Ukraine : le manichéisme de l’élite française

Le renversement du président pro-Russes en Ukraine a entraîné l’annexion par la Russie de la Crimée. Un référendum d’autodétermination a été organisé. Les habitants de la Crimée ont approuvé à une écrasante majorité leur rattachement à la Russie. Le gouvernement français a déclaré cette partition illégale et a décidé des sanctions à l’encontre d’oligarques russes en accord avec d’autres pays occidentaux.

Cette condamnation de l’intervention russe dans un pays tiers aurait pu être légitime si la France n’avait pas l’habitude d’intervenir militairement dans des pays étrangers. On peut citer le bombardement de la Serbie en 1999 sans l’accord des Nations Unies. Ensuite, la France est intervenue en Libye. Elle était partante pour une attaque contre la Syrie avant que les Américains ne bloquent cette initiative. Actuellement, des troupes françaises sont déployées au Mali et en Centrafrique. En résumé, la France aurait le droit d’intervenir militairement dans des pays étrangers mais pas la Russie !

Pourtant, les Russes ont un bon argument à faire valoir. La Crimée était intégrée à la Russie jusqu’en 1954. Khrouchtchev décida la cession de la Crimée pour célébrer le tricentenaire de l’union entre la Russie et l’Ukraine. Il n’imaginait pas qu’en 2014, l’Ukraine aurait quitté le bloc soviétique. En fait, l’Ukraine est un pays coupé en deux : à l’Ouest, une population de langue ukrainienne tournée vers l’Europe occidentale et à l’Est une population majoritairement russophone et russophile. Ces deux blocs ont un poids équivalent, ce qui explique que le président Ianoukovitch ait pu être élu légalement.

Les interventions militaires françaises sont justifiées par des raisons morales. Le bombardement de la Serbie était motivé par la nécessité de secourir les musulmans kosovars opprimés par des milices serbes. Les frappes aériennes en Libye avaient pour objectif de délivrer le peuple libyen d’un dictateur sanguinaire. L’attaque avortée de la Syrie était justifiée par le même motif. L’intervention au Mali doit permettre de combattre des djihadistes et celle en Centrafrique de sauver des musulmans menacés de représailles par des populations chrétiennes.

“L’empire du Mal d’antan est devenu le sanctuaire de la civilisation occidentale !”

On constate que les interventions françaises sont dictées par une morale politiquement correcte. Il s’agit de secourir des minorités opprimées. Il en résulte une absence de cohérence et de vision stratégique. On combat au Mali des musulmans et on les aide en Centrafrique. Une élite boboïsée et apatride dirige la France depuis des décennies. Elle prétend incarner le Bien et détenir la Vérité. Dans le cas de l’Ukraine, le méchant est incarné par Poutine. En effet, c’est un patriote et un défenseur des racines chrétiennes de l’Occident. Il a toutes les raisons d’être diabolisé par la nomenklatura politiquement correcte.

Pourtant les résultats des interventions moralement correctes des armées françaises ne sont pas brillants. Une purification ethnique a eu lieu au Kosovo au profit des musulmans kosovars et au détriment des Serbes orthodoxes. La Libye est en proie à des combats tribaux. Les protestations des pays occidentaux contre la Russie n’ont rien changé à l’annexion de la Crimée. Il est loin le temps où la France menait une politique nationaliste. En 1854, une guerre éclata entre la Russie et les Français alliés aux Anglais. Les troupes russes profitant de l’affaiblissement de l’empire Ottoman avait conquis la Crimée. La France et l’Angleterre estimèrent que leurs intérêts étaient menacés par cette avancée russe et ils envoyèrent des troupes en Crimée. La guerre dura deux ans et permit de bloquer la Russie.

Aujourd’hui, la France et l’Angleterre ne peuvent se permettre d’attaquer une puissance nucléaire. Elles sont devenues les vassaux des États-Unis. Les anciennes puissances aboient pour servir les intérêts des Américains. Une élite transnationale et décadente est au pouvoir dans ces pays et elle voue aux gémonies la Russie car elle défend des valeurs traditionnelles : le patriotisme et l’héritage chrétien. L’empire du Mal d’antan est devenu le sanctuaire de la civilisation occidentale !

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39 Comments

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  • Daniel , 31 mars 2014 @ 19 h 30 min

    Non, ce qui se passe est différent : les ukrainiens vont se libérer des “infiltrés de l’OTAN” se prétendant libérateurs, ce que les franc maçons n’avaient pas prévu

    Poutine a plus de liens de connivence avec la franc maçonnerie atlantiste et de l’Europe de Bruxelles qu’avec les purs patriotes ukrainiens, qui comme les patriotes français, polonais, tchèques, irlandais, souhaitent l’indépendance et la souveraineté de leurs nations.

    L’axe atlantique maçonnique commence à s’apercevoir qu’il a plus d’intérêts à laisser l’Ukraine sous tutelle du régime oligarchique de Poutine que de voir une véritable Ukraine, nationaliste et patriote, indépendante.

    Dans la sphère nationaliste française, il y a de plus en plus de gens qui commencent à y voir plus clair, d’autant plus qu’on commence à voir derrière les pro-poutine des gens de plus en plus affiliés à gauche, à l’extrême gauche, aux partis communistes, et aux filiaires maçonniques….

  • Daniel , 31 mars 2014 @ 19 h 35 min

    Faux !

    Le Kosovo a toujours été une terre serbe et chrétienne.

    C’est la yougoslavie du communiste tito qui a permis à des milliers d’albanais de venir s’installer et coloniser au fil des décennies le Kosovo

    De la même manière que 30 ans d’UMPS ont permis au 9-3 d’être colonisés par des maghrébins.

    Les albanais n’avaient pas de droit sur le Kosovo

    Etes vous déjà allé en Albanie ? C’est le trou noir de l’Europe, une terre crasse, on hésite à faire prostituer femmes et filles, le niveau de développement y est des plus pathétique.

    Les serbes avaient leurs terres, on devait la leur laisser.

  • Eric , 31 mars 2014 @ 20 h 29 min

    l’Ukraine n’existe que depuis 1991
    La crimée en 1954 a été rattachée à une république soviétique de l’URSS.
    En 1991, pour éviter des pb avec la Crimée Russe, on lui attribua le statut de république autonome de Crimée .
    et en 2014, le coup d’état et l’arrivée des néo-nazi à Kiev a poussé la Crimée à consulter son peuple pour un choix de destin différent. Et j’avoue, ils ont eu raison.

  • Colargol , 31 mars 2014 @ 21 h 29 min

    Oui évidemment, ce n’est pas chez les partisans de la Sainte Russie que l’on trouverait des néonazis, eux qui manifestent brandissent les drapeaux frappés de la faucille et du marteau dans leur cortège. avec de tels symboles antifascistes, il y a clairement, pas de néos nazis chez les militants prorusses .
    Ah tiens non, on aurait découvert les activités de Pavel Goubarev , chef de la “Milice du peuple”, un groupe nationaliste prorusse de Donetsk qui semblerait un tantinet neo nazi. Enfin si l’on en juge par les quelques photos ci dessous:
    http://www.thegatewaypundit.com/2014/03/oops-pro-russian-donetsk-separatist-leader-discovered-to-be-nazi/

    Mais comme ils sont prorusses ce sont sans doutes de bons nazis, suis je bête .

  • Jo , 31 mars 2014 @ 23 h 45 min

    @V_Parlier, à tous,

    A ne pas manquer pendant que la lecture est encore possible !

    Je conseille vivement avec le lien ci-dessous :
    (La première partie concernait les élections du premier tour.)

    La seconde partie fort intéressante.
    Le début de la seconde partie :

    “Marie-Pauline Deswarte s’interroge sur l’incapacité récurrente de notre droit constitutionnel contemporain à défendre une société de vie… depuis que la Révolution a coupé les racines de l’arbre, la vie de notre pays ne cesse, à ses yeux, de s’étioler et menace même de s’éteindre tout à fait. Désormais dénaturés, les anciens principes deviennent en effet cause de notre décadence. Tel est le défi de notre époque : retrouver l’intelligence de notre « vivre-ensemble »…

    Pour ceux que le début n’intéresse pas, à partir du “M” de émission, “Les Russes ont-ils droit à la Crimée ?”. Interview fort intéressante de John Laughland, géopoliticien sur la Russie. A écouter. Vous aurez une autre vision de la Russie !

    http://www.radiocourtoisie.fr/18805/libre-journal-de-catherine-rouvier-du-27-mars-2014-les-elections-municipales-matrice-de-ce-qui-doit-advenir-une-evolution-du-systeme-est-elle-possible-les-russes-ont-ils-droit-a-la-crimee/

  • Smarties , 31 mars 2014 @ 23 h 55 min

    @Daniel :

    Je crois que nous avons tous été manipulé par Moscou dans cette affaire du Kosovo.

  • Smarties , 1 avril 2014 @ 0 h 14 min

    Il n’y qu’une minorité de territoires en Crimée où les russophones sont majoritaire, voici une carte du recensement de 2001 :

    http://www.axl.cefan.ulaval.ca/EtatsNsouverains/images/crimee-russes-carte.gif

    Les Ukrainiens et les Tatars sont majoritaire dans une majorité de territoires en Crimée :

    http://www.axl.cefan.ulaval.ca/EtatsNsouverains/images/crimee-ukrainiens-carte.gif
    http://www.axl.cefan.ulaval.ca/EtatsNsouverains/images/crimee-tatars-carte.gif

    Le référendum du 16 mars 2014 en Crimée :

    “Les organisateurs de la consultation ont fait imprimer 2,7 millions de bulletins de vote, alors que la population atteint à peine 1,9 million d’individus, incluant les enfants. Près d’un million de votes pouvaient donc être utilisés par des électeurs de l’extérieur de la Crimée.”

    “Par ailleurs, les options soumises aux électeurs ne donnaient le choix qu’entre un «rattachement» de la péninsule de Crimée à la Russie et le retour à la Constitution de 1992, garantissant une plus grande autonomie au sein de l’Ukraine. Aucun média ukrainien n’était autorisé au sein de la République autonome ; les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont été systématiquement stoppés à l’entrée du territoire, et les journalistes ont été victimes de nombreuses tentatives d’intimidation.”

    “L’issue du référendum qui s’est déroulé sur fond de crise et sous occupation militaire ne faisait aucun doute. Les troupes russes et les milices pro-russes sont restées déployées sur le terrain, bien visibles. Le drapeau russe flottait déjà sur l’édifice du parlement de la Crimée le jour du référendum. Dans les villes, d’immenses panneaux référendaires vantaient l’unique option pro-Moscou. Rien pour les pro-Kiev, puisque la campagne référendaire ne portait véritablement que sur une seule option.”

    “Au soir du 16 mars 2014, dès la fermeture des bureaux de vote, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Simferopol et de Sébastopol en agitant des drapeaux russes pour fêter la victoire des pro-russes. Quelques heures plus tard, on apprenait que plus de 95 % des électeurs avaient choisi de se rattacher à la Russie et de couper les liens avec l’Ukraine, avec un taux de participation de 80 %.”

    “Ce résultat à la soviétique n’est guère surprenant, sauf au point de vue logique. En effet, comment 58,3 % de Russes peuvent-ils avoir le dessus sur les 24,3 % d’Ukrainiens et les 12,1 % de Tatars ? La majorité russophone de 58 % n’est pas suffisante pour justifier les 95 % de OUI. Ce n’est pas possible que les Ukrainiens et les Tatars aient voté à 95 % pour leur rattachement à la Russie, eux qui sont restés profondément attachés à l’Ukraine. Même si les opposants au rattachement à la Russie avaient tous boycotté le référendum, le résultat n’aurait pu être aussi élevé. Bref, un tel vote unanime, dont seule l’Union soviétique avait le secret, demeure pour le moins mystérieux, à moins qu’il ne soit truqué.”

    Aujourd’hui, Moscou revendique l’annexion de la Transnistrie au prétexte que 30% des habitants sont russophone !

    http://www.axl.cefan.ulaval.ca/EtatsNsouverains/images/transnistrie-map-langues.GIF

    Il revendique aussi l’annexion de la Moldavie et en conséquence de la Roumanie, puisque la Russie tient l’économie Moldave et que la moitié des moldaves vivent en Roumanie :

    http://french.ruvr.ru/news/2014_03_18/La-Transnistrie-souhaite-le-rattachement-a-la-Russie-dans-la-foulee-de-la-Crimee-8048/

    Une autre parodie de référendum a d’ailleurs eu lieu en Transnistrie qui donne le rattachement à la Russie pour 97% des voix, dans un territoire soviétique qui ne compte que 30% de russophones et sous le jougs de mafias entretenues par Moscou alors que les habitants doivent faire leur service militaire dans la 14ème armée russe présente en Transnistrie.

    Et maintenant les menaces de Moscou sur la Pologne et les pays Baltes après le meurtre du président polonais dans l’attentat vraisemblable de Smolensk !

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