La Chambre des Représentants vote la suppression des subventions à la NPR

Lors d’un vote survenu jeudi, la Chambre des Représentants a voté par 228 voix contre 192 la suppression des subventions fédérales à la National Public Radio (NPR). Ce service radiophonique dit “public” diffuse dans tous les États-Unis à partir de 797 stations, est financé en partie par des subventions publiques (environ un tiers) et en partie par des dons privés.

La “tonalité” générale est évidemment de “gauche”, et des incidents récents ont fragilisé l’“institution” qui remonte à 1970, donc sous la présidence du Démocrate Lyndon B. Johnson.

En octobre dernier, NPR avait suscité une polémique pour avoir mis fin à un contrat de collaboration avec un de ses consultants pigistes, Juan Williams, un journaliste Afro-Américain, pour des propos exprimant sa méfiance envers les musulmans, tenus sur Fox News, propos estimés contraires à l’“éthique” de NPR. Une “éthique” dont un second scandale, datant de ce mois, et impliquant cette fois-ci Ronald Schiller, responsable à la NPR de la levée de fonds auprès de gros donateurs. Lors d’un déjeuner, filmé en caméra cachée, avec une prétendue association éducative musulmane se disant financée par les Frères Musulmans, Schiller se disait tout disposé à accepter plusieurs millions de $ de dons de cette association en compensation, précisément, du projet Républicain de supprimer les subventions fédérales à ce service radiophonique, et tenait des propos déplacés sur le Tea Party, le qualifiant de « xénophobe » et composé de « racistes ». Il déclarait que, de toute manière, la suppression des subventions fédérales rendrait plus « indépendante » la NPR. Tiens, tiens ! La diffusion de cette vidéo entraîna la suspension de Ronald Schiller puis sa démission suivie quelques jours plus tard de celle de Vivian Schiller – aucun lien de parenté avec le précédent –, directeur général de la NPR.

La Maison Blanche a fait savoir hier qu’elle était fermement opposée à la loi votée par la Chambre, sans pour autant menacer d’un veto présidentiel. Il est vrai que, pour être adoptée, la loi devrait aussi être votée par le Sénat, ce qui semble très improbable vue la configuration actuelle de la Chambre Haute.

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