ObamaCare : une fausse bonne idée pour un désastre annoncé

Selon l’American Association of Medical Colleges (association des facultés de médecine), les États-Unis vont devoir gérer un manque de médecins de l’ordre de 150 000 au cours des quinze années à venir, car le nombre des étudiants en médecine et celui des diplômés stagnent depuis des années : 40 % des médecins américains ont 55 ans ou plus. 45 % du corps médical – selon une étude de 2010 – envisageaient d’abandonner la pratique médicale ou de prendre une retraite anticipée. Une étude toute récente indique que 26 % des médecins pratiquant seuls en cabinets avaient l’intention de les fermer…

La population américaine, globalement, vieillit, et elle a donc besoin, de plus en plus, de soins médicaux, alors que le nombre des praticiens diminue tendantiellement…

La couverture santé universelle édictée par l’ObamaCare, qui prévoit notamment l’accès de plusieurs millions d’Américains âgés au système Medicare ou à des millions d’autres non assurés à Medicaid, est donc une fausse bonne idée : loin de permettre un meilleur accès aux soins, elle va paradoxalement les raréfier.

Les taux de remboursement des praticiens pour les consultations et les soins des systèmes Medicare et Medicaid sont tellement dissuasifs (en moyenne 75 % du coût réel) que des pourcentages croissants de médecins refusent de recevoir des patients “couverts” par ces deux systèmes : respectivement 13 % et 17 % (le pourcentage grimpe à 31 % chez les généralistes).

En outre, ces faibles taux de remboursement pourraient, selon les prévisionnistes, provoquer la fermeture de 15 % des hôpitaux…

Ce phénomène n’est pas nouveau, mais sa tendance est à la généralisation dans tous les États-Unis. On cite fréquemment le cas du Massachussetts à l’époque où le Républicain Mitt Romney en était le gouverneur. Romney avait imaginé un système de réforme de la santé somme toute assez proche de ce dont dispose l’ObamaCare… Le résultat fut que le délai d’attente pour une consultation spécialisée passa de 33 à 55 jours.

Promettre une couverture santé universelle est facile. Mais quel sens peut-elle avoir si on ne peut plus prendre de rendez-vous avec un médecin ?

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