Abstention record, un boulevard pour Éric Zemmour

Le monde politique vient d’être rudement sanctionné. Quels que soient les résultats pour les uns ou pour les autres, le parti des abstentionnistes est de très loin le très grand vainqueur de ce scrutin. Que cela plaise ou non, cette désaffection consacre un désintérêt du public pour une offre politique qui n’attire plus personne. Elle confirme un rejet massif de la classe politique et des partis. Surtout, elle témoigne d’une formidable attente de renouveau de la part de l’immense majorité du corps électoral qui s’est éloignée des urnes.

L’abstentionnisme un geste politique très fort. Dans un système fondé sur la loi du nombre, un tel niveau de désertion est lourd de signification. Non, ce ne sont pas les abstentionnistes qui doivent être fustigés mais les partis et la classe politiques qui par leurs turpitudes les ont éloignés des urnes. Oui, l’abstentionnisme est un geste politique fort. Il est le marqueur de la décomposition finale du système de représentation et de la faillite des partis politiques. À un tel niveau, et avec une telle constance toujours en augmentation, il ne peut plus être considéré comme un avatar, mais bel et bien comme un fait politique majeur. L’abstentionnisme sanctionne un système de représentation rendu illégitime par ceux qui par leurs trahisons l’ont dévoyé. Surtout, l’abstentionnisme est un formidable réservoir de voix  en attente d’une offre nouvelle. La prime sera à celui qui saura lui apporter une réponse politique ; non seulement par son programme, mais plus encore par sa personne.

Et encore faut-il tenir compte des non inscrits. Les chiffres bruts ne donnent pas toute l’ampleur du phénomène. En effet, 3 millions de nos compatriotes ne se sont même pas inscrits sur les listes. À l’heure où j’écris, la prévision donne de 14 à 15 millions de votants sur un total de plus de 50 millions de personnes inscrites et non inscrites. Quel désaveu pour la classe politique. 70% de désertion, c’est tout simplement intenable.

Le monde politique lourdement sanctionné. Les candidats à la prochaine présidentielle qui en seront issus partiront avec un très lourd handicap. Celui d’avoir cautionné par leur participation un système de collusion et de compromissions qui n’a fait que trahir le peuple de France depuis au moins 40 ans et l’a majoritairement écarté des urnes. Au point où nous en somme tous les futurs candidats qui, soit dans l’opposition contrôlée soit dans la participation au pouvoir ont dissuadé les électeurs, porteront tous ensemble et par avance un lourd handicap. Celui de ne plus pouvoir convaincre les abstentionnistes et donc de se priver de la très grande majorité du corps électoral. Personne ne sortira jamais de l’abstention pour aller voter pour aucun d’entre eux.

Un boulevard pour un candidat hors classe politique, hors partis politiques. Oui, la démocratie représentative par partis politiques interposés traverse une crise terminale sanctionnée par une désertion du corps électoral. Oui, dégoûtés, les gens s’en sont détournés. Oui, les abstentionnistes sont en attente d’un candidat venu d’ailleurs, incarnant le renouveau des mœurs politiques. Certes le programme comptera, mais plus encore la promesse de rectitude et l’absence de contamination par le virus qui a décomposé la classe politique.

Éric Zemmour, le seul à pouvoir convaincre les abstentionnistes. Le nom d’Éric Zemmour n’est entaché d’aucune compromission, combine, recherche de prébende ou avantage personnel liés à la participation à un parti politique. Il est un homme intact, non contaminé par le système pervers des partis politiques. Ne courant ni après les honneurs ni après un quelconque besoin de revanche sociale ou narcissique, il est le seul à avoir une haute conscience de l’enjeu historique, le seul à ne pas le fuir, le seul à vouloir l’affronter. Pour le salut du pays, seul et dans sa faiblesse, il va sortir de sa zone de confort et prendre tous les risques. Il va le faire parfaitement conscient du poids colossal de la tâche et probablement le seul à l’être de par sa très haute culture historique.

Face aux deux autres principaux candidats de la droite, il apportera un renouveau salutaire. Au delà de son programme politique et de son discours sur l’identité, l’immigration ou la grandeur de la France ; de par sa virginité politique et son absence de participation à un système qui nous a conduits au bord du gouffre, il est le seul à pouvoir répondre aux immenses attentes des abstentionnistes en matière de droiture, de franchise et de rectitude morale.

Macron dégage. C’est le message très clair des électeurs. Macron prend une gifle électorale totalement inédite pour un président en exercice. La baudruche est en train de se dégonfler, la sanction est très sévère.

Les électeurs du RN s’abstiennent en attendant Zemmour. Grosse, grosse déconvenue pour Marine Le Pen, le RN est en net recul partout en France. Manifestement, son propre électorat l’a largement désertée en attendant Zemmour. Déjà la bascule est en train de s’opérer. C’est l’autre leçon très nette de ce scrutin. Le socle électoral du RN est en train de s’effriter. Ses électeurs ont compris que Marine Le Pen ne serait pas la candidate sur qui miser pour la présidentielle.

Nous sommes déjà très nombreux à souhaiter qu’Éric Zemmour s’engage et qu’il l’emporte. Nombreux sont ceux issus du système qui se rallient déjà à lui comme l’avaient fait les socialistes avec Macron.  

Je lui adresserais toutefois une mise en garde. Qu’il se méfie des ralliements et des alliances, qu’il se méfie de ceux qui ont trempé depuis des décennies dans la bain infect d’un monde politique pourri jusqu’à l’os.

Qu’il s’appuie sur ce monde pour se faire élire, soit, puisqu’il ne pourra pas faire autrement. En revanche, lorsqu’il sera investi, plutôt que de servir une cour, qu’il s’entoure d’ascètes, de saints et de héros plutôt que d’arrivistes, de petits commensaux ou de requins aux appétits insatiables.

Et surtout, surtout, qu’il s’entoure de gens dont la fermeté de caractère leur permettra de conduire la nécessaire purge à blanc de tous les recoins de l’appareil d’état, du monde associatif et des corps intermédiaires infestés d’ennemis de la France.

Martin Moisan

Source : Riposte Laïque

Related Articles