Derrière le départ d’Alexis Kohler

Alexis KohlerLe secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, cèdera sa place au printemps à Nicolas Revel, directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie.

Départ de Alexis Kohler

Est ce parce qu’il fait l’objet d’une enquête ouverte l’an dernier par le parquet national financier qui s’intéresse aux conditions dans lesquelles il a pu exercer certaines fonctions publiques malgré des liens familiaux avec l’armateur italo-suisse MSC que Alexis Kohler doive quitter l’ Elysée?

Probablement pas puisque l’actuel Président de la République, alors ministre des finances démissionnaire, n’avait pas hésiter en 2016 à mentir à la commission de déontologie de la fonction publique pour permettre à son ancien directeur de cabinet d’intégrer MCS. En tous cas, il semble bien que Alexis Kohler soit contraint de quitter le poste de secrétaire général de l’Elysée dans les deux mois qui viennent.

Signe avant coureur du départ d’Edouard Philippe?

Ce départ nous amène à nous poser une question: Combien de temps Edouard Philippe va-t-il encore rester à Matignon? En effet, le choix de Alexis Kohler était surtout motivé par le fait qu’il était un copain de promo de Philippe à SciencesPo où ils fréquentaient tous les deux le même club de réflexion rocardien “Opinions”. Il s’entendait aussi particulièrement bien avec le directeur de cabinet de Matignon, Benoît Ribadeau-Dumas. Tous les collaborateurs de l’Elysée et de Matignon sont unanimes pour dire que la communication entre les deux palais passait par ce trio. Il ne pourra plus en être de même avec un autre secrétaire général. Alors? le départ de Alexis Kohler est il le signe avant coureur du départ de Philippe?

Nicolas Revel pour remplacer Alexis Kohler?

Nicolas Revel et Emmanuel Macron se sont connus lorsque tous deux étaient secrétaires généraux adjoints de la présidence au début du quinquennat de François Hollande.

Ancien de SciencesPo-l’ENA, comme son prédécesseur et comme son patron, ce pur produit de la nomenklatura française, actuellement directeur de la CNAM qu’il gère en parfait fonctionnaire, apparaît comme un clone de celui qu’il va remplacé. Carrière auprès de divers ministres socialistes avant de servir Hollande et de revenir auprès de celui qui les a coiffés dans la course au poste suprême.

Autrement dit, un changement qui n’apportera rien en termes politiques. Macron, autiste parmi les autistes, s’entoure de fidèles et s’enferme dans sa tour d’ivoire, n’acceptant de voir que ses semblables.

Ça valse au service communication de l’Elysée

Départs de Stéphane Séjourné, Sylvain Fort, Barbara Frugier, Ahlem Gharbi, Ismaël Emelien, mise au placard de Bruno Roger Petit… et prochain départ (ou mise au placard) de Sibeth Ndiaye (incroyable erreur de casting au demeurant…)

Arrivées de Philippe Grangeon, de Michael Nathan, passé par les groupes LVMH et Dassault Systèmes et aujourd’hui directeur du Service d’information du gouvernement, et de Mayada Boulos, ex-conseillère au ministère des Affaires sociales.

Cette valse des conseillers en communication est symptomatique de l’état d’esprit dans lequel se trouve le Président de la République. Les mouvements populaires et sociaux qui se multiplient en France ne sont pas le fruit de sa POLITIQUE, mais d’un mauvaise COMMUNICATION de sa politique. C’est l’application de l’éternel “nous souffrons d’un déficit de communication” ou de “les Français ne comprennent pas”…

Bref, ceux qui croyaient que l’agitation sociale et populaire allait permettre au château d’ouvrir les yeux sur le vrai monde en sont pour leurs frais, ceux qui sont convaincus que plus de mouvements sont nécessaires pour faire bouger les choses sont renforcés dans leurs convictions. Pas un politique, pas un ministre ne bouge, seuls les communicants sont virés.

Tout dans la forme, rien dans le fond, telle pourrait être la devise d’Emmanuel Macron.

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