Monsieur Macron, nous ne te croyons plus

Cher Manu, j’utilise volontairement le tutoiement non pas parce que tu pourrais être mon fils, mais parce que depuis 18 mois, tu as dévalorisé ta fonction, tu t’es souvent conduit comme un gamin mal élevé. Aujourd’hui, donc, Manu, tu ne peux pas nier que tu as été élu par défaut. Ton sourire Colgate et tes arguments à deux balles ont su convaincre une majorité des électeurs qui il y a 18 mois se sont déplacés pour élire leur Président. Mais tu n’as été élu que par 44% des électeurs, grâce au soutien total des médias admiratifs de ta jeunesse et la mauvaise prestation télévisée de ton adversaire. Ce peuple français qui n’a pas voulu de ton élection est un peuple dégoûté par la fausse démocratie et cette devise dépassée de Liberté, Égalité Fraternité. Je dois avouer que la devise mécréante de Travail, Famille, Patrie était plus concrète, mais je passerai pour un horrible facho ou pire pour une veste brune. Que votre jeune ministre Darmanin sache que je déteste cette couleur.

Mais là n’est plus la question. Depuis le début de la révolte de ce peuple que tu méprises, et que tu continues à mépriser en lui offrant des éoliennes, et en lui faisant croire que tu es le plus populiste des présidents, tu chat par tweets interposés ou par des phrases alambiquées incompréhensibles. Tu nous embrouilles avec ta belle gueule. Tu as une certaine culture, une intelligence au dessus de la moyenne assurément qui plaît à ceux qui ont réussi, mais tellement éloigné de nous les sans-dent chers à ton prédécesseur, nous les gaulois réfractaires. Ceux que tu essaye d’embobiner, ceux sur qui tu as accepté que ta police frappe avec violence alors que tu étais en train de dormir à La Lanterne. Ah oui, tiens, le chant révolutionnaire, « les aristo à la Lanterne », devenu depuis ce week end « Macron à la lanterne » car les aristos ne sont plus rien. Ils sont, eux aussi, pour la plupart des français de base. Ceux que tu as traités dé fainéants, de cyniques, d’extrémistes, de rien qui ne savent que se plaindre.

Franchement, tu ne crois pas que tu nous assez insulté ? Ah tes belles promesses électorales, ton amour viscéral de la France qui sonne si faux et que tu as transformé en un fol amour pour l’Europe dont tu aurais bien aimé être le super président ! Non, Manu, arrête de nous prendre pour des imbéciles qui pourraient tout supporter. Si nous sommes descendus dans la rue ou mis nos gilets sur nos tableaux de bord, c ‘est que nous ne pouvons plus supporter ton arrogance naturelle.

Le peuple central, les réfractaires, vont une fois de plus crier « Macron démission », thème de l’Acte 3 des Gilets Jaunes, car ton discours laborieux de mardi n’aura fait qu’envenimer notre colère. Mais nous savons que tu t’accrocheras à ce Palais dans lequel tu es en train de dépenser des sommes folles pour le mettre au goût de Brigitte. Seul le Congrès peut te destituer, et hélas, ce Congrès la majorité de ses membres te doivent leur siège.

Mais il te reste une solution. Redonner au peuple la parole pour rattraper le hold-up électoral de mai 2017. Dissoudre l’Assemblée Nationale, renvoyer tes fidèles députés chez eux pour les remplacer par ceux que la démocratie des urnes désignera. Jacques Chirac avait dissous l’Assemblée Nationale pour bien moins grave que ce que nous vivons. Rappelle-toi, deux ans après son élection, il avait perdu la confiance des Français. Comme toi. Mais Chirac avait eu l’honnêteté de reconnaître sa faiblesse.

Tu vois, le peuple que tu ignores du haut de ton trône de coton, est prêt à accepter une cohabitation pour les trois années à venir, avant que ne retrouves ta chère Finance.

Alors, avant que la rue ne gronde vraiment, Manu, prends la seule décision qui calmera cette France qui n’est plus bleue, mais jaune. Le jaune, symbole de la richesse, mais aussi de la haine, de la folie, de la trahison… Fait appel à l’article 12 de la Constitution qui t’honorera.

Floris de Bonneville

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