Le Festival « France Misère » ouvre ses portes

Voilà, le mois de novembre s’achève et avec lui toute velléité de prétendre que l’année 2018 se terminera mieux que 2017. En effet, même si le mois de décembre peut, traditionnellement, être occupé à mettre un peu de baume au cœur des hommes et femmes de bonne volonté, il semble que cette année-ci, ce ne sera pas le cas.

En pratique, c’est avec une certaine consternation qu’on observe exactement le contraire : au lieu d’une trêve dans les mauvaises nouvelles, au lieu d’un apaisement dans la folie ordinaire qui secoue ce pays jadis Lumière du monde moderne, on assiste à un véritable festival de stupidités étatistes, une sorte de Grand Raout maximaliste du N’importe Quoi fiscal où la folie taxatoire devient véritablement rabique.

Et alors qu’une solide jacquerie secoue tout le pays, partie d’une taxation délirante des carburants apte à faire sortir de leurs gonds de simples salariés, des pères et mères de familles sans histoire, rien ne semble pouvoir arrêter la marche triomphante de nos ministres, nos sénateurs et nos députés vers de nouveaux sommets fiscaux.

Ainsi, du côté des sénateurs, on se tâte actuellement le gras du ventre pour savoir comment on va bien pouvoir taxer les forfaits mobile et internet. Après tout, c’est bien la faute de ces maudits réseaux sociaux si les moutontribuables prennent à la fois conscience de la vigueur de la tonte, et de l’importance de leur nombre. Il est plus que temps de sévir, non ?

Ainsi, du côté de l’Assemblée Nationale, nos députés envisagent sérieusement une taxe sur les bonbons « mojito », parce que le nom évoque d’un peu trop près un cocktail alcoolisé. Ici, on comprend que la raison invoquée, aussi rigolote que grotesque, importe peu puisqu’il s’agit de ramener des thunes dans les caisses de l’État, et rien d’autre.

Ainsi, du côté du gouvernement, on ne veut bien évidemment pas s’avouer en reste. Et même si les protestations des Gilets Jaunes ont été patiemment entendues, cela n’a pas empêché Macron et Philippe de reprendre deux fois des frites arrosées d’un petit Bordeaux en passant à autre chose.

Pour l’un comme pour l’autre, il n’est absolument pas question de diminuer les recettes de l’État : dès le premier janvier prochain, paf, les carburants subiront une nouvelle hausse de taxes, incitant officiellement les Français à se rabattre sur les vélos électriques, les trottinettes électriques et les voiturettes électriques. Il faut en finir avec le tout pétrole, tout le monde sait ça. Vive l’électrique.

Et une fois pris le pli, paf, le gouvernement enclenchera le second volet de son Festival « France Misère » en augmentant les tarifs de l’électricité. Malin, non ?

De toute façon, il faudra bien lutter contre la méchante pollution, c’est notre Président À Tous qui le dit : elle fait 48.000 morts en France par an. Sur 38.000 dans le monde, la France se classe donc encore une fois en tête et même au-delà, dans cet espace interdimensionnel où le n’importe quoi ridicule devient possible moyennant une communication parfaitement déconnectée de toute réalité palpable.

De fake news sur nos morts par pollution en fake news sur des frais de santé abracadabrantesques, notre élite est partie pour enrichir la France par une taxation débridée. Et si ça ne marche pas, c’est parce qu’on n’aura pas assez taxé.

Du reste, quand elle ne taxe pas, quand elle ne fomente pas l’idée d’une nouvelle ponction inique, cette « élite » en roue libre papote du sexe des anges ou de leurs fesses, trop souvent maltraitées par les hordes de parents indignes qui écument le pays…

Bref, la grogne devenue violente n’y change absolument rien : l’ordre du jour reste le même, la pression fiscale ne diminue pas, les évolutions qui lui sont prévues sont à l’augmentation et pas à la diminution. Quant aux réductions des dépenses farfelues de l’État, n’y comptez toujours pas : en plus de la pollution, il nous faut absolument continuer la lutte contre le sexisme ou les inégalités de tous ordres. Alors que le pays croule sous les taxes, le chômage, le déclassement, la désindustrialisation, l’appauvrissement de pans entiers de sa population, la lutte contre une pollution fantasmée, l’épidémie de fessées et l’inégalité salariale pourtant déjà condamnée par la loi semblent absolument indispensables.

Et puis, de nos jours, qui peut encore ergoter pour un demi-milliard d’euros ?

Français, Françaises, en gilets ou en tutus, en voiture ou en vélo, réveillez-vous : votre gouvernement et vos élus se payent votre tête, avec votre propre argent, littéralement. Ils sont complètement déconnectés des réalités, mais ne fuyez plus vos responsabilités : ils ne sont pas arrivés là par hasard. Ils ne sont pas apparus d’une autre dimension. Ils sont issus de nos écoles, de nos universités, ils sont aussi français que vous et c’est bien vous qui les avez mis là.

Vos injonctions électorales, qui pendant plus de 40 ans, ont consisté à vouloir plus d’État, plus de services publics, plus d’assistanat et plus de solidarité arrivent maintenant à bout d’argent des autres. Vos élites, en retard, n’ont pas pris la mesure du carcan fiscal que, tous, nous nous sommes imposés.

Il y a pourtant des solutions.

Les radicales (que vous pourrez lire ici), qui auraient un effet immédiat, ne seront évidemment jamais appliquées : le collectivisme, le jacobinisme centralisateur et le socialisme spoliateur se sont trop bien implantés à coup de moraline et de solidarité gluante.

Quant aux solutions plus douces, il suffit d’en brosser quelques-unes pour comprendre les crispations immédiates qu’elles généreraient : depuis la suppression du ministère de la Culture (10 milliards d’euros d’économies) jusqu’à la suppression du CICE (21 milliards d’économies) en passant par celle des aides à la presse (0.4), aux entreprises (110), aux pays étrangers (10), la suppression de l’ENA, de la BPI, du Sénat et de Pôle Emploi – 11 milliards ! – (le Bon Coin fonctionne mieux et moins cher), chacune de ces propositions est l’occasion pour les administrations concernées de hurler et de bloquer le pays, même si ces suppressions permettent de retrouver immédiatement plus de 160 milliards d’euros qui ne seraient plus prélevés et resteraient donc dans les poches des Français et de leurs entreprises.

Mais voilà : à part quelques libéraux, qui propose ces idées ? Personne.

Dès lors, ce pays est foutu.

> H16 anime le blog Hashtable.

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2 Comments

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  • Droal , 5 décembre 2018 @ 11 h 59 min

    “Dès lors, ce pays est foutu.”

    Encore bravo à Hache-Deux-Fois-Huit, qui nous donne, encore une fois, un EXCELLENT point de départ :

    DÈS LORS virgule CE PAYS EST FOUTU point.

    Dans son ouvrage « Vers l’armée de métier » paru en 1934, De Gaulle écrit :
    « Chaque Français tient trop à son indépendance.

    Avant de se soumettre il en délibère, se lie aux autres seulement quand il le croit utile, fait ses réserves à l’égard de la hiérarchie.

    La solidarité, la discipline, ont chez nous quelque chose de frémissant, de contenu, d’instable, qui rend l’action en commun inégale et malaisée.

    D’ailleurs, ce peuple doctrinal court à l’épreuve nouvelle tout bardé de principes.

    Le bandeau lui couvrant les yeux, il frappe à faux de grands coups, se prodigue à contresens, charge héroïquement les murs.

    Puis, déconfit, mais redressé par l’amour-propre, il se trouve face à face avec la réalité et lui arrache ses voiles.

    Alors il l’étreint,

    la domine,

    la pénètre,

    en tire toutes les délices de la gloire. »

    Voilà, voilà, voilà…

  • Droal , 8 décembre 2018 @ 18 h 16 min

    Du même De Gaulle, le 12 septembre 1966 :

    « L’État est fait pour stimuler les citoyens, et le Président est fait pour stimuler l’État.

    LES FRANÇAIS SONT UN PEUPLE FORT, MAIS ILS NE LE SAVENT PAS.

    Ils peuvent surmonter leurs difficultés, relever les défis, faire des bonds en avant.

    Mais il n’y croient pas, tant qu’on ne les en a pas convaincus.

    Ce sont des déprimés permanents.

    C’est le rôle du Président de la République de les sortir de là, de leur faire sentir leurs capacités, de leur donner confiance en eux-mêmes, pour les amener à organiser leur existence de manière qu’ils puissent donner le meilleur d’eux-mêmes. »

    Alain PEYREFITTE, in C’était de Gaulle, t III.

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