L’hypothèse Macron : un deuxième quinquennat de Hollande, en pire

Même si dans les médias, les petits papiers acides s’empilent sur Fillon, toute l’actualité ne peut pas être dominée par ses déboires. Dans les « chiens écrasés », on peut certes combler avec quelques entrefilets navrants sur la primaire de gauche qui désole une partie des Français et endort passablement l’autre, mais cela laisse encore pas mal de place. Pourquoi ne pas alors s’étaler en publicité créative pour Emmanuel Macron ?

Pensez donc ! Il a tout pour plaire, le brave petit : il est jeune, il est mignon avec sa coupe de cheveux bien peignés et son petit côté premier de la classe ! Avec cette allure, il ravit les ménagères de moins de 50 ans et fait rosir les joues des grands-mères. Et quand il parle, il susurre des petits mots doux et ces phrases qui caressent le poil de tous dans le bon sens ! Pardi, il est anti-système, est sans parti, et veut évidemment renouveler la vie politique avec une organisation différente, de vraies idées qui changent !

Bon, certes, lui aussi comme Fillon semble un peu empêtré dans des histoires de fonds utilisés comme il n’aurait pas dû, à la différence évidente que lui, au moins, est un peu plus de gauche que son opposant, vilain conservateur catholique dont le programme, ultra-violent, mérite l’opprobre de la presse. Ceci expliquera sans doute l’écart de traitement médiatique et judiciaire de l’un par rapport à l’autre.

fillonEn définitive, la presse fait feu de tout bois pour détruire consciencieusement Fillon. Force est de constater qu’elle n’a d’ailleurs pas beaucoup d’efforts à mener tant le pauvret, gérant mal la pression, s’embourbe encore plus de lui-même. A contrario, la même presse a ouvert toutes les vannes de ses torrents de câlins les plus chaleureux pour Macron. Dans la bouche de certaines de ses figures de proues les plus émotionnellement chargées, Manu l’Énarque se retrouve propulsé en véritable icône des temps modernes quitte à être comparé à Barack Obama.

macron-et-la-presseDu reste, si l’on écarte deux minutes le grotesque de la comparaison, on pourra se rappeler qu’Obama n’a jamais été autre chose qu’un socialiste tout ce qu’il y a de plus traditionnel, avec toute la panoplie complète depuis la tendresse immodérée pour les déficits publics, l’augmentation des taxes, impôts et ponctions tous azimuts et les grands projets sociétaux clivants. À ce titre, Macron lui emboîte effectivement bien le pas, empilant chaque jour, de tweets en déclarations, les propositions et idées toutes plus socialistes les unes que les autres. Sa récente saillie sur le « pass culture » à 500 euros pour les jeunes, dégoulinant de démagogie et de putasserie électoraliste typique de ce système dont il prétend pourtant ne pas faire partie, est un exemple aussi consternant que frappant de l’abandon en rase-campagne de toute velléité de libérer la société française de ses carcans collectivistes.

Cette gauchisation pépère du discours de Macron et l’introduction de bonnes grosses doses de redistribution grasse dedans ne doit rien au hasard : tout le monde comprend que les primaires du PS, exercice mortifère s’il en est, aboutissent à la désignation d’un utopiste collectiviste complètement hors sol. Son élimination dès le premier tour ne fait plus guère de doute et ne laissera donc personne à part l’énarque aux dents longues comme solution de repli.

Ceci explique assez bien la vague discrète mais de moins en moins timide de soutiens et de ralliements en loucedé tant de la part de députés du rang que des ténors d’une gauche complètement éparpillée.

Emmanuel MacronEh oui : « la chose » de Hollande, la montgolfière Macron, gros ballon plein d’air chaud zigzaguant par la seule force des vents d’opinion alentours, semble le seul recours des socialistes de gouvernement, qui ne trouveront à peu près nulle part ailleurs de candidat capable de leur fournir une chance crédible de mandat supplémentaire ou d’un éventuel maroquin. Plus les semaines avancent, plus s’afficher ouvertement avec le PS deviendra une gêne politique voire un handicap face aux candidats des gauches plus ou moins extrêmes qui, n’ayant aucune chance d’aboutir au pouvoir, n’auront aucun mal à jouer la surenchère démagogique.

Même l’inconnue incarnée pour le moment par Marine Le Pen ne semble pouvoir rivaliser avec le jeunot. Et quoi que puissent en penser beaucoup, en cas de second tour contre lui, elle aurait contre elle cet immense blob mou d’un centre sans colonne vertébrale idéologique, prêt à tout pour ne surtout pas voter pour elle, et ne lui permettant de toute façon pas d’envisager, même de loin, un rassemblement d’au moins 15 millions de voix sur son nom, barrière fatidique dans une élection présidentielle.

En somme, si l’hypothèse « Fillon président » tenait la corde il y a encore un mois, celle qui verrait Macron à l’Élysée devient chaque jour plus crédible. Les Français, économiquement incultes, bercés d’illusions socialistes depuis 40 ans, complètement déboussolés et orphelins de tout candidat crédible, sont prêts à se jeter sur n’importe quel aventurier approximatif qui peut faire semblant d’être différent pour rafler la mise.

Malheureusement, dans cette hypothèse, les différences idéologiques de « la chose » de Hollande avec son créateur sont si ténues qu’on sait déjà à quoi ressemblerait un quinquennat Macron : une véritable quadrature du cercle pour obtenir une majorité parlementaire et l’évidente fragilité de son gouvernement (d’Union Nationale For The Lol), une navigation à vue sur chaque sujet d’actualité (« le changement, c’est tout le temps ! »), une avalanche de mesurettes et de bricolages minuscules d’impact indéfini, et surtout la prolongation des politiques sociales-démocrates en diable qui n’ont fait qu’enfoncer le pays sur les cinq dernières décennies.

J’avais expliqué dans un précédent billet que le prochain président français pourrait bien nous faire regretter l’actuel. On en prend le chemin. Ce pays est foutu.

macron-hollande-le-changement-c-pareil

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6 Comments

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  • 0 / 10
  • COUTAND , 30 janvier 2017 @ 17 h 49 min

    En fin de compte, les primaires n’auront étés que des pièges à cons ?

  • Pierre 17 , 31 janvier 2017 @ 11 h 11 min

    Macron : ce serait la Finance-Internationale au pouvoir. L’individu, homme ou femme, serait asservi. Ses bus n’enrichissent pas ceux qui les exploitent et le travail du dimanche obligatoire détruit la famille. Prions pour que ce profiteur soit fessé à rouge.

  • vikinglenormand , 31 janvier 2017 @ 11 h 14 min

    Pourquoi les journalistes veulent nous vendre un panier vide,macron pas de programme à nous métre sous la dent RIEN mais comme il est socialiste donc macron le petit de hollande.

  • Droal , 1 février 2017 @ 13 h 01 min

    Le nouveau Manu est le chef, désigné en très haut lieu « tailleme-izze-moni », de la bande ethno-charliesque des Ilfôferbarages.

    Il a été hissé sur le pavois médiatique à la criée, à la va vite et à l’unanimité.

    Ce Mac Rond est un mouvement bancaire de type holographique rothschildien en dur et en pur, c’est-à-dire sans mélange, à couleur édouardienne de fin de race de Château-Mouton.

    C’est du bancaire & rien que du bancaire.

    Son mouvement EMVBB (En Marche Vers la Belle Banque !) fait des ravages et est en train de casser la barak( comme le métisse du même métal).

    Il a une âme de technicien de surface assumée puisqu’il a fini finaliste et demi- finaliste des championnats mondiaux d’hygiène corporelle de Toronto et Melbourne, respectivement, en avril 1992 et septembre 2001.

    C’est pour ça que nombre de femelles de l’homme commence à converger vers le beau costume, comme Ségo Laine de chez François & autre Hidrac de chez J.C.

    Et ça ne fait que commencer, Seigneuresses !

  • sarra , 3 février 2017 @ 9 h 29 min

    la manipulation des médias et de hollande pour porter à la présidence MACRON est une offense pour les citoyens qui loin de la finance et des élites qui vivent dans un autre univers se battent quotidiennement pour leur survie

    toutes les foules lors de meetings de MACRON sont manipulées comment peuvent elles croire que cet enfant de HOLLANDE est sorti du sérail sans son aide et ces gesticulations ces hurlements je risque de faire hurler cette rédaction ressemble énormément à des réunions des années 30 qui nous conduiront à la faillite d’une démocratie et aux années de larmes de sang que le monde connaitra.

    MACRON n’est que la copie de HOLLANDE c ‘est lui qui le soutient dans les coulisses MACRON est la marionnette du machiavel que nous avons connu depuis de nombreuses années comme jamel DEBOUZE fut le fou du roi.

    la france ne l’oublions pas à CAUSE DES SOCIALISTES a été la voix de la mondialisation de la finance dont l’amérique ne voulait pas et à ce jour ces lampistes nous pondent le disCours du bourget ou les discours d’un simplet HAMON

    PAUVRE france FILLE DES LUMIERES tu es mal en point et tous ces bénévoles sont la chair à canon des élites qui se retranchent derrière des paroles trompeuses et qui amassent des fortunes en vue d’un retrait de la vie politique

    cette élection est une illusion que le citoyen paiera avec des larmes et du sang

  • Voyageur , 5 février 2017 @ 17 h 08 min

    Certains idiot-utiles croient qu’avec Macron il ont trouvé leur sauveur alors qu’il est le candidat de l’oligarchie bancaire et des mondialistes du groupe Bilderberg. Quelqu’un comme Macron qui repousse toujours plus tard la divulgation de son programme signe là sa fourberie car il ne joue pas carte sur table et ça se voit de plus en plus. Mais plus il attend, plus on l’attend sur son programme, plus ses partisans languissent, et plus ils seront déçus lorsqu’il leur exposera ce qu’il veut faire. Quand on voit dans ses meetings où seul le drapeau européen est omniprésent, ses partisans sauter comme des cabris en criant “on va gagner”, on ne peut s’empêcher de sourire en pensant que quand on s’abandonne à autant d’euphorie les désillusions n’en sont que plus amères.

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