Castaner, ou la communication d’État

Il avait prévenu, l’État se monterait intraitable avec les gilets jaunes si ces derniers bloquaient le pays. De mémoire de gueux, je ne me souviens pas de telles mises en garde concernant les dernières grands manifestations ou grèves passées : code du travail, SNCF, etc…

Le fait est que c’est un peu flippant, un mouvement populaire qui n’est pas récupéré, ni encadré par des syndicats ou des partis politiques.

Le peuple à l’état brut, sans porte-parole, sans représentant, c’est inédit.

La République issue quant à elle, de la révolution française orchestrée et téléguidée par la bourgeoisie voulant régler son compte à la noblesse et au clergé, se trouve bien démunie devant ces gilets jaunes.

Les populistes en Hongrie, en Autriche, en Italie, Macron s’en charge en tentant de les associer aux yeux de tous à l’engeance pro fasciste. Il a encore du boulot.

Ce n’est pas pour les tolérer aux abords de l’Élysée, ces pauvres qui osent se positionner en victimes de la mondialisation, en sacrifiés du système ultra libéral dans lequel nous plongeons doucement mais surement.

Ce n’est plus une fracture entre la France d’en haut et celle d’en bas, c’est la dérive des continents. Macron s’en fout, ce n’est pas aux gilets jaunes qu’il a des comptes à rendre, c’est à l’Union européenne, c’est à ceux qui l’ont aidé financièrement à parvenir au pouvoir attendant un retour sur investissement.

Une communication d’État représentée par Castaner dès samedi, nous a tenu informés presque toutes les heures du nombre d’incidents, de mort malheureusement, d’accidents, de dérapages, d’interpellations, liée à cette opération des gilets jaunes.

On aurait cru que la France était à feu et à sang. Les bras m’en sont tombés devant tant de manipulation et de désinformation.

Contre ces gilets jaunes venant de tous les horizons politiques, mais réunis dans le même terreau social appelé la France péri-urbaine ou celle des oubliés, qui le sont de fait, on a envoyé la grosse cavalerie médiatique pour les discréditer, ou plutôt les achever.

C’est d’autant plus dégueulasse que ce gouvernement et les précédents se gardent bien de nous informer réellement des mises à sac récurrentes de certains centre villes par les Black Blocks, de l’état quasi insurrectionnel des banlieues quand des flics osent faire des contrôles, du nombre exact de faux réfugiés qui débarquent régulièrement chez nous.

Ajoutons à cela que les islamistes commettant des agressions ne seraient que de pauvres déséquilibrés tandis que nous devons tous surveiller la bête raciste, homophobe, sexiste qui sommeille en nous.

Ce n’est plus deux poids deux mesures, c’est tout simplement une dictature larvée qui s’installe sans vraiment trouver de résistance devant elle. Les seuls courageux la sentant venir et surtout vivant concrètement à travers la baisse régulière de leur pouvoir d’achat ce qu’elle a de pernicieux sont les gilets jaunes.

En colère devant la perte inexorable de leur liberté d’aller et de venir, des petits plaisirs qui permettent de supporter le poids d’une vie devenue difficile et sans grande espérance devant un horizon bouché, ils méritent non seulement notre compassion mais notre soutien.

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