Le Pacte de Marrakech : une trahison ! (I)

Le 19 Décembre 2018, alors que les Français avaient les yeux ailleurs, les uns sur les gilets jaunes, les autres sur les Fêtes qui approchaient, le représentant de la France à l’ONU a voté en faveur du « Pacte de Marrakech », c’est-à-dire du « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ». Notre pays avait déjà apporté son soutien à ce texte dans cette ville du Maroc, les 10 et 11 Décembre. C’est un obscur Secrétaire d’Etat qui y avait représenté le Président de la République empêtré dans les difficultés du pouvoir. Cette discrétion n’avait rien d’étonnant, puisque la signature de la France sur un sujet aussi sensible que l’immigration n’avait donné lieu à aucun vote ni à aucun débat, ni dans la nation, ni au parlement. Le 25 Avril, l’Assemblée nationale avait seulement pris acte de la proposition de décision du Conseil Européen autorisant la Commission de Bruxelles à approuver un pacte qui ne serait rédigé complètement que le 13 Juillet, et qu’un certain nombre de membres de l’Union refuseraient de signer. Dans la plupart des pays, un débat a eu lieu, pas en France, ce qui en dit long sur la dérive non-démocratique de notre pays. L’argument invoqué pour justifier l’injustifiable consiste à souligner que les dispositions du pacte sont « juridiquement non contraignantes ». Il s’agirait donc d’un texte sans portée sur la réalité autre que vertueuse et virtuelle. Le bon sens nous dit toutefois qu’il n’y a aucune raison de donner la signature officielle d’un Etat à un accord sans portée. En fait, on se trouve une fois de plus en face d’une subversion de l’ordre démocratique, de la souveraineté des peuples par un pouvoir d’une autre nature, utilisant d’autres moyens.

Les peuples, notamment ceux de la vieille Europe, ont acquis, pour certains depuis longtemps, pour d’autres, plus récemment, le pouvoir de décider de leur avenir. La volonté de sauvegarder leur identité et leur cohérence y grandit face à la menace migratoire. L’esprit de Davos, du Forum économique mondial est tout différent. La richesse mondiale dépend, selon lui, essentiellement de la croissance des échanges, de la circulation des marchandises, des services et des hommes. De là proviennent à la fois la pression sur les prix et celle sur les rémunérations en raison de la concurrence dans un marché ouvert. Les deux conséquences négatives que sont, d’une part, l’accroissement des inégalités et notamment l’appauvrissement des classes moyennes des pays développés, et d’autre part, la perte de cohésion des nations incapables d’assimiler les flux de migrants en provenance de cultures par trop différentes, sont totalement ignorées par une pensée qui privilégie l’économie et qui substitue la « gouvernance » rationnelle des entreprises au gouvernement des Etats. C’est ainsi que dans un rapport, Oxfam avait établi qu’en 2015, 1% de la population mondiale détenait un patrimoine supérieur à celui du reste de l’humanité. On comprend bien que la logique de ce 1% ne peut être la même que celle des peuples. C’est là que la « gouvernance » cherche à remplacer le gouvernement. Elle le fait par la puissance des médias, par le biais d’organisations non-gouvernementales, qui tendent à influencer les opinions publiques et à exercer des pressions « morales » sur les élus afin de conduire les seconds à décider, les premières à accepter des décisions évidemment contraires à leurs intérêts. Lorsqu’il est évident qu’une consultation populaire conduirait au refus d’une mesure conforme à l’esprit de Davos, alors c’est le pouvoir doux qui subvertit la démocratie : des gouvernements avalisent des règles non contraignantes, acceptent qu’un forum vérifie périodiquement dans quelle mesure elles auront été observées, et subissent ensuite la pression des médias, des ONG, puis l’intrusion de la justice se référant à un texte non contraignant, mais qui le deviendra peu à peu.

C’est exactement le piège du Pacte de Marrakech ! Et c’est la raison pour laquelle des démocraties lucides et vigilantes ont refusé de signer ce texte, soit en votant contre, soit en s’abstenant, soit en étant absentes lors du vote. Parmi les Etats qui ont signé, figurent les pays d’émigration, ou ceux qui n’attirent guère les migrants, les régimes non-démocratiques qui se moqueront bien de ces règles, et enfin ceux qui sont gouvernés dans l’esprit de Davos, la France, notamment qui en est le chef de file avec son Président énarque et banquier. Au nom de leur souveraineté et du devoir de sauvegarder la cohésion nationale, les Etats-Unis, l’Australie, Israël, le groupe de Visegrad, l’Algérie, l’Autriche, le Chili, l’Italie, Singapour, la Suisse, rejoints par le Brésil de Bolsonaro, en tout 42 nations n’ont pas signé ou voté le Pacte de Marrakech.

Comme d’habitude, les dispositions perverses de ce texte sont camouflées par un humanisme qui entend avant tout protéger les migrants en rendant les migrations plus sûres, mais qui permet « en même temps » de faire passer l’idée qu’elles doivent être « régulières », et qu’il faut donc les organiser. Autrement dit, on doit normaliser ce qui ne devrait être qu’exceptionnel. Car le texte ne parle pas des migrations régulières, légales, qui ne posent par définition, aucun problème. Non, il s’agit, en douce, de légaliser et de protéger les migrations illégales, en considérant qu’elles sont un phénomène nécessaire et même bénéfique qui produit « de la prospérité, de l’innovation, et du développement durable » : trois apports hautement contestables ! (à suivre)

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6 Comments

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  • jejomau , 3 janvier 2019 @ 22 h 42 min

    Trahison bien sûr puisque c’est NOTRE argent de contribuables qui finance tous leurs besoins… Alors qu’on ne nous a pas demandé notre avis. Trahison encore parce que quand les Français demandent des comptes sur la fraude organisée sur les 1.8 millions de carte Vitale portant sur 14 MILLIARDS d’euros, le parti de la caste nous envoie paître… et signe allègrement son Pacte de soumission en notre nom !

  • yves tarantik , 5 janvier 2019 @ 10 h 55 min

    Trahison oui… et même Haute Trahison, car Voilà le genre de pouvoir que s’arroge une poignée d’apparatchiks et d’élus qui n’ont en aucun cas reçu mandat pour ce genre de “pacte” qui engage l’avenir de tout le Pays !
    Incapables de gérer le présent ils obèrent le futur de leur concitoyens.

  • appeals , 5 janvier 2019 @ 20 h 41 min

    Quel est le nom de celui qui a signé au nom de la France ?

    Qui l’a mandaté pour trahir la France ?

    Les envahisseurs ont de beaux jours devant eux et la perspective de parasiter la France et pomper l’argent des contribuables et je reste aimable….

  • Colmar , 5 janvier 2019 @ 22 h 04 min

    Ta

  • Colmar , 5 janvier 2019 @ 22 h 08 min

    Tant que vous n’aurez pas compris que Macron a reçu le Prix Charlemagne en 2018 qui récompense le soutien à l’abolition des frontières et au métissage prônés par Coudevove Kalergi en 1924, aucun dialogue ne sera possible. Le précédent récipiendaire était Merkel. Comme par hasard, ils n’ont aucun héritiers….

  • Sonja , 7 janvier 2019 @ 15 h 00 min

    J’approuve les commentaires ci dessus: il y a tant à dire par les citoyens conscients, constants et cultivés aimant notre pays. Je me permets donc pour réponse de vous renouveler le discours de Philippe Seguin et Marie France Garaud
    https://youtu.be/_oN-DxnGPZQ
    https://youtu.be/tFRvs9wPPJk
    https://youtu.be/5Ue_D5ycDCM

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