Le second procès de l’ex gouverneur Blagojevich s’ouvre aujourd’hui à Chicago

Dans la voyoucratie de Chicago (Illinois) le plus minable, à défaut d’être le pire, est assurément l’ancien gouverneur Démocrate (2003-2009) de l’État : Rod Blagojevich. Ancien ami politique d’Obama (qui s’y connaît assez bien en voyoucratie), ses turpitudes financières et ses misérables magouilles politiques lui valurent d’être arrêté par les Fédéraux le 9 décembre 2008, un mois après l’élection de son ami Obama. Ce crétin avait essayé de vendre au plus offrant le siège de sénateur de l’Illinois laissé vacant par l’élection d’Obama à la Maison Blanche, puisque dans le droit américain la nomination d’un sénateur dans certaines conditions particulières est possible. Malheureusement pour lui, ses maquignonnages téléphoniques furent enregistrés…

Âpre au gain (il exigeait de ses “admirateurs” 50 $ pour un autographe et 80 $ pour une photo), politiquement nul (son grand projet de protection universelle de la santé se solda par un vote de 170 contre et 0 pour à la Chambre des Représentants de l’Illinois en 2007…), la révélation de ses “indélicatesse” provoqua une réaction tardive et paniquée des Démocrates de la Chambre des Représentants qui firent voter, le 9 janvier 2009, son « empêchement » (114 voix contre 1). « Empêchement » ratifié à l’unanimité par le Sénat de l’État le 29 suivant (59 pour, 0 contre). Du jamais vu dans toute l’histoire du législateur de l’Illinois ! Celui qui fut noté comme « le moins populaire des gouverneurs » des États-Unis dès octobre 2008, avait en ce mois-là le plus mauvais score de satisfaction parmi les électeurs de l’Illinois : 0 % des électeurs estimait sa gestion « excellente »…

Arrêté donc le 9 décembre 2008, il fut inculpé de 24 chefs d’inculpation en avril 2009 et traîné devant un Grand Jury le 17 août de l’année dernière. Une seule charge fut maintenue contre lui : celle d’avoir menti au FBI, ce qui aurait du déjà lui valoir 5 ans derrière les barreaux. Mais un des jurés (le Grand Jury en comporte 11) ayant hésité au dernier moment, le chef d’inculpation principal (trafic d’influence dans l’affaire du siège sénatorial d’Obama) ne fut pas retenu contre lui, pas plus que 22 chefs d’inculpation “mineurs”. Le procès ne se solda pas aucun verdict, mais quinze minutes après cet énoncé le procureur de l’État annonça un nouveau procès. Il s’ouvre aujourd’hui même, même s’il ne s’agit, pour cette journée, que de composer le Grand Jury. Il y aura 23 chefs d’accusation dont chacun pourrait valoir une dizaine d’années de prison à l’inculpé. Encore que le conditionnel ne soit pas vraiment de mise ici : les procureurs fédéraux gagnent plus de 90 % de leurs procès. À 54 ans, « Blago », comme on le surnomme, est à peu près assuré de terminer sa vie logé, blanchi et nourri gracieusement par l’État de l’Illinois.

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