer le nom du compte de Gaël sur celui-ci, permettant donc à n’importe qui d’entrer en contact avec lui, ce qui pourrait inciter certains à le menacer par ce biais. C’est totalement irresponsable et Gaël pourrait une nouvelle fois se rapprocher de son avocat à ce sujet. (Diffamation publique : art. 29 et 23 loi du 29 juillet 1881 – Mise en danger de la vie d’autrui : articles 223-1 et 223-2 du code pénal). Sur cet imprim’ écran nous voyons que Gaël aime des pages en lien avec la politique, mais si cela peut donner des informations sur ces intérêts, cela n’indique pas son appartenance. Nous sommes nombreux à suivre des pages d’information de sensibilités différentes sans que cela ne soit révélateur de notre engagement. Et est-ce que les pages de mannequins en lingerie seraient une preuve « accablante » ne « machisme », de « sexisme » ou de tendance à la « perversité » ? On se le demande vu le confusionnisme régnant dans l’esprit du rédacteur.

Mais comme le lecteur du site France 3 ne sait pas de quoi il en retourne, alors l’auteur va lui vous « expliquer ». Et celui-ci emploi des mots dont il ne doit même pas maîtriser le sens. Ainsi le Mouvement d’Action Sociale est qualifié de « néo-fasciste ». Ce terme est régulièrement employé à son sujet et il est plutôt cocasse car le mouvement se déclare par exemple favorable à l’autogestion et a une certaine proximité avec les analyses du Comité Invisible. Le M.A.S. est en première ligne pour dénoncer l’Etat d’urgence, la réduction des libertés personnelles et des libertés publiques. Rappelons que Mussolini qualifie le fascisme comme suit : « Tout pour l’État, rien en dehors de l’État, rien contre l’État ». Il ne s’agit donc pas d’un mouvement « néo-fasciste » car il ne s’agit pas d’un mouvement étatiste mais localiste. Il est souvent avancé sa proximité avec les italiens de Casapound. Mais ce dernier est un mouvement d’avant-garde dont les initiatives locales sont perçues comme un exemple d’autogestion et qui tranche singulièrement dans le paysage politique italien avec le « néo-fascisme » traditionnel, assez réactionnaire. Par ailleurs en France pour parler de néo-fascisme il faudrait également qualifier ce qu’est le fascisme, or sur ce point les historiens se querellent pour établir si oui ou non il a existé un fascisme français (cf. la controverse entre Zeev Sternhell et Jean-François Sirinelli). Bien sur le M.A.S. ne s’est jamais interdit de piocher des inspirations dans le « premier fascisme » celui du « Programme des faisceaux italiens de combat » de 1919 qui est plus social que le programme actuel du Front de gauche… Ensuite l’auteur relate que le M.A.S. a participé à une table-ronde « avec les néo-nazis d’Aube Dorée ». Là aussi, il s’agit d’un topos journalistique. Aube Dorée possède des élus à la fois au Parlement grec et au Parlement européen. Malgré une dureté de ton, aucun élément n’a conduit les autorités européennes à interdire la représentation d’Aube Dorée pour néo-nazisme et les problèmes judiciaires du parti en Grèce ressemblent plutôt à une persécution politique indigne d’un Etat de droit. Ici aussi il faudrait s’interroger sur ce qu’est le « néo-nazisme », terme banalisé pour une version 2.0 d’une idéologie qui n’est pas, elle, banalisable car totalement unique dans l’histoire et qui est le produit d’un contexte suffisamment analysé par un grand nombre d’historiens et philosophes (Arentd, Nolte, Kershaw, Mosse, etc…) pour ne pas être exhumée à la moindre occasion. Surtout l’auteur use encore de la grosse ficelle des « rapprochements », comme si la présence de deux mouvements concomitamment à un événement signifiait une parfaite symbiose idéologique. Les liens interpersonnels ou la proximité sur certains points (refus de l’immigration, de la technocratie bruxelloise par exemple) ne suffisent pas pour amalgamer des mouvements entre-eux. Il s’agit plutôt de convergences sur ces sujets que d’une internationale idéologique qui fait fantasmer les antifascistes…

Mais l’objectif, nous le comprenons rapidement est de nuire une nouvelle fois au mouvement citoyen Les Calaisiens en Colères. Ceux-ci n’ont jamais eu à se plaindre de la présence du M.A.S., tout simplement car le M.A.S. est un mouvement social qui vient en aide aux riverains et aux patriotes sur Calais et en aucun cas un mouvement violent. Les actions du M.A.S. sur Calais se limitent à de l’aide aux familles en difficultés, à de l’aide aux sans-abris, à de la réinformation ou encore au soutien moral et matériel des riverains victimes d’intrusions de la part des clandestins et « no border ». Pas une seule dégradation n’est à imputer au M.A.S. sur Calais, pas même un papier jeté à côté d’une poubelle… Et c’est précisément ce qui conduit de nombreux Calaisiens « apolitiques » à accepter la présence des militants du M.A.S. Les renseignements intérieurs savent d’ailleurs très bien à quoi s’en tenir étant donné l’étroite surveillance des mobilisations des Calaisiens en Colère. C’est dans le cadre de ce soutien aux victimes que le M.A.S. est entré en contact avec Gaël et David et c’est ce qui a conduit Gaël à cliquer « j’aime » sur la page car généralement chez les gens normaux on est reconnaissants des soutiens qu’on reçoit. Voila une nouvelle baudruche dégonflée, la prétendue proximité avec des néo-fascistes n’étant qu’une forme de reconnaissance envers un mouvement d’entraide sociale localiste et patriote totalement non-violent.

Évidemment la tournure politique de l’article ne pouvait pas se terminer sans citer le Front National, qui est pourtant bien discret dans cette affaire, et même… Nicolas Sarkozy. Ou comment les fantasmes de l’extrême-gauche d’une union de la droite et de l’extrême-droite appuyée par des groupes « violents » et « factieux » ressortent dans cet article en tout point caricatural. Cette énième partie ne fait que disqualifier définitivement l’article. Rappelons que ce piètre travail est réalisé avec vos impôts.

Jean T.

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21 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • HuGo , 30 janvier 2016 @ 17 h 14 min

    Ce Gaspard Glanz et ses petits copains de la désinformation sont écœurants et abjects.

  • queniartpascal , 30 janvier 2016 @ 17 h 22 min

    toutes les chaines de fransrael sont pareilles le mensonge comme infos

  • Marino , 30 janvier 2016 @ 18 h 12 min

    * Gilbert Collard défendra le Calaisien qui avait pointé une arme sur des migrants

    “L’avocat et député proche du FN a accepté de défendre les deux hommes gratuitement”

    – Merci au journal Nord Littoral qui titre: «Gilbert Collard défendra les deux fachos calaisiens.»

    – Le 1er ministre a félicité ce journal: tout est dit …” on rêve” ?

    ” un Calaisien et son fils, qui avaient pointé un fusil vers des migrants”

    C’est un geste d’autodéfense pour les faire reculer : merci de préciser que l’arme était sans munition mais pour laquelle il ne détenait aucun permis, comme l’a indiqué mercredi à metronews le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, précisant qu’aucune poursuite n’avait été engagée pour l’heure.

  • jpr , 30 janvier 2016 @ 19 h 23 min

    France 3, c’est le “Je suis partout” contemporain, au service des collaborateurs Valls, Hollande, Juppé, Belkacem, Sarkozy et tutti quanti.

  • CHRIS , 30 janvier 2016 @ 20 h 30 min

    très bon article . très bon argumentaire exposé avec justesse.

  • V_Parlier , 30 janvier 2016 @ 22 h 01 min

    L’extrême gauche française est vraiment parmi les pires. Même l’URSS des années post 70, à côté de ces gauchiasses cassos, c’était un pays de conservateurs pacifiques !

  • V_Parlier , 30 janvier 2016 @ 22 h 04 min

    La différence, c’est que “je suis partout” n’avait pas l’hypocrisie de se faire passer pour humaniste, pacifiste et objectif…

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