Cette France catholique qui transmet (un peu) à ses enfants, cette France catholique qui ne transmet plus (du tout)

Plutôt que le nombre de baptêmes, encore très élevés dans certains diocèses (exemples à Saint-Flour avec, en 2013, 75,4% des enfants qui naissent baptisés, à Coutances – 63,4%, à Mende – 62,4%, à Laval – 61,7%, Luçon – 61,4% ou encore Châlons – 60,4%), nous nous intéresserons au rapport nombre de baptêmes/nombre de confirmations. En effet, si le baptême montre la volonté des parents de transmettre leur foi dans Notre Seigneur Jésus-Christ, la confirmation emplit le croyant, dont la démarche est cette fois-ci volontaire, de l’Esprit-Saint et achève en quelque sorte son baptême. Le nombre de confirmations montre donc si les parents du diocèse examiné ont vraiment réussi à transmettre leur foi à leurs enfants, étant bien entendu que nombre de parents baptisent davantage par tradition que par conviction et que si une tradition n’est pas alimentée par une conviction, elle finit (à terme) par disparaître. Notre article n’est pas rigoureux car il ne compare pas le nombre de confirmés avec le nombre de baptisés l’année de leur naissance (plus élevé qu’aujourd’hui, ce qui fait que même 100% ne signifierait pas une parfaite transmission), l’âge de la confirmation étant très disparate selon les diocèses et même les paroisses (bien que généralement compris entre 12 et 18 ans) mais il permet de donner une idée du niveau de transmission par diocèse.

Sans surprise, le diocèse où la transmission est la plus élevée est… Paris. Dans cette ville, le cadre n’a plus rien de catholique et la tendance est à l’affirmation d’idées, de modes de vie opposés à ceux d’un catholique. On ne peut presque plus y être catholique par tradition : on choisit d’être catholique ou de ne pas l’être. Dans ce contexte neutre et hostile à la fois, les parents et les paroisses font un travail remarquable : l’équivalent de 60% des baptisés de 2013 est confirmé en 2013 (encore une fois, le nombre de baptisés étant plus élevés douze à dix-huit ans plus tôt, le taux de transmission effectif est en réalité inférieur). La transmission en Île-de-France est très contrastée : dans le diocèse de Versailles, elle atteint 45%, dans celui de Pontoise 29%, dans celui d’Evry 7% (alors qu’en taux de baptême des enfants, ce dernier, avec 22,8% en 2013, dépasse le précédent et ses 19%). La situation du diocèse de Saint-Denis n’est pas si catastrophique qu’on pourrait le penser malgré 9% seulement de baptêmes d’enfants (et un nombre de baptêmes d’adultes très élevé par rapport aux autres diocèses) : 29%. Pas étonnant : pour être chrétien en Francistan, il faut vraiment le vouloir et dans ce département, on est musulman ou agnostique par tradition. La transmission de la foi se passe moyennement dans le diocèse de Créteil (23%) tandis qu’à Evry (Mgr Dubost), la situation est franchement mauvaise (7%).

La carte de la transmission n’a rien à voir avec celle du nombre de baptèmes : Saint-Flour ne compte par exemple que 84 confirmations pour 935 baptêmes d’enfants en 2013 (9%), Coutances 252 confirmations pour 3 363 baptêmes (7,5%), Mende 87 confirmations pour 448 baptêmes (19,4%), Laval 282 confirmations pour 2 321 baptêmes (12%), Châlons 112 confirmations pour 1 870 (6%). Le diocèse d’Arras semble en excellente santé avec ses 9 890 baptêmes (record de France en absolu, 51,7% des enfants en 2013) mais n’enregistre que 317 confirmations (3,2%).

Plus généralement, on remarque que la présence d’évêques d’exception joue sur la transmission de la foi : exemple à Bayonne (Mgr Aillet) où 1 236 confirmations ont été enregistrées en 2013 pour 3 246 baptêmes (38%), soit le taux de confirmation le plus élevé de France, le taux de baptême étant là-bas déjà important (49,9%). Autres exemples : Toulon (Mgr Rey) avec 999 confirmations pour 4 237 baptêmes (23,5%), Vannes (Mgr Centène) avec 1 140 confirmations pour 4 339 baptêmes (26,5%)… Enfin, quelques grandes villes situées dans des régions plus catholiques que la moyenne résistent, à l’image de Strasbourg (2 525 confirmations pour 8 276 baptêmes soit 30,5%) ou de Lille (1 428 confirmations pour 8 668 baptêmes, soit une indication de transmission de 16,5%), contrairement à d’autres (Lyon et Bordeaux, par exemple, où la transmission ne s’effectue pas aussi bien qu’à Marseille et Toulouse).

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25 Comments

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  • champar , 3 novembre 2014 @ 10 h 49 min

    C’est sûr, il ne faut pas non plus apprendre le langage, la lecture, le calcul ni rien avant 18 ans, à cet âge le choix de la langue se fera en toute objectivité, de même que le mode de calcul et des unité de mesure.
    Bonne journée M. Rousseau version Cap2006 (tout un programme, vous pourriez actualiser en Cap2016), à vous lire il me prend envie de manger de l’herbe.

  • Cap2006 , 3 novembre 2014 @ 18 h 39 min

    Je ne peux m’engager à moitié, ou comme cela m’arrange.

    Et je ne vois pas en quoi être catholique me rendrait plus ou moins complice de pratiques que personnellement je reprouve.
    La violence physique et morale est aussi le fait de catholiques, pratiquants mêmes.

  • P. Romuald FRESNAIS CSC , 5 novembre 2014 @ 16 h 05 min

    Info statistique très instructive ! Pouvez-vous en donner la source SVP ?

  • Marius , 21 novembre 2014 @ 2 h 04 min

    mouais,

    moi je ne suis “que” baptisé et pourtant j’ai la foi et j’ai la bible sur ma table de chevet, alors que nombre de mes anciens amis d’école, qui avaient tous fait leur confirmation, ne sont absolument pas croyant ni rien. Donc a relativiser fortement tout ça.

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