Les municipales approchent. Anne et Martine se réveillent

Pas de doute : les municipales approchent. Bien sûr, pour de petites bourgades, mars 2020 semble encore fort loin. Pour de grandes métropoles en revanche, la bataille qui s’annonce pour leur mairie s’annonce âpre et semée d’embûches. Tous les coups sont déjà permis et il n’y a vraiment pas de temps à perdre pour (re)conquérir l’opinion publique : tout maire sortant doit donc se rappeler à la mémoire brumeuse de ses électeurs.

Dans ce cadre, il ne faut guère s’étonner de la tentative récente de démission de Gérard Collomb qui n’a pas caché son désir de quitter son poste de ministre de l’Intérieur (oui, en effet, c’est bien lui à ce poste – je mettrai des balises « spoiler » la prochaine fois), ce qui lui aurait permis de briguer la mairie de Lyon plus aisément sans s’encombrer du bagage de ministre — pourtant fort léger, au vu des résultats — qui aurait pu lui valoir quelques difficultés devant les électeurs. Las, le Collomb de l’Intérieur aura aussi échoué à cette tâche puisque le Président Manu a décidé qu’il devait malgré tout rester à son poste encore un peu.

Et pendant que Gérard se retrouve temporairement enfermé à l’Intérieur, l’Anne de Paris s’est, elle, lancée dans un nouveau combat pour reconquérir le cœur de ses concitoyens.

On peut la remercier, parce qu’il y a vraiment de quoi faire dans la capitale.

Il y a, bien sûr, les petits soucis d’hygiène. On en a déjà parlé dans ces colonnes, mais il est actuellement difficile d’évoquer Paris sans évoquer son petit souci de vermines qui pullulent un peu trop. Ici, je ne parle pas des socialistes ou des hipsters mais des rats dont les rues sont maintenant pleines : apparemment, il semble délicat à l’équipe municipale d’endiguer la croissance de ces rongeurs qui deviennent de plus en plus envahissants. Anne devra déployer pas mal d’efforts pour gommer ses nombreuses années d’actions au mieux trop molles, au pire contre-productives.

Et si l’on oublie quelques instants ces encombrants mammifères (je parle toujours des rats, pas des élus), Paris fait tout de même face à d’autres défis encore plus gênants : les vagues migratoires mal maîtrisées ont entraîné une recrudescence de la violence dans les rues de certains arrondissements. Les faits divers s’empilent, et qu’ils soient classifiés comme « simple » attaque au couteau, terrorisme, acte d’un déséquilibré ou rixe banale entre individus plus ou moins maîtres de leurs facultés, le résultat reste sensiblement le même pour les habitants (et électeurs) parisiens.

Certains quartiers, subissant une saleté que la Mairie semble incapable de juguler, doivent aussi faire face à de nouveaux commerces alternatifs. En attendant que ces nouveaux entrepreneurs soient abondamment subventionnés par l’État (ce qui sabotera leurs activités plus sûrement que toute police), les riverains (et électeurs) doivent supporter les petits débordements qu’ils entraînent.

L’accumulation de ces problèmes n’est d’ailleurs pas limitée à Paris. On retrouve ce genre de problématiques dans d’autres villes, gérées par la même fine fleur socialiste et pilotée par les mêmes dogmes efficaces, causes des mêmes conséquences plus ou moins bigarrées. C’est le cas à Lille où son maire, sortant miraculeusement d’un coma de 30 ans, découvre que la vie réelle n’est pas aussi rose que ce qu’on lui avait raconté.

Martine Aubry, comprenant le problème peut-être confusément mais de façon suffisamment aiguë pour tenter quelques spasmes, refuse donc de voir Lille ressembler à la France et entend se dresser comme rempart contre la horde de Marcheurs macronistes qui pourraient, éventuellement, lui ravir un quatrième mandat qu’elle avait pourtant promis de ne pas tenter. Et pas de méprise ! On comprend bien que si ces trotteurs représentent une petite menace pour Martine, ce n’est pas celle qui empêche ses électeurs de dormir, au point que la maire de Lille l’a clairement expliqué : pour elle, « il faut plus de policiers nationaux et de CRS », car « dans certains cas, (…) ce n’est plus possible, on n’est plus dans une République ».

Eh oui : le choc de la réalité semble rude pour certains qui ont, comme Martine, mis tant de temps pour parvenir à la même conclusion que ce que les individus normalement dotés ont compris depuis plusieurs décennies.

Entendant l’appel de Martine, et profitant sans doute de son répit entre deux dépôts de démission (la deuxième fois fut la bonne), notre Collomb de l’Intérieur a donc promis à la maire de Lille une police toute taillée sur mesures (qu’on imagine amples, le socialisme et les années de coma n’aidant aucune municipalité à garder la ligne).

On le comprend : à situation grave, à quartiers sensibles émotifs et zones de non-droit d’auto-gestion improvisée, à trafics louches et problèmes urbanistiques lourds, il faut parfois faire preuve d’une réponse ferme et sans faille.

C’est probablement pourquoi, devant les rats, les rixes, la saleté repoussante de certains quartiers et l’insécurité de moins en moins sentimentale de Paris, Anne suit l’exemple donné par Martine et s’empresse donc de demander des renforts policiers à Gérard Collomb une multiplication de caméras pour garantir la sécurité des pistes cyclables, le vélo constituant semble-t-il dans l’esprit de la maire parisienne l’alpha et l’oméga de la politique municipale de reconquête des électeurs.

Si l’on y ajoute les récentes avancées architecturales majeures en matière de pissotières ainsi qu’un petit clip vidéo d’un goût exquis incitant les Parisiens et les touristes à ne plus uriner un peu partout dans la ville, on comprend que l’équipe en place tient de sérieux atouts dans ses mains pour une réélection en fanfare.

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