Mensonges de l’État chinois

Entre les démocraties occidentales et le régime de Pékin le contentieux s’alourdit. Cela ressemble de plus en plus aux temps de la guerre froide. La crise du coronavirus ne fait que l’aggraver.

À Paris ce 14 avril c’est une note du ministère des Affaires étrangères qui exprimait l’exaspération de Jean-Yves Le Drian. Le très combatif ambassadeur Lu Shaye a ainsi été convoqué au Quai d’Orsay pour ses propos inadmissibles, diffamatoires et mensongers quant à la situation sanitaire de notre pays.

Certes aux États-Unis, de très gros intérêts d’affaires pèsent dans le débat. On peut les observer des deux côtés de la balance, notamment ceux de la grande distribution. Et si la Maison blanche plaide pour un retour à plus de protectionnisme, on ne doit pas oublier que le très hypocrite discours libre-échangiste de Xi Jinping, par exemple à Davos en 2017, conforte la tendance opposée. Ceci explique le peu de réactions face à son quasi coup d’État dictatorial lors du congrès du parti communiste chinois de 2018.

Henry Kissinger avait inspiré en 1971 l’entente géopolitique sino-américaine. Celle-ci fut scellée, contre l’URSS, en pleine guerre du Vietnam entre Nixon et Mao Tsé-toung. Âgé aujourd’hui de 86 ans, l’ancien patron du Département d’État américain semblait sorti des radars. Il a pris la plume ce 3 avril dans le Wall Street Journal pour développer le refrain bien peu original “plus rien ne sera plus comme avant” dans l’ordre mondial.

Depuis 5 mois, jour pour jour, le premier cas étant exactement apparu le 17 novembre 2019, la dictature communiste chinoise a fabriqué plusieurs versions contradictoires. Elle n’a donc cessé de mentir à propos de ce qui est devenu, par sa faute, une pandémie mondiale. Elle partage cette responsabilité avec l’onusienne OMS, en ayant pris le contrôle en 2017 par l’élection, au suffrage secret, d’un nouveau directeur général en la personne de l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, lui-même communiste. Dans cette affaire précise, elle a commencé par un camouflage systématique de la vérité, vis-à-vis de l’immensité du peuple chinois, sa principale victime. Au départ le premier lanceur d’alerte, le Docteur Li Wenliang a été bâillonné. Il est mort.

La rumeur s’amplifie maintenant d’une origine éventuellement artificielle du virus, et de sa propagation accidentelle, à partir du laboratoire P4 de Wuhan. Fondée ou non, cette interrogation souligne en elle-même la profondeur d’un malaise et d’un conflit grandissants.

Plus significative encore l’évaluation officielle du nombre des morts : parfaitement dérisoire en regard des chiffrages de nos pays, elle commence à se voir remise en cause, timidement, par la dictature chinoise elle-même qui en avait propagé, impunément, jusqu’ici une première statistique, trop visiblement sous-évaluée.

Ce 16 avril, les autorités ont ainsi retrouvé de façon opportune la trace de 1 300 morts supplémentaires dans la capitale du Hubei. Bientôt on pourrait en découvrir des milliers d’autres, si on cherchait dans les camps de concentration, pardon : de rééducation par le travail, du Tibet, du Turkestan oriental ou de Mongolie intérieure, ou dans ces terres du nord-est qu’il est interdit de nommer Mandchourie, voués pour le moment sans doute à l’immortalité taoïste.

Tout le monde sait désormais notre dépendance vis-à-vis de fournisseurs contrôlés par l’État chinois, pour des fournitures essentielles. Certaines peuvent être considérées comme techniquement dérisoires, par exemple la confection des masques. D’autres restent parfaitement substituables en contournant les excès de notre bureaucratie.

Puisqu’on laisse des professeurs Nimbus prétendre s’interroger librement sur le confinement nécessaire des obèses, que ne pense-t-on au surpoids de l’étatisme hexagonal lui-même ? Il est devenu clairement temps de mettre en œuvre une relocalisation dans l’intérêt de nos industries poussées jusqu’ici à une externalisation excessive et artificielle par le poids de nos charges franco-françaises.

On ne devrait ni croire un seul chiffrage de provenance communiste chinoise, ni leur acheter aucune dangereuse camelote, aucun jouet en plastique, aucune contrefaçon, ni accepter les exceptions scandaleuses que les technocrates à la remorque de Pascal Lamy leur ont concédées à la tête de l’Organisation mondiale du commerce.

Oui ce sera une vraie lutte de survie pour tous les peuples d’Europe, mais aussi pour les nombreux peuples asservis depuis 1949 par le régime de Pékin : en donnant la liberté aux esclaves soumis à cette dictature, nous assurerons celle des hommes libres. Cette promesse et cette pensée d’Abraham Lincoln n’ont jamais été aussi nécessaires et aussi urgentes.

> Jean-Gilles Malliarakis anime le blog LInsolent.fr.

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